Immigration Et Démographie Au Québec
2015IMMIGRATION ETDÉMOGRAPHIE AUQUÉBECMinistère de l’Immigration,de la Diversité et de l’Inclusion
Cette publication a été réalisée par :Simon David YanaAvec la collaboration de :Christine BeausoleilBrigitte BeauvaisElke LaurSous la coordination de :Chakib BenzakourDirection de la planification, de larecherche et des statistiques :Anne-Marie Fadel,DirectriceNote : Tous les termes qui renvoient à des personnes sont pris au sens générique. Ils ont à la fois lavaleur d’un masculin et d’un féminin. Gouvernement du Québec, janvier 2017
Table des matièresQuelques faits saillants .4Introduction .5Évolution de la population .6L’effectif total .6Le poids des immigrants dans la population .6L’immigration et la diversification de la composition de la population . 7La structure par âge : l’immigration contribue à ralentir le vieillissement de la population. 7Structure par âge suivant le statut d’immigrant .7Répartition suivant le statut des générations .10Immigration et croissance démographique .11Accroissement total et taux d’accroissement annuel . 11Les composantes de l’accroissement de la population . 11La croissance démographique due à l’immigration internationale . 12Le poids démographique du Québec au Canada . 12Le solde migratoire interprovincial.13Les résidents non permanents .13La part du Québec dans l’immigration canadienne . 13Immigration et accroissement naturel .14La répartition des naissances selon le statut d’immigrant des parents . 14L’indice synthétique de fécondité selon le statut d’immigrant des femmes . 15Références .17Annexe – Graphiques et tableaux .18
4Immigration et démographie au QuébecQuelques faits saillants La population québécoise s’est accrue de 54 162 personnes au cours de l’année 2015, aprèsavoir connu une croissance de 60 482 personnes en 2014. Cela correspond à un taux decroissance de 0,7 % pour chacune des deux années. Le nombre et le poids des personnes immigrantes recensées au sein de la population du Québecsont en augmentation régulière, passant notamment de 706 965 en 2001 (9,9 % de la populationtotale) à 851 560 en 2006 (11,5 %), et à 974 890 en 2011 (12,6 %). Le solde migratoire international demeure élevé en 2015 ( 44 093), car le Québec a accueilli49 024 nouveaux arrivants au cours de l’année, moins que le chiffre enregistré en 2014 (50 275). Le déficit migratoire interprovincial se situe à -13 541 en 2015, soit un niveau inférieur à celuienregistré en 2014 (-13 753). Le Québec réalise néanmoins un gain migratoire net estimé à 30552 (contre 31 615 en 2014). Le poids démographique du Québec dans le Canada s’est maintenu à 23,0 % au 1er janvier 2016,en légère baisse par rapport à la même date en 2015 et en 2014 (23,1 %) ou en 2013 (23,2 %). Au 1er janvier 2016, le nombre de résidents non permanents au Québec est estimé à 110 686, dumême ordre qu’au 1er janvier 2015 (110 713 personnes). Par ailleurs, la part relative du Québecdans l’effectif des résidents non permanents du Canada au 1er janvier 2016 (14,9 %) est presquela même qu’au 1er janvier 2015 (14,6 %). La part du Québec dans l’immigration canadienne est de 18,0 % pour l’année 2015, contre 19,3 %en 2014, à cause de la baisse du nombre d’immigrants internationaux (-3,5 %). L’accroissement naturel pour l’année 2015 ( 22 400) est inférieur à celui enregistré au cours del’année 2014 ( 24 700). La proportion des naissances dont au moins un parent est immigrant est de 30,2 % en 2015, enaugmentation régulière depuis 1990. L’indice synthétique de fécondité (ISF) des femmes immigrantes est, pour toutes les périodesintercensitaires de 1991 à 2006, supérieur à celui des Québécoises de naissance. Il estnéanmoins en baisse continue d’une période à l’autre, tout comme celui des natives, mais l’écartentre les deux groupes se maintient.
