ALAIN MÉNIL (1958-2012). HOMMAGE

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ALAIN MÉNIL (1958-2012). HOMMAGEPierre LauretRéseau Canopé « Cahiers philosophiques »2014/3 n 138 pages 103 à 107ISSN 0241-2799Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéPowered by TCPDF (www.tcpdf.org)Pour citer cet article ----------------Pierre Lauret, « Alain Ménil (1958-2012). Hommage », Cahiers philosophiques2014/3 (n 138), p. 103-107.DOI -------------------------------------Distribution électronique Cairn.info pour Réseau Canopé. Réseau Canopé. Tous droits réservés pour tous pays.La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans leslimites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de lalicence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit del'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockagedans une base de données est également interdit.Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéArticle disponible en ligne à l'adresse --

SITUATIONSPhilosophe et enseignant, Alain Ménil, dont le dernier ouvrage, Les Voiesde la créolisation : essai sur Édouard Glissant, est paru en octobre 2011chez De l’incidence éditeur, est mort le 5 juin 2012 d’un cancer du poumon qui l’aemporté en quelques mois.Qu'est-ce qu'une vie philosophique ? C'est, sans doute, une vie qui ne cesse de seréfléchir dans les concepts de la philosophie, de s’orienter philosophiquement, de rejouerphilosophiquement son sens à certains moments décisifs. C’est aussi une manièrede pratiquer la philosophie sans cesse traversée par les ressources de la vie même,ses puissances, ses problèmes : pratique par quoi la philosophie, loin de s’abîmer dansune scolastique académique, est une expérience de l’être. Alain Ménil a été un trèsgrand professeur de philosophie, qui a marqué des générations d’élèves et d’étudiantsde classes préparatoires. S’il a pu exercer cette influence, que certains de ses élèves,lors de la cérémonie de ses obsèques, ont qualifiée de décisive, c’est certainementdu fait de son inflexible, sévère et exigeante rigueur. Mais c’est aussi, et peut-êtreavant tout, parce que son enseignement s’adossait à un travail complexe d’élaborationet de méditation, dont ses livres conservent la trace.Les travaux d’Alain Ménil ont portés sur trois domaines très différents, qui correspondent d’ailleurs à différentes étapes de sa vie, comme on peut le constater en suivantla chronologie des ouvrages qu’il a publiés.CAHIERS PHILOSOPHIQUES   n 138 / 3e trimestre 2014Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéAlain Ménil a été membre du comité de rédaction des Cahiersphilosophiques à partir du mois de septembre 2009, et ce jusqu’àsa mort au printemps 2012. C’est lui qui a porté avec NathalieChouchan, au sein du comité de rédaction de la revue, le projet d’unnuméro consacré à Frantz Fanon. Projet associé à l’organisation parLisa Damon du colloque « Is Fanon finished ? Fanon, et après ? »des 30 et 31 mars 2012 à l’Université américaine de Paris. Alainprojetait de travailler notamment sur la relation de Fanon à Jaspers.La maladie l’aura empêché de mener à bien ces deux projets.Nous publions dans cette rubrique un hommage écrit parPierre Lauret et le texte d’une conférence prononcée par AlainMénil en décembre 2010 traitant de la question du métissageet directement articulée à certaines thématiques fanoniennes.103Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéALAIN MÉNIL (1958-2012). HOMMAGE

