LA GESTION DES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTES .

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LA GESTION DES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTES PRIORITAIRES DANS LESMUNICIPALITÉS DE L’ESTRIEParHugues SébireEssai présenté au Centre universitaire de formationen environnement et développement durable en vuede l’obtention du grade de maître en environnement (M. Env.)Sous la direction de Monsieur Stéphane TanguayMAÎTRISE EN ENVIRONNEMENTUNIVERSITÉ DE SHERBROOKEMai 2015

SOMMAIREMots clés : espèce végétale exotique envahissante, gestion des espèces exotiques envahissantes,municipalités de l’Estrie, méthodes de lutte, méthodes préventives, contrôle des espècesenvahissantes.L’objectif de cet essai est de déterminer quelles méthodes de lutte devraient être privilégiées parles municipalités de l’Estrie pour contrer les espèces végétales exotiques envahissantes prioritaires.L’accroissement du commerce international a permis l’introduction de ces plantes au Canada, tandisque leur propagation locale est assurée par le réseau routier et les activités récréotouristiques. Lesespèces végétales exotiques envahissantes sont désormais très présentes en Estrie et engendrentd’importants dommages tels que les pertes de biodiversité, de rendements agricoles, de valeurs despropriétés et d’attraits récréotouristiques. Le manque de ressources et de prise de conscience de lagravité de cette problématique par les municipalités de l’Estrie est à l’origine de l’élaboration de cedocument.L’analyse de l’abondance et des impacts des espèces végétales exotiques envahissantes de l’Estriedémontre que le roseau commun (Phragmites australis), la renouée du Japon (Fallopia japonica), lenerprun bourdaine (Frangula alnus) et le myriophylle à épis (Myriopyllum spicatum) constituent lesquatre espèces prioritaires. Par ailleurs, les résultats indiquent que les méthodes préventives delutte à privilégier sont l’ensemencement des sols mis à nu, l’inspection visuelle des embarcations,la sensibilisation et une gestion appropriée de l’entretien des emprises routières. Concernant lesméthodes de contrôle et d’éradication, la couverture végétale et l’ombrage obtiennent la meilleurenote, suivies par l’application d’herbicide par contact et enfin, à égalité, le fauchage, l’arrachage etla toile de jute immergée.La mise en place de toutes les méthodes préventives mentionnées ci-dessus est fortementrecommandée aux municipalités, contrairement aux postes de lavage. Le contrôle des jeunescolonies d’espèces végétales exotiques envahissantes doit privilégier la couverture végétale etl’ombrage, ainsi que l’arrachage en milieu terrestre et la toile de jute en milieu aquatique. Lefauchage permet de contrôler de vastes colonies terrestres bien établies, alors que l’herbicide doitêtre utilisé en dernier recours pour une éradication rapide en milieu terrestre. Enfin, un suivi desméthodes mises en place est nécessaire.i

REMERCIEMENTSJe tiens sincèrement à remercier mon directeur d’essai, M. Stéphane Tanguay, pour m’avoir aiguillédans la structure de mon document, pour ses aptitudes à identifier la juste nuance à apporter dansun texte. Son approche humaine, ses bons conseils et sa juste rigueur ont permis de bonifier monessai dans la bonne humeur et de tirer de nombreux enseignements de son expérience.Je souhaite aussi remercier ma femme, Sophie de Clock, pour m’avoir supporté et appuyé durantmon essai, en s’assurant notamment de la fluidité de mon français.Enfin, cet essai n’aurait pas été aussi structuré et rigoureux sans les conseils et les exigences deJudith Vien et de tous les spécialistes qui ont pris le temps de partager leurs connaissances.ii

TABLE DES MATIÈRESINTRODUCTION . 11LES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTES . 31.1 Définition d’une espèce végétale exotique envahissante (EVEE) . 31.2 Caractéristiques communes à ces plantes . 31.3 Impacts des EVEE . 41.3.1Impacts environnementaux . 41.3.2Impacts sociaux. 51.3.3Impacts économiques . 61.4 Facteurs d’implantation . 71.4.1Vecteurs favorables à leur implantation et à leur propagation . 71.4.2Milieux favorables à leur implantation . 81.5 Législation . 1021.5.1Conventions internationales. 101.5.2Législation fédérale. 101.5.3Législation provinciale . 11LES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTES DE L’ESTRIE . 132.1 Portrait des principales espèces exotiques envahissantes en Estrie . 132.1.1L’Estrie . 132.1.2Les municipalités de l’Estrie. 152.1.3Espèces présentes. 162.1.4Répartition . 182.2 Sélection des espèces prioritaires. 212.3 Roseau commun . 232.3.1Identification. 23iii