Immigration et démographie au QuébecIntroductionLa contribution de l’immigration à la démographie du Québec est ici abordée, d’une part à travers seseffets sur l’état de la population (effectifs, composition, diversification, structure par âge, statut desgénérations et poids démographique du Québec dans le Canada) et d’autre part à travers ses effets sursa dynamique (croissance de la population et ses composantes, à savoir la natalité, la fécondité et lesmigrations).Les personnes immigrantes participent ainsi, de par leur présence et leur comportement, à la sociétéquébécoise. Cet apport constitue en effet une des composantes dont dispose le gouvernement pourcontribuer à la croissance démographique, notamment par le renouvellement de la population afin demaintenir le poids démographique du Québec au sein du Canada, mais aussi par sa contribution à lapopulation en âge de travailler qui assure la relève sur le marché du travail.La dimension démographique de la participationLa dimension démographique constitue l’une des sept dimensions mesurées dans la Stratégie demesure de la participation des Québécoises et Québécois des minorités ethnoculturelles aux différentessphères de la vie collective 1. Cette stratégie vise à documenter les différentes formes d’engagementparticipatif des personnes immigrantes et des minorités ethnoculturelles ainsi que les dispositions qui lesrendent possibles. Toutes les données analysées et présentées dans le présent document illustrent ladimension démographique 2 de la participation.L’indice de parité (ipar) est la mesure retenue pour évaluer la participation. Il permet de comparer lespersonnes immigrantes avec le reste de la population, en mettant en relation la participationproportionnelle des deux groupes. Plus l’indice s’approche de 1, plus la participation des groupesconcernés est équivalente. Sinon, la participation est dite moindre (indice inférieur à 1) ou plus grande(indice supérieur à 1).1Le document de référence qui décrit la démarche plus en détail est disponible au : hesstatistiques/Strategie mesure participation.pdf.2Le premier rapport qui mesure les autres dimensions de la participation est disponible au ches-statistiques/RAP Mesure participation 2016.pdf.5
Immigration et démographie au Québec6Évolution de la populationL’évolution des effectifs, de la composition et de la diversification de la population est présentée à partirdes données de recensements et des estimations démographiques pour les années intercensitaires.L’effectif totalAu recensement de 2006, le Québec comptait 7 546 135 personnes, et à celui de 2011,7 903 001 personnes 3. Cette population est estimée à 8 294 656 personnes au 1er janvier 2016, contre8 240 494 à la même date en 2015. Il s’agit d’une hausse de 54 162 personnes par rapport au 1er janvier2015, ce qui correspond à un taux de croissance annuel de 0,66 % en 2015, proche de celui de l’annéeprécédente et en baisse continue depuis 2009, où il avait atteint 1,1 %.La hausse observée en 2015 est inférieure à celle de 2014 ( 60 482, 0,7 %). Cela s’explique par unsolde migratoire total inférieur ( 30 552 en 2015 contre 31 615 en 2014), combiné à un accroissementnaturel moins élevé en 2015 que lors de l’année précédente ( 22 400 personnes en 2015 contre 24 700en 2014) et à un solde des résidents non permanents provisoirement plus faible (734 en 2015 contre4 300 en 2014) 4.Figure 1 : Effectifs et taux de croissance annuelle de la population duQuébec, 2006-20168 400 0001,28 200 0001,08 000 0000,8n 7 800 0000,6 %7 600 0000,47 400 0000,20,07 200 000200620072008200920102011er 201420152016Taux de croissance annuelleSource des données : Statistique Canada, Division de la démographie (2016-03-16). Compilation par le ministère de l’Immigration, de laDiversité et de l’Inclusion (MIDI).Le poids des immigrants dans la populationEn 2011, 974 890 personnes immigrantes ont été recensées au Québec, soit 12,6 % de la populationtotale. Leur nombre et leur poids au sein de la population sont en augmentation régulière, passantnotamment de 591 205 personnes (8,7 %) en 1991 à 664 495 en 1996 (9,4 %), à 706 965 en 2001(9,9 %) et à 851 560 en 2006 (11,5 %).3Sources : t/2006/recens2006 cre/population/poptot censement/2011/recens2011 reg/population/poptot G Fra&T 101&S 50&O A (tableau no 98-310-XWF2011002).4erEn effet, l’accroissement total de la population est calculé par la différence entre les effectifs estimés entre le 1 janvier d’une année donnée et celui del’année qui suit, et il tient compte des résidents non permanents. La somme des composantes (53 686 en 2015) est souvent différente de l’accroissement totalcalculé à partir de la différence entre les populations estimées (54 162 en 2015). Cette somme repose sur des données réelles sur les naissances et décès(publiées par l’Institut de la statistique du Québec), sur l’immigration internationale (produites par le MIDI) et sur les résidents temporaires (produites parStatistique Canada), alors que les chiffres de population produits par Statistique Canada sont des estimations basées sur les résultats des recensements les plusrécents. L’écart entre ces deux chiffres est un « résidu » correspondant principalement à l’erreur en fin de période répartie par année intercensitaire.
