LA DOULEUR INDUITE PAR LES SOINS évaluer, Prévenir Et Soulager

3y ago
43 Views
3 Downloads
8.03 MB
39 Pages
Last View : 14d ago
Last Download : 3m ago
Upload by : Farrah Jaffe
Transcription

LA DOULEUR INDUITE PAR LES SOINSévaluer, prévenir et soulagerDOULEUR ET SOUFFRANCEEN SOINS PALLIATIFS15ème journée régionale4 novembre 2016Pascale WANQUET-THIBAULTCadre supérieur de santéResponsable pédagogique Amae-santépthibault@amae-sante.fr

Introduction Douleur induite : de quoi parle-t-on? Épidémiologie Contexte législatif Conséquences Questions éthiques Propositions de solutions

Introduction2 situations vécues : Prévention de la douleur du prélèvementveineux en SP . Pourquoi pas avant ? En phase palliative, faut-il ou ne faut-il pasfaire la toilette?

De quoi parle-t-on?Un peu de sémantiqueSoignantDouleursprovoquéesDouleurs induitesDouleursiatrogènesDouleurs liéesaux soinsPatientTout ce qui faitmal et est associéaux interventionsdes soignants

Historique Notion apparue récemment (fin XXèmesiècle) Phénomène lié aux évolutions médicales développement des techniques médicales, augmentation du nombre de vies sauvées augmentation des soins parfois invasifs,pendant de longues années On peut se préoccuper de cette question On dispose de moyens antalgiques

DéfinitionDouleur induite : se dit d’une douleur, de courtedurée, causée par le médecin ou unethérapeutique dans des circonstances desurvenue prévisibles et susceptibles d’êtreprévenues par des mesures adaptéesFrançois Boureau – Les douleurs induites.Institut UPSA de la douleur - 2006

Contexte législatif Article L.1110-5 du code de la santé publique (2002/2016) Programmes de Lutte contre la Douleur 2002/2005 et 2006/2010Code de déontologie médicaleCirculaire du 30 avril 2002 relative à la mise en œuvre duprogramme national : renforcement du rôle infirmierDécret relatif aux actes infirmiers du 11 février 2002 - Articles2 et 5Circulaire du 11 février 1999 relative à la mise en place deprotocolesCertification et EPP

Article L.1110-5 du CSPversion 2002« Toute personne a le droit de recevoir dessoins visant à soulager sa douleur.Celle-ci doit être en toute circonstanceprévenue, prise en compte et traitée ».

Article L.1110-5 du CSPversion 2016 Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgencedes interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir, surl'ensemble du territoire, les traitements et les soins les plus appropriéset de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et quigarantissent la meilleure sécurité sanitaire et le meilleur apaisementpossible de la souffrance au regard des connaissances médicalesavérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de traitements etde soins ne doivent pas, en l'état des connaissances médicales, luifaire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéficeescompté. Ces dispositions s'appliquent sans préjudice ni del'obligation de sécurité à laquelle est tenu tout fournisseur de produitsde santé ni de l'application du titre II du présent livre. Toute personne a le droit d'avoir une fin de vie digne et accompagnéedu meilleur apaisement possible de la souffrance. Les professionnelsde santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour quece droit soit respecté.

Qu’est ce qui fait mal?Actes invasifs PiquresPrélèvementsSondagesDrainagesEtc.Actes vie quotidienne Lever/coucher Toilette, soins debouche, etc. Habillage/déshabillage Aide alimentaire Transferts,Traitements Suites opératoires Radiothérapie, Etc.

Parcours patientPréhospitalisation Laboratoire Cabinetradiologie Samu,pompiers Ambulances Etc.Perhospitalisation Serviceshospitalisation Servicesmédicotechniques ServiceslogistiquesPosthospitalisation Infirmierlibéral Laboratoire, Radiologie Cabinetdentaire Etc.

