Les Cahiers

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Les cahiers2 uNiversitéVilleneuvepopulaireN 4Cycle pour [SE] comprendreL’histoire peut être un outilpour penser au présent lesÉditorialQue reste-t-ilQUE RESTE-T-il dupassé colonial ?douleurs, les rancœurs issuesde l’épisode colonial auniveau individuel, mais aussipour penser les rapports dela France avec ses anciennescolonies et les personnesissues de ces territoires auniveau collectif et social.La France et sescolonies :questionnerle «roman national»Enfin, il s’agit de comprendrele passé colonial pourpréparer un avenir vraimentdécolonisé : postcolonial oucarrément « décolonial »,Séance du 10novembre 2017c’est-à-dire sorti du rapportcolonial.Intervention de Claire Marynower,maîtresse de conférence à SciencePo Grenoble.1

Proposé par les associations Alter Egaux, ModusOperandi, la Régie de Quartier Villeneuve - VillageOlympique , Villeneuve Debout et le laboratoire dessciences sociales PACTE (Université de Grenoble)Marianne et les coloniesNous avons vu cette séance que la République a nettement trahi ses valeursde « liberté, égalité, fraternité » dansles colonies : Il y a moins de libertéspour les colonisés : les droits de vote,de se réunir, de s’instruire d’organiserlibrement les cultes est largement nié.Il n’y a pas d’égalité mais des droitsciviques, politiques, économiques etsociaux inégaux. Les colonisés ont eule droit de défendre la France par lesarmes mais pas de voter ! Et enfin, lafraternité est bien loin La colonisation est un système qui s’impose parla force, fondé sur un sentiment desupériorité et un mépris des cultureslocales, ainsi que sur l’idée que pouravoir les droits du citoyen il faut avoirété « assimilé » c’est-à-dire rendu similaire aux Français.», les immigrés, les homosexuels Comme nous verrons dans la suite,l’histoire de la République est donccelle d’une difficile inclusion des «autres », de tout ce qui n’entre pasdans le modèle implicite de l’hommeblanc : ces « non-frères que sont lesfemmes, non-hommes par excellence,et les non-blancs » (selon la politisteRéjane Sénac). Il convient de replacer la colonisation dans ces récits quiviennent questionner profondémentles bases du modèle républicain et sacapacité inclusive.Le problème c’est que malgré la fin del’époque coloniale, un certain nombrede structures culturelles héritées decette époque perdure. Aujourd’huipour être naturalisé il faut passer un« entretien d’assimilation linguistique». La négation de l’historicité localedes civilisations non-européennescontinue, il suffit de se souvenir dudiscours de Sarkozy à Dakar en 2007,selon lequel « l’homme africain n’estpas assez entré dans l’histoire ».Les premièrescolonisationsTout commence à la fin du XVèmesiècle avec le début des « grandesdécouvertes », comme si ces mondesn’existaient pas avant cela ! En réalité ce sont de premières expéditionscoloniales et les historiens parlentaujourd’hui de « premiers contacts »entre l’Europe et les Indes occidentales et orientales. La colonisationfrançaise commence au XVI-XVIIèsiècle. Elle est alors guidée par des enjeux commerciaux, visant l’enrichissement de la métropole. Elle reposesur le principe de « l’exclusif », lemonopole du commerce des coloniesavec les métropoles. Ainsi on peut lirela définition de « colonie » dans l’Encyclopédie en 1753 : « les colonies nesont établies que pour l’utilité de lamétropole ».Il existe alors trois types de colonies :1. Les colonies américaines quiservent comme bases pour la pêche,notamment morue et chasse à labaleine.2. Les colonies de plantation. Ce sontles îles françaises de la mer desCaraïbes, les îles de l’océan indienainsi que la Guyane. Toutes sont descolonies de plantation, avec une population jusqu’à 90% esclave.Il faut cependant rappeler que la République française s’est constituéesur une série d’exclusions, qui n’apas visé que les colonisés mais aussiles femmes (privées du droit de votejusqu’en 1946, du droit d’ouvrir uncompte en banque seule jusqu’en1965), les ouvriers et les pauvres engénéral (livret ouvrier jusqu’à la findu XIXème siècle pour contrôler lesmouvements des ouvriers, placementdes « indigents » dans les hospices),les malades psychiques dits « aliénés3. Les comptoirs. Ce sont des installations commerciales liées à uneescale maritime et au commerced’esclaves. On retrouve dans cettecatégorie : Saint-Louis et Gorée auSénégal (1659), la Guinée et l’Inde(Pondichéry et Chandernagor, 1664et 1700).2