Immigration et démographie au QuébecLa proportion de personnes immigrantes au Québec est plus faible que dans les autres principalesprovinces canadiennes. Ainsi, en 2011, elles représentaient 28,5 % de la population en Ontario, 27,6 %de celle en Colombie-Britannique, et 18,1 % de celle en Alberta (MIDI, 2015b). Dans l’ensemble duCanada, cette part correspond à 20,6 % de la population en 2011.L’immigration et la diversification de la composition de la populationL’augmentation du poids démographique des immigrants s’accompagne d’une diversification croissantede la population, avec le changement de leur répartition selon le continent d’origine. En 2011, 31,0 %des immigrants recensés étaient originaires d’Europe, 27,5 % d’Asie, 22,8 % d’Amérique et 18,6 %d’Afrique (MIDI, 2014b). En 1986, les chiffres étaient de 57 % d’originaires de l’Europe, 16 % de l’Asie,20 % de l’Amérique, et 7 % de l’Afrique (Benjamin, 2001). Cette diversification des originesgéographiques s’accompagne aussi d’une diversification ethnoculturelle.En effet, selon l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, la proportion de la populationquébécoise appartenant à une minorité visible atteint 11,0 % (850 235 personnes) comparativement à8,8 % (654 350 personnes) au recensement de 2006, à 6,3 % en 2001 et à 5,7 % en 1996. Lesproportions de personnes membres de groupes de minorités visibles sont beaucoup plus élevées dansles autres provinces canadiennes. En 2011, elles représentaient 27,3 % en Colombie-Britannique,25,9 % en Ontario, 18,4 % en Alberta et 19,1 % pour l’ensemble du Canada (tableau 3 en annexe).Les groupes de minorités visibles les plus importants dénombrés au Québec en 2011 sont les Noirs(28,7 % de l’ensemble des minorités visibles), les Arabes (19,6 %) et les Latino-Américains (13,7 %) 5.Parmi la population des minorités visibles recensée en 2011, 69,7 % faisaient partie de la premièregénération, 27,6 % de la deuxième génération et 2,8 % de la troisième génération ou plus.La structure par âge : l’immigration contribue à ralentir le vieillissement de lapopulationQue ce soit directement par leur propre profil par âge au moment de l’immigration, ou indirectement parleur procréation une fois arrivés au Québec, les immigrants contribuent à ralentir le vieillissement de lapopulation active, et dans une certaine mesure, à rajeunir sa structure par âge. Cela est perceptible àtravers l’examen de la structure par âge selon le statut migratoire ou selon le statut des générations.Structure par âge suivant le statut d’immigrantLes immigrants sont proportionnellement plus nombreux que les natifs aux âges les plus actifséconomiquement (25 à 54 ans), alors que les deux groupes sont très proches aux âges plus avancés,soit à partir de 55 ans. Ainsi, en 2011, le groupe des 25-54 ans représentait 53,4 % chez les immigrantset 40,8 % chez les natifs, et les chiffres correspondants étaient de 52,5 % et de 43,2 % respectivementen 2006.Cette différence entre les deux groupes est due au fait que la proportion des personnes âgées de 25 à34 ans est plus grande chez les immigrants (15,5 %) que chez les natifs (12,6 %). L’écart estparticulièrement marqué entre les deux groupes chez les personnes âgées de 35 à 44 ans, qui comptentpour 21,0 % chez les immigrants et pour 11,9 % chez les natifs en 2011, après avoir représenté 20,1 %et 14,3 % respectivement en 2006. Par contre, pour les 45-54 ans, il n’y a quasiment pas de différenceentre les deux groupes en 2011 (16,8 % chez les immigrants et 16,3 % chez les natifs) (tableau 5 enannexe).5ENM 2011, tableau 99-010-X2011029.7
8Immigration et démographie au QuébecLa relative jeunesse de la population immigrante en âge actif n’est pas surprenante, car elle découled’une des orientations retenues depuis plusieurs années pour la planification de l’immigration au Québec,à l’effet de maintenir entre 65 % et 75 % la part des personnes de moins de 35 ans dans les admissions(MIDI, 2015b) et des critères appliqués dans la grille de sélection en conséquence.Par ailleurs, la population immigrante accueille chaque année de nouveaux arrivants plus jeunes. Cesderniers contribuent donc, à leur tour, par leur procréation, à rajeunir la population du Québec, commele montre l’évolution du nombre de naissances dont au moins un des deux parents est issu del’immigration.Figure 2 : Répartition de la population selon l'âge et le statut d'immigrant,Québec, 2011 (%)1,61,185 ans et 75-84 ans4,46,065-74 ans8,89,513,914,255-64 ans17,016,345-54 ans35-44 ans20,712,025-34 ans15,612,78,415-24 ans13,07,3Moins de 15 ans0517,510Immigrants15%NatifsSource des données : ENM 2011, fichiers de microdonnées à grande diffusion (FMGD). Compilation MIDI.2025