Epidémiologie Peu existante Revue de littérature de 2008 Travaux des Cluds 2 études d’envergure : EPIPPAIN et REGARDS Grandes divergences selon les lieux de soins Peu de données en phase palliative

Résultats pré-enquête en SP (CNRD 2015) Enquête/24h un jour donné, 81 lits de SP 59 patients âgés de 32 à 102 ans 85% Tt antalgique de fond (morphinique), 54% Ttanxiolytique, 24% Tt douleurs neuropathiques 603 gestes réalisés/AS et IDE (75% gestes d’hygiène, 9% ponctions, 5% kiné, 3% aspirations, 3% pansements)81,4% sans analgésie spécifique112 gestes avec analgésie spécifique hygiène et confort68% capables de s’autoévaluer52% des cas : évaluation pour les gestesDs 89% des cas le soignant évalue lui-même la douleur surl’EN!

Ce que nous apprennent lesenquêtes Difficulté de réalisation Insuffisance d’évaluation etd’analgésie

Types de douleursDouleurs aigues par excès denociception Liées en particulier aux actes invasifsDouleurs neuropathiques Liées à des manipulations

Description de la douleur (1)Douleur aigue par excèsde nociceptionConcerne toutes les zonesdu corpsSensations multiples

Description de la douleur (2)Plusieurs sensations simultanées ou successivesDurée et intensité variablesPeut être précédée, accompagnée et suivied’appréhension, anxiété, peur, angoisse, etc.

Facteurs d’influence (1)Liés au soin Nature du geste et site Durée et répétition Cadre nouveau ou connu Lieu calme ou bruyant,Liés àl’environnement agitation Lien soignant/soigné

Facteurs d’influence (2)Liés aupatientLiés ausoignant Ancienneté de la maladieAge et degré de fatigueEtat psychologique : anxiété, peur, etc.Compréhension de la nécessité du soin,représentation de l’acte, croyances dansles thérapeutiques proposées Antécédents de douleur Connaissance, maitrise technique dusoin, organisation Degré d’attention, capacité d’empathie Disponibilité Connaissance des moyens antalgiques

Conséquences pour le patient Fatigue, agitation, malaise, oppression, exaspérationImmédiates Peut aller jusqu’à un malaise grave type Tako Tsubo (sidérationmyocardique survenant après un stress émotionnel liée à unedécharge intense et brutale de cathécolamines – le patient présenteles signes de l’infarctus du myocarde)À longterme Dégradation de la qualité de vie Phobie des soins avec suspension ou arrêt définitif des soins Désir de mort

Exemple d’une étude enréanimationConséquences immédiates multiples :– Modification des paramètres physiologiques :FR et FC, TA, sécrétion de cortisolconsommation 02, coagulation et immunité– stress, anxiété– Réveils nocturnes– Fatigue, malaise, oppression– Modifications du comportement :agitation, exaspération, agressivité– etc

Intérêts mis en évidence1 Ajustement des traitements possible Diminution de la durée de ventilation Diminution du séjour en réanimation Diminution de la susceptibilité auxinfections nosocomialesChanques G., Jaber S., Barbotte E., et al. Impact of systematic evaluation of painand agitation in an intensive care unit. Crit Care Med 34(6): 1691-9 CONFORT ET EFFICACITE DUSOIGNANT : éléments non démontrés,mais fortement supposés

Conséquences pour le soignantEPUISEMENTPROFESSIONNELDéniMauvaiseimage de soiFuitedes soins

Pourquoi ?DENIMinimisationFAUXPRETEXTES ’intérêt YANCESModèlecentré surle CUREplus quesur leCAREFORMATIONINADAPTEE

Comment évoluer ?

Démarche collectiveIDENTIFICATIONGestes douloureux, outils d’évaluation, moyensantalgiquesREFLEXIONÉthique, collective, sur la nécessité des gestesFORMATIONDe tous les personnelsCHOIXDes matériels, des produitsEVALUATIONAudits, enquêtes, CREX, analyse de pratiques, RMMRECHERCHEEfficacité des moyens, nouveaux procédés, nouvellespratiques, etc.