104Le premier domaine concerne le cinéma et le théâtre. En 1991, il publia aux Pressesuniversitaires de Lyon son premier livre, L’Écran du temps. Il s’agissait en réalitéd’une version abrégée de sa thèse de doctorat en philosophie, version rédigée pendantl’été 1985. L’ouvrage est placé sous la forte influence de Gilles Deleuze. Son proposest d’abord de montrer que le cinéma brouille la distinction opérée par Lessing entreles arts plastiques, ou arts de l’espace, et les arts du temps, dans la mesure où il estavant tout un art de l’espace-temps. Au-delà du mouvement des corps et des images,la vocation la plus secrète du cinéma serait de rendre manifeste l’indissociable unitéde l’espace et du temps au sein de l’apparaître. Cette hypothèse est soutenue par uneattention singulière à divers aspects de l’image cinématographique qui nous rendentsensible la manière dont l’espace est habité par le temps : passage des nuages,enveloppement du monde par le brouillard, reflets multiples de l’eau et des miroirs.Ceux qui connaissaient Alain Ménil comme un grand lecteur, un homme de hauteculture dont la vie et l’appartement étaient peuplés de livres, lui découvraient unepassion toute baudelairienne pour les images. Le livre est aussi l’occasion d’interrogerles œuvres de cinéastes comme Epstein, Godard, Ozu, Antonioni, Wenders, œuvresqui sont examinées comme autant d’expériences théoriques.Au livre sur le cinéma, qu’accompagnèrent plusieurs articles publiés dans la revueCinématographe, succéda en 1995 une trilogie consacrée au rapport de Diderot authéâtre. Ce travail correspond à une nouvelle étape de la carrière de professeur d’AlainMénil, qui, enseignant la philosophie en hypokhâgne au lycée Claude-Monet de Paris,se vit confier dans la même classe un enseignement d’études théâtrales. Dans sabibliothèque, aux rayons consacrés au cinéma, s’est adjoint un important département« théâtre », plus imposant chaque année. Alain Ménil s’est d’ailleurs expliqué sur lesrapports entre théâtre et cinéma dans un bel article publié dans le cinquantième numérode la revue Trafic (2004) : « De théâtre en cinéma : passions chassées-croisées ? »Le travail d’Alain Ménil sur Diderot constitue sa contribution au monde savant et académique. Il donna d’abord, sous le titre général Diderot et le Théâtre, deux volumesintitulés Le Drame et L’Acteur (Pocket, coll. « Agora », 1995). Il s’agit d’éditions savantes(mais pas critiques) des Entretiens sur le fils naturel et du Discours sur la poésie dramatique (tome I) ; du Paradoxe sur le comédien et des Lettres à Mademoiselle Jodin(tome II). Les textes de Diderot sont à chaque fois précédés par une importante préface, et suivis d’un volumineux dossier présentant des textes significatifs de la théoriedramaturgique française et allemande de Corneille à Restif de La Bretonne. Préfaces etdossiers témoignent aussi d’une connaissance approfondie de la bibliographie contemporaine sur les différents aspects de l’art du théâtre, et des écrits d’artistes commeJacques Copeau, Louis Jouvet, Stanislavski, Meyerhold, Lee Strasberg et Antoine Vitez.Le volume consacré à l’acteur est particulièrement précieux, car il donne le texte deRémond de Sainte-Albine, Le Comédien (1747), que le Paradoxe, entre autres visées,prétendait réfuter, et qui n’avait jamais été réédité depuis 1825. Il est regrettable queces deux livres si utiles, fruit d’un travail et d’une connaissance considérables, soientdésormais indisponibles. Alain Ménil fit suivre son travail d’éditeur de textes d’un essaithéorique, Diderot et le Drame : théâtre et politique (PUF, 1995). Cette courte synthèse,considérée dans le monde universitaire comme un des meilleurs textes sur Diderot etle théâtre, est également indisponible.Le deuxième domaine qui retint l’attention d’Alain Ménil philosophe fut celui, nécessairement plus personnel, plus intime, voire douloureux, de la maladie. Il ne s’enDocument téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéDocument téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéCAHIERS PHILOSOPHIQUES   n 138 / 3e trimestre 2014SITUATIONS

105Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéAlain Ménil (1958-2012). HommageDocument téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau Canopécachait pas, même s’il ne passait pas son temps à en parler sur la place publique :il était homosexuel, il vivait son homosexualité sans drame ni mystère, aidé en celapar des parents d’une grande liberté d’esprit, et il avait malheureusement contracté leVIH, à une époque où l’information sur la pandémie de sida était peu sûre, lacunaire,hésitante. À cette époque, les gens mouraient par ignorance. Alain Ménil est passé àtravers les mailles de ce terrible filet. Il faut ici parler de chance, même si sa profonderationalité et sa grande vitalité l’ont certainement aidé à conserver cette vie qu’il aimaittant. Il eut donc la chance, non seulement de survivre, mais de continuer à mener unevie pleine, joyeuse, partagée entre le travail, l’amour (la mort l’a frappé alors qu’ilpartageait depuis vingt-deux ans sa vie avec le danseur et chorégraphe Alain Buffard,dont la dernière pièce, Baron Samedi, a été créée au théâtre de Nîmes le 25 avril 2012,en présence d’Alain Ménil déjà très diminué par sa fatale maladie), et, on y reviendra, l’engagement. Cependant, cette vie ne pouvait plus être la même que celle quiavait précédé la contraction du virus. Outre la lourdeur des thérapies et leurs effetssecondaires, Alain Ménil eut à subir plusieurs conséquences pathologiques plus oumoins graves de son sida, dont la dernière eut raison de lui. Pendant vingt-cinq ans,sa vie a été moins diminuée qu’affectée par la maladie. C’est sur cette expériencede la maladie, de la vie toujours vivante mais néanmoins malade, de l’équilibre quesans cesse elle cherche, trouve, reperd et récupère, de cette quête homéostatique oùla guérison n’est jamais certaine et de toute façon ne signifie jamais rémission, queplusieurs textes d’Alain Ménil réfléchissent : « Le sida sans détour ni transcendance :critique de l’interprétation et de ses grands prêtres » (Les Temps modernes, n 588,juin-juillet 1996), Sain(t)s et saufs : sida, une épidémie de l’interprétation (Les BellesLettres, 1997), et, tout récemment encore, « “Vivre-avec” ou les plissements del’existence » (Cahiers philosophiques, n 125, 2e trimestre 2011, « Être patient, êtremalade »). Tous ces textes approfondissent la question « comment vivre quand guérirest un vœu illusoire ? » À partir de cette question, Alain Ménil interroge les représentations de la maladie, afin de penser à nouveaux frais son expérience : l’expérienced’une vie qui se sait malade, mais qui continue, qui « vit avec », et qui intègre à lafois les affections pathologiques et les soins dont le patient est le sujet et pour partiel’agent, dans l’horizon de ce qui constitue au fond quelque chose comme un genre devie ou une forme de vie. Genre de vie non sans rapport, même s’il en diffère autantque la vie de Joë Bousquet de celle de Socrate, avec ce que les études de philosophieantique désignent sous cette appellation. Sous cet aspect, les textes d’Alain Ménilconsacrés à la maladie participent d’une tradition d’anthropologie de la maladie,illustrée en France par Georges Canguilhem et François Laplantine (Anthropologiede la maladie, Payot, 1993).Cependant, cette dimension anthropologique n’épuise pas les enjeux de ces textes sur lamaladie. Parallèlement à cette méditation qu’on pourrait dire existentielle, Alain Ménily déploie, sur un mode beaucoup plus polémique, et même parfois révolté, un proposfortement politique. Dans Sain(t)s et saufs, il réfute avec force toutes les thèses quiprétendent ramener la pandémie de sida à des causes sociales ou morales. Il s’insurgecontre les absurdités d’« essayistes » comme André Glucksmann, Jean Baudrillard ouDominique Fernandez, qui tous s’acharnent à voir dans le sida la preuve a contrariode quelque valeur transcendante, tels l’amour, la fidélité ou l’art. Ces hypothèses ridicules, qu’on jugera également frivoles et odieuses, témoignent surtout d’une grandeimpuissance à penser le sida dans sa réalité, à le regarder en face, et à réclamer de