Immigration et démographie au QuébecStructure par âge et indice de paritédémographique des immigrantsL’indice de parité (ipar) compare les proportions dechaque groupe d’âge chez les immigrants et chez lesnatifs. Il donne donc un aperçu du profil par âge desimmigrants et des natifs et de la contribution potentiellede chaque groupe de population à l’activité économiqueou de leur influence possible sur différents besoins etservices spécifiques aux jeunes ou aux personnesâgées.Seules les personnes âgées de 25 à 54 ans ont étéretenues, car elles constituent le noyau de la populationd’âge actif et leur disponibilité et leur contributionéconomique sont maximales. En effet, les personnesâgées de moins de 25 ans peuvent être encore auxétudes, et celles âgées de plus de 55 ans sontsusceptibles de quitter progressivement le marché dutravail pour la retraite.Ainsi, aux âges de pleine activité économique, soit entre25 et 54 ans, les valeurs de l’ipar sont supérieures àl’unité, ce qui montre une surreprésentation depersonnes immigrantes à ces âges par rapport auxnatifs. Cet indice est croissant de 1996 à 2011, signed’un écart croissant entre les deux groupes, dûnotamment à une présence de plus en plus importantedes immigrants dans les âges économiquement actifs.En effet, pour 2011, l’ipar est de 1,3 et, pour 2006 et2001, de 1,2, indiquant que l’immigration permetd’alimenter le bassin de personnes disponibles sur lemarché du travail. Ce ratio était de 1 en 1996.Figure 3 : Indice de paritéStructure par âge (25-54 ans) selonle statut d’immigrant, 1996-20111,41,31,21,110,90,819962001 2006 2011ipar 25-54 ansSource des données : Statistique Canada, ENM 2011,produit numéro 99-010-X2011026 au catalogue deStatistique Canada et recensement de 2006, tableau 97-557XCB2006006. Compilation MIDI, Direction de laplanification, de la recherche et des statistiques.Formule pour le calcul de l’ipar : Proportion (%) depersonnes du groupe d’âge parmi les immigrants/proportion(%) de personnes du groupe d’âge parmi les natifs.9
10Immigration et démographie au QuébecRépartition suivant le statut des générationsLa prise en compte des immigrants et de leurs descendants directs, à savoir les Canadiens de ladeuxième génération, montre que l’immigration permet de ralentir le vieillissement et d’alimenter la futurepopulation en âge actif.En effet, en 2011, les immigrants et leurs descendants sont proportionnellement plus nombreux que lespersonnes de troisième génération et plus, notamment chez les moins de 15 ans (18,8 % contre 15,5 %),chez les 25 à 34 ans (15,6 % contre 12,5 %) et chez les 35 à 44 ans (16,9 % contre 12,0 %). Les écartsentre les deux groupes sont du même ordre qu’en 2006 (tableau 6 en annexe). Les immigrantscontribuent donc directement aux effectifs d’âge adulte. Ils contribuent également de façon indirecte auxeffectifs d’âges plus jeunes par la procréation.Figure 4 : Répartition de la population selon l'âge et le statut desgénérations, Québec, 201112,765 ans et plus15,29,855 à 64 ans15,113,445 à 54 ans17,235 à 44 ans16,912,025 à 34 ans15,612,512,712,615 à 24 ansMoins de 15 ans18,815,502468e1èreet22èmegénérations1e etgénérations101214%3èmegénérationou plus3e générationou plusSource des données : ENM 2011, tableau no 99-010-X2011028. Compilation MIDI.16182022
Immigration et démographie au QuébecImmigration et croissance démographiqueLa croissance de la population est évaluée à partir desestimations faites par Statistique Canada en combinant lesdonnées de recensement et les informations sur les décès,les naissances, et les migrations internes et internationalessurvenant chaque année.Accroissement total et taux d’accroissementannuelLa population du Québec s’est accrue de 54 162 personnesau cours de l’année 2015, ce qui correspond à un taux de0,7 %, le même qu’en 2014 mais inférieur à celui de 2013(0,8 %). Le taux de croissance de la population du Québecest en baisse continue depuis le début de la décennie 2010(1,0 % e
même ordre qu’au 1er janvier 2015 (110 713 personnes). Par ailleurs, la part relative du Québec dans l’effectif des résidents non permanents du Canada au 1 er janvier 2016 (14,9 %) est presque la même qu’au 1er janvier 2015 (14,6 %). La part du Québec dans l’immigration
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