Classification des gestes(à partir de l’étude EPIPPAIN) Piqûres avec accès vasculaire Piqûres sans accès vasculaire Intubation trachéale Pose de drain thoracique et actes de chirurgiemineure Actes avec intrusion d’une sonde dans un orificenaturel Soins d’hygiène Actes de kinésithérapie Actes de radiologie

Type de soinsSoins d’hygièneMoyens pharmacologiquesAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesMoyens non pharmacologiquesEtre à plusieursChaise de doucheSophrologie relaxationToucher thérapeutiqueTransfertsAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesEtre à plusieursLève-personneSophrologie relaxationPansementsSérum physiologique pour décoller le pansementAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesEMLA crème prescritSophrologie relaxationHypno-analgésieToucher thérapeutiquePansements d’ulcèresSérum physiologique pour décoller le pansementAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesXYLOCAINE gel prescritSophrologie relaxationHypno-analgésieToucher thérapeutiquePrises de sang, hémoculturesEMLA patch prescrit (1 heure avant le soin)Prises de sang, hémocultures en urgenceXYLOCAINE spray prescritPerfusion en périphérie ou dans la CIPEMLA patch prescrit (1 heure avant le soin)Perfusion en périphérie ou dans la CIP enurgenceInjections SC ou IMXYLOCAINE spray prescritPonctions d’ascite et pleuralesEMLA patch prescrit (1 heure avant le soin)Aspirations bronchiquesAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationHypno-analgésiePoses de sondes urinairesXYLOCAINE spray ou gel prescritSoins de stomieDécollement du socle avec Spray Antalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesActes de rééducation kinésithérapiqueAntalgiques prescrits : palier I, II ou morphiniquesEMLA patch prescrit (1 heure avant le soin)Sophrologie relaxationHypno-analgésieSophrologie relaxationLève-personne

Exemples d’affichagesType de soinMoyens médicamenteuxMoyens nonmédicamenteuxSoins d’hygièneMorphineMeopaTravailler en binôme (ouplus)DistractionMassageTransfertsCouverture antalgique(bolus morphine)Travailler en binôme (ouplus)Lève-maladeTechniques respiratoires

Démarche individuelle1Indication du geste2Comportement du soignant3Information du patient, de son entourage4Evaluation avant, pendant, après le soin5Choix de l’analgésie, association de moyens6Présence d’une tierce personne (rôle indiqué)7Organisation : anticipation, respect de l’efficacité des moyens antalgiques,travail en binôme8Installation, environnement9Choix du matériel10Dextérité11Traçabilité

Outils d’évaluation Auto-évaluation : EN, EVA, EVS, visages,silhouette Hétéro-évaluation : DAN chez le nouveau-né CHEOPS : 1 à 7 ans ECPA Algoplus DN 4 pour les douleurs neuropathiques

Focus sur l’évaluation Avant le soin : ne pas débuter un soin même non invasif chez unpatient douloureux convenir d’un moyen de communication pendant le soin Pendant le soin : éviter toute allusion à la douleur si le patient bénéficied’une pratique de distraction ou d’hypno-analgésie Après le soin : demander au patient comment le soin s’est passé plutôtque si cela a fait mal.

Moyens non SOINInformationMoyens physiques etphysiologiques, cognitivocomportementaux etpsychocorporels

Moyens non pharmacologiquesPhysiques etphysiologiquesCognitivocomportementales Solution sucrée et succionou allaitement maternel Froid Toucher Massage Information Visualisation (photos,schémas, vidéos) Renforcement positif Récompenses FélicitationsPsychocorporelles Distractions Hypno-analgésie Relaxation, techniquesrespiratoires Massages

Moyens ntsSoinMEOPAALR, AGAnxiolytiques

En résumé Problème réel, important, Epidémiologie insuffisante Identification des actes douloureux et leurniveau respectif de douleur demeure trèsinsuffisants Moyens existent, insuffisamment utilisés, indisponibles parfoisdiscontinuité de la PEC Problème législatif et éthique