106l’État qu’il engage une politique de santé publique adéquate. Qu’on travestisse leréel, qu’on recouvre l’expérience des malades sous des métaphores douteuses, etqu’au lieu de préconiser une action efficace on moralise au nom du culte de divinitésmoribondes comme la souffrance mère du grand art ou la fidélité preuve du grandamour, c’était ce que le rationalisme d’Alain Ménil ne pouvait tolérer. À propos de celivre, l’écrivain Edmund White déclara : « Dans ce tourbillon de folie, de frivolité et debanalités qui fait rage autour du sida et face à l’incompétence tragique des politiquesde santé publique et des discours officieux, résonne ici la voix de la raison, solitaire etpeut-être unique. » La source de l’indignation, et même de l’exaspération, était chezAlain Ménil un rationalisme en acte, qui toujours cherchait à saisir l’expérience du réeldans sa vérité. Il lui importait de penser les causes pour en déduire l’action juste, etceux qui lui paraissaient s’opposer à ce mouvement l’horripilaient.On l’aura compris, dans l’épidémie du sida, Alain Ménil fut, pas seulement parcequ’il était des leurs, du côté des malades ; et aussi, et surtout, du côté de ceux quise battent. Pour ceux qui le connaissaient, cette position politique apparut commeune étape logique dans une vie marquée du sceau d’une constance rare dans l’engagement au côté des opprimés, et de ceux qui luttent. Il reconnaissait sans hésitationqu’il y avait des victimes dans l’histoire, mais il répugnait à l’identité victimaire.Son tempérament, et là encore sa raison, le situaient du côté de l’action, oppositionou résistance selon les contextes.Pour lui, la pensée avait sa rigueur, qui tenait à distance la tentation de l’idéologie,mais si elle avait pour conséquence l’action, alors il était de la responsabilité du penseurd’assumer cette conséquence. Cet entrelacs du scholarship et du commitment trouveson aboutissement dans son dernier ouvrage, somme monumentale de 670 pages,consacrée à l’analyse minutieuse des essais d’Édouard Glissant. Ce livre vient couronnerle troisième domaine de recherche d’Alain Ménil, et il couronne aussi sa vie, sur quoiil jette un éclairage rétrospectif. Pendant assez longtemps, parce que, comme il l’écritdans son livre, il ne ressemblait pas à « l’image très superficielle que l’on se fait enFrance d’un métis des îles », ce qui le laissait maître de dévoiler ou non son origine,peu de gens ont su qu’il était en effet un métis, octavon né à Fort-de-France en 1958.De temps à autre, un article signalait ou rappelait cette identité et cette provenance – telle magnifique et méconnu « Retour au Latino bar » ( Tanyaba, Société d’anthropologie,1993 ; le titre est un hommage au film Latino Bar réalisé par le cinéaste mexicain PaulLeduc en 1991), méditation esthétique et mélancolique sur le déracinement (notion àlaquelle le livre sur Glissant substituera celle de « désenracinement ») et l’appartenance,saisis à travers une analyse du « blues tropical ». Dans les dernières années de sa vie,Alain Ménil a tenu à mettre en avant cet aspect de son identité. « Au milieu du cheminde ma vie, je me trouvais perdu dans une forêt obscure » Que fut, pour lui, ce milieudu chemin, cette perte à partir de laquelle il faut s’engager dans une nouvelle voie ?On ne peut ici qu’avancer des conjectures, mais nul doute qu’ait été déterminante laperte en 2002, à quelques mois de distance, de son père, l’avocat martiniquais engagéEmmanuel Ménil, et de sa mère Geneviève Ménil, ancienne secrétaire général de laCGTM-Éducation (le livre sur Glissant leur est dédié) ; la perte aussi, en 2004 de songrand-oncle René Ménil, philosophe, écrivain, ami et collaborateur d’Aimé Césaire,et l’un des fondateurs du Parti communiste martiniquais, à qui le livre fait de trèsnombreuses références, et rend le plus bel hommage en poursuivant sa réflexion surla paradoxale identité antillaise.Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéDocument téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéCAHIERS PHILOSOPHIQUES   n 138 / 3e trimestre 2014SITUATIONS

107Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéPierre LauretAlain Ménil (1958-2012). HommageDocument téléchargé depuis www.cairn.info - - - 82.230.81.21 - 27/08/2017 18h46. Réseau CanopéC’est d’une manière assez complexe que, dans son dernier ouvrage, Alain Ménil assumecette identité comme une nouvelle orientation décisive de sa vie philosophique : il lefait en interrogeant avec attention la pensée de Glissant, en dépliant le concept decréolisation qui justement fait droit à la complexité de cette « identité antillaise » sipeu identitaire, et en s’exposant lui-même dans son discours beaucoup plus qu’il n’estd’usage dans les travaux savants. C’est une des originalités de cet ouvrage considérable, véritable livre-monde, puisqu’il analyse la pensée d’un auteur majeur, mais aussiune notion – la créolisation – et son évolution : son extension, ses déplacements, sesusages. Le livre parcourt toutes les médiations nécessaires pour comprendre commentla créolisation, phénomène d’abord historique et local, non seulement linguistiquemais culturel, lié à la conquête de l’Amérique, à la traite, à l’économie de plantation,devient, dans l’interprétation de Glissant, un modèle pour penser un rapport originalau monde, faisant intervenir la catégorie de la relation et l’idée du « Tout-monde ».La créolisation, tout en restant un phénomène historique déterminé, devient ainsiune « idée », chargée d’une grande valeur esthétique, poétique, pratique et politique.L’interprétation du phénomène historique le constitue en processus paradoxalementexemplaire, soutenant une hypothèse sur le devenir souhaitable du monde : « le mondese créolise ». D’autre part, il n’est pas seulement question du monde dans l’ouvrage,mais aussi du passé colonial de la France. Alain Ménil déploie une ample méditationsur la manière dont la notion de créolisation permet de s’approprier la mémoire coloniale, y compris dans sa dimension centrale d’absence, d’oubli, d’effacement ou derefoulement. De nombreux rapprochements s’imposent avec la colonisation de l’Afriquenoire et de l’Afrique du Nord.Malheureusement, Alain Ménil n’est plus là pour les opérer. Certes, Les Voies dela créolisation constituent un livre magistral. Par l’ampleur et la profondeur de saréflexion, par l’étendue impressionnante de son savoir (Alain Ménil semble avoir toutlu sur son objet de travail), il mérite de devenir un ouvrage classique dans le champdes postcolonial studies. Mais il n’avait pas été écrit comme une somme définitive.Il aurait dû être le support de nombreux travaux à venir. Le sort ne l’a pas voulu.À l’instar de Proust, un de ses écrivains favoris, Alain Ménil a sans doute mis sa vie enjeu dans l’énorme travail qu’il a accompli pour finir son livre. Celui-ci restera le pointfinal de sa recherche personnelle, et de sa vie philosophique.

Jacques Copeau, Louis Jouvet, Stanislavski, Meyerhold, Lee Strasberg et Antoine Vitez. Le volume consacré à l acteur est particulièrement précieux, car il donne le texte de Rémond de Sainte-Albine, Le Comédien (1747), que le Paradoxe , entre autres visées, prétendait réfuter, et

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Rochester Automobile Dealers' Association, Inc. 1958 Models of the following American makes: Buick, Cadillac, Chevrolet, .Chrysler, DeSoto, Dodge, Edsel, Ford, Imperial, lincoln, Mercury, Oldsmobile, . T·HREE 1958 CARS As an added feature of this 1958 Rochester International Auto Show, a 1958 TO BE GIVEN AWAY Chevrolet, Ford and Plymouth .