Ce système se prolonge jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848. La IIèmeRépublique accorde (non sans débats)l’égalité civique, soit le droit de voteaux hommes de plus de 21 ans (dansles vieilles colonies), et des sièges auParlement. Les habitants masculinsont donc rang de citoyens français,mais les députés participent à l’élaboration de lois qui ne leur sont pasapplicables car les territoires restentsous régime dérogatoire au droitcommun jusqu’en 1946, révélant uneconception racialisée de la nation alorsqu’on utilise souvent cet exemple pourparler de l’universalisme français.En effet les raisons données à cetteexceptionnalité juridique puisent dansun argumentaire ethno-racial (différence anthropologique et ethnique).Par exemple il y existe un délit de «manquement au travail », qui n’existepas en métropole, qui se fonde sur lepréjugé de l’indolence et de la paressedes populations « noires ».De plus, ils ne sont pas intégrés à ladéfinition de la nation française. AuXIXème siècle, quand le concept denation s’invente, il exclut ces populations. La définition de la nation estethnicisée et territorialisée autourdes populations métropolitaines. Leslivres d’histoire ne parlent que trèspeu des colonies, alors qu’elles participent à l’histoire de la France.Pendant la Révolution, on assiste à une révolte des esclavesde Saint-Domingue en 1791 qui aboutit à la première abolitionde l’esclavage en 1794, puis à l’indépendance en 1804 de lacolonie sous le nom de Haïti. Cet épisode est pourtant absentdes livres d’histoire sur le sujet de la Révolution française.Alors que ces colonies font partie de la France depuis pluslongtemps que Nice et la Savoie (1860) !Le processus de colonisationOn passe au second empire colonial aumilieu du XIXème siècle. Il se caractérise par des territoires plus étendus; une volonté de conquête absente dela première phase ; une volonté pluspoussée d’administration des populations et un système économique postesclavagiste, mais toujours capitaliste.En France tout commence avec laconquête d’Alger en 1830. Au début,l’occupation est restreinte (enclavescôtières, villes).Dans les années 1880 la conquêtes’accélère dans le contexte d’une« course aux colonies » de la part despays d’Europe (scramble for Africa).En 1884-1885, la conférence de Berlin fixe les règles entre pays européenspour les futures acquisitions. Chaquepuissance doit déclarer aux autres touttraité avec un chef d’État africain, et ilfaut occuper effectivement une régionpour pouvoir la revendiquer.La conquête continue avec Madagascar (1894-96), Tchad (1899-1900) On décide de la création de l’AOF etl’AEF pour faire la jonction entre lesdifférents territoires. De plus la Tunisie est colonisée à partir de 1882 et leMaroc en 1912.L’Asie du sud-est est un autre théâtrede la colonisation, qui commence dansOn estime, tousEmpires confondusqu’’il y aurait eu 1 à1,3 M de morts côtéeuropéen (colonset ressortissantseuropéens dans lesconquêtes) entre 1750et 1913, et 25 millionscôté populationslocales (déplacementsde populations,famines etc).3les années 1860 (Cambodge, Cochinchine), et continue jusqu’au début duXXème siècle.Les guerres de conquête inaugurentun nouveau type de guerre : celles-ciavaient pour but de vaincre l’ennemimais aussi de coloniser son territoireet d’assujettir sa population.A cette époque, les territoires del’Empire avaient des statuts différents. On trouvait des Colonies, desDépartements (Algérie), des Protectorats (Maroc, Tunisie, Laos, Cambodge, Annam) où l’administrationétait censée être indirecte, des Mandats soit des anciens territoires colonisés par l’Allemagne ou bien des parties de l’Empire ottoman tous confiésà la France en 1919 par la Société desnations (Cameroun, Togo, Syrie, Liban) et les « Vieilles colonies ».Dans ces deux premiers territoires(colonies et départements algériens),s’appliquait de 1887 (1881 en Algérie) à 1946 le Code de l’indigénat quidéfinissait une série d’infractions etde sanctions spéciales pour les colonisés dits « indigènes ». Ce régimepénal spécifique ne s’applique pasdans les protectorats, les mandats nidans les « vieilles colonies ». Il s’agitd’un régime d’exception dans le droitrépublicain. Les « indigènes » sont