2.3.2 Données écologiques. 242.4 Nerprun bourdaine . 252.4.1Identification. 252.4.2Données écologiques . 262.5 Renouée du Japon . 272.5.1Identification. 272.5.2Données écologiques . 282.6 Myriophylle à épis . 2932.6.1Identification. 292.6.2Données écologiques . 30MÉTHODES DE LUTTE CONTRE LES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTES . 323.1 Méthodes préventives . 323.1.1Sensibilisation . 323.1.2Surveillance et inventaires. 333.1.3Gestion des EVEE lors de travaux de construction . 343.1.4Gestion des EVEE lors de l’entretien des emprises routières municipales . 363.2 Méthodes de contrôle en milieu terrestre . 373.2.1Fauchage . 383.2.2Arrachage . 383.2.3Bâchage. 393.2.4Herbicide . 393.2.5Couverture végétale et ombrage. 403.3 Méthodes de contrôle en milieu aquatique . 403.3.1Récolte mécanique et physique . 413.3.2Toile de jute immergée . 41iv

3.3.3Postes de lavage d’embarcations . 413.3.4Inspection visuelle des embarcations . 433.3.5Sensibilisation et prévention en milieu aquatique . 433.4 Gestion des plants et des déblais. 443.5 Mesures mises en place par les municipalités . 4543.5.1Réglementations municipales. 453.5.2Autres méthodes municipales . 46ANALYSE MULTICRITÈRE DES MÉTHODES DE LUTTE . 484.1 Critères d’analyse . 484.2 Pondération et notation des critères . 494.3 Évaluation des méthodes de lutte . 504.4 Analyse des résultats . 5054.4.1Méthodes préventives . 504.4.2Méthodes de contrôle et d’éradication. 55RECOMMANDATIONS SUR LES MÉTHODES DE CONTRÔLE À PRIVILÉGIER . 58CONCLUSION . 63LISTE DES RÉFÉRENCES . 65ANNEXE 1 - EXPERTS DANS LE DOMAINE DES EVEE AU QUÉBEC . 74v

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUXFigure 2.1 : Carte de la région administrative de l’Estrie au Québec. 14Figure 2.2 : Carte des municipalités et des MRC de l’Estrie . 16Figure 2.3 : Carte de répartition du roseau commun le long des autoroutes québécoises en 2008 20Figure 2.4 : Carte de répartition de la berce du Caucase au Québec . 21Figure 2.5 : Photographie d’une population de roseaux communs . 24Figure 2.6 : Photographie d’un nerprun bourdaine . 26Figure 2.7 : Photographie d’une renouée du Japon . 28Figure 2.8 : Photographie d’un myriophylle à épis . 30Tableau 2.1 : Espèces végétales exotiques envahissantes préoccupantes présentes au Québec . 17Tableau 4.1 : Évaluation des différentes méthodes de lutte préventives . 51Tableau 4.2 : Évaluation des différentes méthodes de contrôle et d’éradication. 52vi

LISTE DES ACRONYMES, DES SYMBOLES ET DES SIGLESABVAgence de bassin versantACIAAgence canadienne d’inspection des alimentsCARACorporation de l’Aménagement de la Rivière L’AssomptionCOGESAFComité de gestion du bassin versant de la rivière Saint-FrançoisEEEEspèce exotique envahissanteEVEEEspèce végétale exotique envahissanteFIHOQFédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du QuébecISCBCInvasive Species Council of British ColumbiaMAPAQMinistère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du QuébecMDDELCCMinistère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre leschangements climatiquesMFFPMinistère des Forêts, de la Faune et des ParcsMRCMunicipalité régionale de comtéMRIMinistère des Relations internationalesMRIFMinistère des Relations internationales et de la FrancophonieMRNFMinistère des Richesses naturelles et des ForêtsMRNOMinistère des Richesses naturelles de l’OntarioNAQNature-Action QuébecNOAANational Oceanic and Atmospheric AdministrationOMCOrganisation mondiale du commerceOCEEOffice de la coordination environnementale et de l’énergieZIPZone d’Intervention Prioritairevii