Éléments bibliographiques Piano V. Utilisation des recommandations douleur pour faire son EPP. revue Douleurs 2016Soins d’hygiène et de confort principaux responsables dedouleur en soins palliatifs – ables-douleurs.htmlWanquet-Thibault P. Douleurs liées aux soins - Lamarre 2015Les douleurs induites – Institut UPSA de la Douleur – 2011disponible en ligneDossier Douleurs provoquées par les soins - revue SoinsElsevier Masson – 2010D. Lhuillery, G. Cosquéric. Douleurs induites par les soins :analyse de l’évolution des données d’une enquête annuellede prévalence de la douleur – revue Douleurs Masson –2008

Éléments bibliographiques A. Coutaux, E. Collin. Douleurs induites par lessoins : épidémiologie, retentissements, facteursprédictifs – Doul et Analg. 2008 Thibault P. Prévenir les douleurs provoquées chezl'enfant - Médecine Thérapeutique Pédiatrie :Douleur de l’enfant 2009, vol12, n 5 Kuttner L., L’enfant et sa douleur – Dunod -2011 Thibault P., Fournival N. Moyens nonpharmacologiques de prise en charge de la douleur– Lamarre – 2012 Les thérapies à médiation corporelle – InstitutUPSA de la Douleur – 2013 – disponible en ligne

Ressources www.sfetd-douleur.org www.cnrd.fr www.pediadol.org www.institut-upsa-douleur.org www.iffppc.eu

LA DOULEUR INDUITE PAR LES SOINS évaluer, prévenir et soulager DOULEUR ET SOUFFRANCE EN SOINS PALLIATIFS 15ème journée régionale 4 novembre 2016 Pascale WANQUET-THIBAULT Cadre supérieur de santé Responsable pédagogique Amae-santé

Related Documents:

comment la prévenir et la soulager La douleur chez le patient atteint d’un cancer P endant longtemps, la douleur a été considérée comme une fatalité. Ce temps est révolu et soulager la douleur doit être une priorité chez les soignants. Evaluer et traiter la douleur sont devenues des obligations légales pour le médecin.

Empathie et douleur : la perception de la douleur d’autrui Dr Nicolas Danziger Neurologue, département de neurophysiologie clinique et consultation de la douleur, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris La pratique médicale moderne, centrée sur lʹinvestigation à visée diagnostique et sur le traitement .

L’ electron descend a l’ etat fondamental en emettant un photon h . Ainsi a on se trouve avec 2 photons sortant du syst eme : photon incident photon produit par la transition 2 !1. C’est l’ emission induite. Les photons emis par emission induite s

Le but de cette fiche mémo est de proposer des alternatives médicamenteuses à l’utilisation de la codéine problématiques les plus fréquentes. Ces recommandations n’abordent pas l’évaluation de la douleur en pédiatrie, les thérapies non médicamenteuses et la prise en charge de la douleur du nouveau-né.

DOULEUR ET ANALGESIE, 2013/03, n 1, 24-29, fig. 49 réf. Pour évaluer et prendre en charge la douleur, les soignants doivent disposer d¶outils et de connaissances actualisées concernant les enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle légère ou moyenne.

EVALUATION DE LA DOULEUR PAR L’AIDE SOIGNANT Connaissance des aspects sensoriels: localisation, durée, qualité de la douleur ( écoute) Connaissance des aspects affectif et émotionnel (empathie) Compréhension de l’aspect comportemental (observation)

l'ensemble des domaines de résultats principaux (core outcome domains) pour la réalisation d'essais cliniques portant sur le traitement de la douleur chronique (Dworkin et al., 2005). Les outils suivants ont été recommandés. Douleur Échelle d'évaluation numérique de l'intensité de la douleur à 11 points (0-10)

The Icecast Anatomy pressure casting system allows the clinician to produce a reliable, repeatable and well-fitting TSB socket. DESIGN Icecast Anatomy is a single chamber pressure casting system, which provides pressure to shape the soft tissue. The single chamber pressure system is designed to provide optimal pressure distribution. The chamber is reinforced with matrix, for durability and to .