donc français mais avec des droitsdiminués. Ils sont en effet écartés dupouvoir politique à quelques exceptions près. Or la nationalité sans lacitoyenneté, c’est une violation flagrante des principes républicains. Les« indigènes » sont des sujets françaismais pas des citoyens. Ils ont aussi unaccès limité aux emplois publics.En plus de cette violence légale, lacolonisation inflige également desviolences quotidiennes, du racisme autravail et dans la rue. Dans l’Empirefrançais il n’y a jamais d’apartheidlégal mais il existe des frontières invisibles dans les villes, des lieux de vieségrégués.De plus, dans les colonies africainesexiste le travail forcé, jusqu’en 1946.Galerie de personnABD EL KADERLes Algériens proclament le djihaden 1830, dirigé par Abd el Qader(à partir de 1832) contre l’avancéefrançaise. Abd el Kader crée un Étatislamique et mobilise une grandearmée. L’armée française pratique laguerre à outrance (sous la directiondu commandant Bugeaud) et Abd elKader se rend en 1847. Il est exiléà Damas (ici représenté, avec à saceinture de la Légion d’honneur,donnée par la France).ABdelkrim elkhattabiFils d’un cadi, chef de tribu,il est né en 1882 dans leRif (colonisé en 1911 parl’Espagne). Scolarisé dansdes écoles coraniques puisà la Qarawiyin de Fes, ilsuit ensuite les cours dela faculté de droit en Espagne. Nommé cadi-chef(juge coranique) de Melillaen 1915, il entre très vite enrébellion et démissionne.Les effectifs coloniaux de laFrance dans la Grande guerre 170 000 d’Afrique de l’ouest 300 000 du Maghreb 41 000 de Madagascar 48 000 d’Indochine 20 000 des autres coloniesPensonsau scandale dela réalisation du cheminde fer Congo-océan entreBrazzaville (capitale de l’AEF) etle port de Pointe noire au Congofrançais, soit 500 km. Réaliséentre 1921 et 1934, le chantiercause la mort de 20 000hommes.4