INTRODUCTIONLes espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) sont des plantes terrestres ou aquatiques quiont été introduites en dehors de leur aire de répartition naturelle. La problématique avec cesespèces vient du fait que leur établissement ou leur propagation constitue une menace pourl’environnement, l’économie ou la société (municipalité régionale de comté (MRC) de Kamouraska,2014). Les EVEE ont été introduites accidentellement au Canada par des véhicules et des bateaux,ainsi que volontairement, par le biais de l’horticulture et l’aquariophilie (Halloran, 2013). Lesespèces exotiques envahissantes (EEE) constituent désormais la deuxième plus grande menace pourla biodiversité mondiale (Canada. Environnement Canada, 2013a). L’accroissement du commerceinternational a largement contribué à leur dispersion en dehors de leur habitat d’origine (Lee etHovorka, 2013).Au Canada, les dommages engendrés par les EEE atteignent 20 milliards de dollars dans le secteurforestier, imputés en grande majorité aux insectes ravageurs. Les coûts reliés aux espècesaquatiques envahissantes dans les Grands Lacs avoisinent 7 milliards de dollars. Quant aux EVEE,elles totalisent près de 2,2 milliards de dollars en pertes dans le secteur agricole. (Canada.Environnement Canada, 2013a)Ces plantes colonisent de manière exponentielle les emprises routières du Québec ainsi que les solsmis à nu. Elles se sont révélées des compétitrices redoutables pour la flore locale (Halloran, 2013).Une fois implantées dans un nouveau milieu, les EVEE profitent du réseau routier et de la machineriede chantier pour se disperser. Les sols mis à nu suite à des activités anthropiques constituent dessites de prédilection pour leur prolifération, étant donné l’absence de compétition. Selon le NationalOceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les bateaux de plaisance et les cours d’eau sontmajoritairement responsables de leur propagation dans le milieu aquatique (NOAA, 2010).À l’heure actuelle, un grand nombre d’EVEE prolifèrent dans les municipalités de l’Estrie. Certainesde ces espèces sont d’ores et déjà hors de contrôle, car elles sont présentes en trop grand nombreet sont trop résistantes pour pouvoir être éradiquées (Bégin, 2014). Certaines villes de l’Estrie, tellesque Sherbrooke, ont pris conscience de l’importance d’agir pour enrayer la propagation de cesespèces (Ville de Sherbrooke, 2014).1

Cependant, d’autres villes et municipalités de l’Estrie n’ont pas encore, ou très peu, mis en place demesures contre les EVEE (Canton de Potton, 2014). Ainsi, les impacts de ces plantes sur la santéhumaine, la flore indigène, la dévalorisation des propriétés et les dommages sur les infrastructuress’accroissent inexorablement. Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) encourageles villes et les municipalités à mettre en place des mesures de prévention et de lutte contre cesespèces pour réduire leurs impacts (Québec. MFFP, 2013).Cet essai présente tout d’abord les caractéristiques des EVEE, leurs impacts, leurs vecteurs depropagation et d’implantation ainsi que leur cadre légal. Ensuite, un portrait des EVEE et desmunicipalités présentes en Estrie est réalisé afin de sélectionner et décrire quatre EVEE prioritaires.Puis les différentes méthodes de lutte envisageables contre ces espèces sont détaillées. Cesinformations permettent de mener une analyse multicritère visant à évaluer chacune des méthodesde lutte. Les différentes méthodes de lutte sont comparées entre elles au cours d’une discussionpour faire ressortir les plus appropriées dans le cas des municipalités de l’Estrie. Enfin, desrecommandations et une conclusion viennent clôturer cet essai.2

1 LES ESPÈCES VÉGÉTALES EXOTIQUES ENVAHISSANTESCe chapitre définit, dans un premier temps, la notion d’EVEE et leurs caractéristiques communesafin de bien cerner la problématique. Puis les différents impacts de ces plantes sont décrits, ainsique les facteurs qui favorisent leur implantation. Enfin, les conventions internationales et lalégislation fédérale et provinciale sont présentées.1.1 Définition d’une espèce végétale exotique envahissante (EVEE)Selon le MFFP, une EVEE est une espèce végétale introduite hors de son aire de répartition naturelleet dont la propagation ou l’implantation représente une menace pour l’environnement, l’économieou la société (Québec. MFFP, 2013). Le MFFP distingue trois catégories d’EVEE au Québec. Lapremière catégorie regroupe celles classifiées comme étant préoccupantes et présentes au Québec.La deuxième catégorie englobe celles classifiées comme préoccupantes, mais qui ne sont pasimplantées au Québec. La troisième catégorie regroupe celles classifiées comme étant peupréoccupantes, mais présentes au Québec.1.2 Caractéristiques communes à ces plantesLes EVEE partagent des caractéristiques communes qui les différencient des autres espècesvégétales exotiques non envahissantes et les rendent difficilement contrôlables. D’aprèsEnvironnement Canada, elles possèdent des taux de reproduction élevés, ce qui encourage leurdispersion. Certaines de ces plantes peuvent produire des millions de graines annuellement. Parailleurs, ces plantes introduites plus ou moins récemment disposent de très peu, si ce n’est d’aucunprédateur. Ces deux caractéristiques décisives leur confèrent un avantage compétitif majeur quileur permet de déplacer l’équilibre naturel d’une communauté végétale donnée. De plus, les EVEEdisposent d’une capacité d’adaptation et de survie à différents habitats, mais aussi sous différentsclimats. (Canada. Environnement Canada, 2013a)Ces particularités prédisposent les EVEE à coloniser rapidement leur nouveau milieu de vie. D’aprèsl’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), le Canada compte 3 858 espèces de plantesvasculaires indigènes. En comparaison, l’ACIA estime à 1 229, le nombre d’espèces de plantesexotiques au Canada, soit le quart de la diversité totale des plantes.

Les espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) sont des plantes terrestres ou aquatiques qui ont été introduites en dehors de leur aire de répartition naturelle. La problématique avec ces espèces vient du fait que leur établissement ou leur propagation constitue une menace pour

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