nnages (plus ou moins connus)SAMORI TOURéIl est chef de la résistanceà la colonisation en Afriquede l’ouest, né dans l’actuelleGuinée en 1830 et convertià l’islam. Il crée une arméeprofessionnelle à partir de1867, regroupée dans leshautes terres guinéennes.En 1876 il importe des fusilsà chargement à culasse de lacolonie britannique du SierraEn 1921 un détachement armé rifain commandé par lAbdelkrim ElKhattabi met en déroute le corpsexpéditionnaire espagnol, formé de20 000 hommes. Il en massacre desmilliers et récupère des armements.En 1923, il érige le Rif en République confédérée des tribus du Rifet demande son admission à la SDN.Proclamant le principe d’indépendance du peuple marocain, le jeunechef passe à l’offensive contre lespositions françaises en 1925.La mission militaire française estentreprise sous l’autorité du résidentLyautey, rapidement désavoué, puissous celle du maréchal Pétain. Larépression fut plus longue et difficile que prévue : elle requit la mobilisation de 100 000 hommes etne s’acheva qu’en mai 1926. Ellefut également féroce et utilisa lesmoyens de l’artillerie lourde, deschars etc. En France le parti communiste lança une grande campagne dedénonciation : diffusion d’un appelcontre la guerre, nombreuses manifestations parisiennes et appel de laCGTU à la grève générale le 5 juillet1925.ho chi minNé Nguyen Sinh Cung,dans une famille de l’éliteannamite, il suit les coursde l’école franco-annamitepuis des fils de mandarins.Il s’établit à Paris en 1917ou 1919 : c’est une expérience exceptionnelle pourun colonisé, au moment dela révolution russe. Sa socialisation politique le sortde la condition inférieurede colonisé. Il devient alorsNguyen Ai Quoc c’est-àdire Nguyen le patriote.Abdelkrim s’exile alors à la Réunion(où il achète une propriété). Mais en1947 on lui donne le droit d’aller enFrance, et il s’échappe lors d’uneescale à Suez. Il s’installe en Egypteet meurt au Caire en 1963 où il estenterré (les autorités marocainesrefusant le retour de sa dépouille auMaroc).En 1878 il fonde l’Empire Wassoulou dans l’actuel sud-ouest de la Guinée. En 1881, il s’étend en Guinée etau Mali, depuis l’actuel Sierra Leonejusqu’au nord de la Côte d’Ivoire. Ilentre en affrontement direct avecl’armée française à partir de 1882.D’abord il remporte quelques victoires : en 1887, il pouvait comptersur une armée disciplinée comprenant de 30 000 à 35 000 fantassins.Il n’est finalement vaincu et capturéqu’en 1898 (exilé au Gabon). C’estla fin de l’empire Wassoulou, quiavait résisté 16 ans à la colonisationfrançaise. Samori meurt deux ansplus tard.Ho Chi Minh est formé à l’école descadres de Moscou, devient un agent duKomintern et voyage en Asie pour plaider la cause marxiste et anticoloniale.Il fonde une association révolutionnairevietnamienne en Chine, chargée deformer des militants qui devaient êtreenvoyés dans les mines et les plantations pour inciter les ouvriers agricoleset les mineurs à la révolte. En 1930 ilfonde le Parti communiste indochinois(PCI) à Hong Kong. Exilé en URSSaprès une tentative insurrectionnelleratée (condamné à mort par la France),il crée le Vietminh en 1941, « Alliancepour l’indépendance du Vietnam ». Ilprend le nom d’Ho Chi Minh en 1942,« celui qui éclaire ».Il proclame la République démocratique du Vietnam le 2 septembre 1945,dont il devient président. Il est devenu,son âge avançant, « l’Oncle, le père dela nation » (selon l’historien ClaudeLiauzu), dit « oncle Ho ».Il tente d’abord des négociations avecla France mais c’est un échec et le paysbascule dans la guerre. Le 21 juillet1954 il devient président de la République du Vietnam devenue indépendante.Dépossédé de son pouvoir à la tête del’État et du parti, il meurt en 1969 sansavoir assisté à la réunification du pays.Il entre au panthéon des héros nationaux du Vietnam,et devient un objet deculte.5

décolonisationDès le début du XXème siècle, nousassistons à l’émergence des mouvements nationalistes. La PremièreGuerre mondiale est importante, avecla participation des soldats colonisésdans la défense de la France.Mais au lendemain de la guerre, malgré l’« impôt du sang » versé par lescolonisés, les réformes sont de faibleampleur. Dans années 1920-30, commence la revendication d’indépendance, sous l’égide du PCF pour l’Indochine et l’Algérie.La Seconde Guerre mondiale accentuela rupture et renforce les aspirationsnationales. Les « troupes indigènes »sont nombreuses, notamment dansl’armée libre gaulliste. Et comme leraconte également le film Les hommeslibres, d’Ismael Ferroukhi (2011), desAlgériens émigrés à Paris participentaussi à des réseaux de résistance.En 1947, une grande insurrection estlancée à Madagascar. La répressionfait environ 90 000 morts.En 1944 est défini une nouvelle politique coloniale avec notamment l’abolition de l’indigénat et la citoyennetépour 65 000 Algériens. La constitution de la IVème République en 1946crée l’Union française et donne desreprésentants à l’Assemblée aux territoires de l’Empire. Mais les réformessont insuffisantes, et en 1945 le nationalisme prend un tournant. En mai, cesont les émeutes de Sétif et Guelmaen Algérie. La répression est terrible.En septembre, c’est la proclamationd’indépendance du Vietnam par HoChi Minch.Au Maroc et en Tunisie, l’indépendance est négociée en 19561946-1954 : Guerre d’Indochine1954-1962 : Guerre d’AlgérieEn Afrique subsaharienne il y a unegrande vague de décolonisation en1960. Attention néanmoins au mythede la décolonisation pacifique ! Uneguerre a eu lieu au Cameroun à partirde 1955 contre un parti indépendantiste, l’UPC. Les mêmes méthodessont employées qu’en Algérie (torture,internements de masse, « action psychologique », bombardements ).En finir avec la « culture coloniale ». Contre les mythestenaces des « effets positifs de la colonisation »La loi du 23 février 2005 a fait scandale. Son article 4 stipulait que les manuels scolaires devaient reconnaître «le rôle positif de la présence françaiseen outre-mer ». Une large mobilisationa permis la modification de l’article en2006. Mais cette affaire montre que lediscours national français est encoreimprégné de « culture coloniale ».C’est la culture qui est née au momentde l’Empire, qui naturalise les rapportsde force au sein des territoires en fonction de données ethno-biologiques.C’est une culture racialisante et raciste.La publicité met en scène un tirailleur sénégalais (en fait les soldatsvenaient de toute l’Afrique colonisée). Ils sont 160 000 mobilisés pendant la Première Guerremondiale, parfois de force. 36 000sont blessés et 29 000 meurent (àpeu près les mêmes pertes quepour les Français).Cette image montre la vision stéréotypée du soldat colonial africain : un homme fort et robuste mais aussi naïf etgrand enfant. Il est représenté dans une espèce de savane, donnant l’image d’un « bon sauvage ». « Y’a bon » est unslogan qui témoigne du mépris pour les langues africaines, stéréotype du « petit nègre » qui est aussi utilisé dans desmanuels à l’usage des officiers métropolitains.6

Un autre vecteur de cette culture sont les expositions coloniales (1931 à Vincennes) et les zoos humains.grandeur de la France. Ils ont bâti des routes, des ponts,des écoles, des hôpitaux, ils ont cultivé des sols arides, ilsy ont planté ». Dans ce discours on retrouve le discours dela « mission civilisatrice » de la France, issu du XIXèmesiècle et qui justifie en termes moraux la colonisation. Lesgrands thèmes de la légende coloniale française sont abordés.Le développement : « ils ont bâti des routes ils ont cultivé des solsarides »En réalité, le développement reste toujours inégal, caril est pensé en fonction de la métropole, et absolumentpas pour les populations locales ! Ainsi les colonies ontdû abandonner l’agriculture vivrière (il y avait donc uneagriculture, contrairement au mythe de la « terre vierge») pour des cultures d’exportation (matières premièresnécessaires à la France). Ajouté à cela, les produits étaienttransformés en France et donc la plus-value était captéePhotos du village africain à l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme àGrenoble, parc Mistral, en 1925 .Les Africains sont envisagés comme vivant dans des sociétés immobiles, sans histoire ni avenir en dehors de laFrance. On a affaire à une vision stéréotypée, là encore,de ces sociétés vues comme primitives et sauvages. Cesexpositions sont une instrumentalisation humiliante desindividus censés jouer le mode de vie traditionnel.L’image de la France comme une grande nation a été enseignée dans les écoles de la III ème République pour renforcer l’unité nationale (dans un contexte où une grandediversité existait encore, avec les bretons, les occitans, lesbasques etc.). Ce roman a été mis en cause dans les années1960-70 où l’on a commencé à investiguer sur les zonesd’ombre comme la France de Vichy (collaboration). Pourla traite et la colonisation, cela est plus récent, avec notamment le retour sur la scène publique au début des années2000 de la guerre d’Algérie (torture ) et la loi Taubira de2001 qui reconnaît la traite comme un crime contre l’humanité.Mais pour une partie des Français (et du monde politique)le mouvement de « repentance » est considéré comme négatif car il écorne l’image de la France. Aujourd’hui encorele « roman national » se nourrit d’images héritées de laculture coloniale. Nous pouvons prendre l’exemple du discours en 2012 de Gérard Longuet, ministre de la défenseet des Anciens combattants, pour l’inauguration du muséedes Français d’Algérie : « les hommes et les femmes quisont parti

les cahiers Que reSte-t-il Que reSte-t-il du paSSé ColoNial ? L’histoire peut être un outil pour penser au présent les douleurs, les rancœurs issues de l’épisode colonial au niveau individuel, mais aussi pour penser les rapports de la France avec ses anciennes colonies et les personnes issues de ces territoires au niveau collectif et .

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