Évaluation Des Compétences Des Professionnels De Santé Et Certification .

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Rapport d’étudeÉvaluation des compétencesdes professionnels de santéet certification des établissementsde santéRevue de la littératureNovembre 2015

Ce document (rapport, guide), comme l’ensemble des publications,est téléchargeable sur www.has-sante.frHaute Autorité de Santé – service communication - information2 avenue du Stade de France 93218 Saint-Denis-La Plaine CEDEXTél. : 33(0)1 55 93 70 00 - Fax : 33(0)1 55 93 74 00Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de Santé en novembre 2015. Haute Autorité de Santé - Novembre 2015Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 2

SommaireRésumé 4Introduction 51.La problématique de la compétence des professionnels de santé 51.1 La notion de compétence 51.2 Les dimensions de la compétence en santé : le cas des médecins 61.3 Les problèmes de compétence rencontrés en établissement de santé 72.Les systèmes visant le management des compétences des professionnels de santé àl’international 142.1 Systèmes internes aux établissements 142.2 Systèmes externes aux établissements 183.La situation française sur l’évaluation des compétences des professionnels de santé3.1 Une politique nationale structurée autour de l’évaluation des pratiques professionnelles etdu développement professionnel continu3.2 Les travaux sur l’évaluation des compétences pilotés par le Pr Yves Matillon,3.3 L’expérience d’UNICANCER21212225Annexes 26Stratégie de recherche documentaire 38Bibliographie 40Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 3

RésuméLa compétence des professionnels de santé est déterminante pour la qualité et la sécurité des soins délivrésaux patients. Cette revue a pour objectif de faire le point sur la notion de compétence et sur la problématiquede son évaluation ainsi que sur ses liens avec la problématique plus globale de l’amélioration de la qualité etsur l’avancement des démarches sur le sujet en France.Les définitions de la compétence se rejoignent. C’est un « savoir agir » en situation. Savoir, savoir-faire etsavoir-être sont nécessaires. La compétence ne se résume pas à une qualification ; elle se développe aucours de la vie professionnelle.La compétence d’un professionnel de santé, notamment d’un médecin, est de nature complexe. Elle estdéterminante pour la qualité et la sécurité des soins. Les différentes dimensions sont rappelées. Sonévaluation est délicate et requiert des dispositifs conçus et mis en œuvre par des pairs de la mêmespécialité.La compétence des professionnels est variable ; elle progresse avec l’expérience et le nombre d’actesréalisés. Les déficiences de compétence majeures concernent une faible proportion des professionnels. Lesmanques de savoir-être (comportements perturbateurs) sont un phénomène patent ayant un impact sur laqualité des soins.Certains problèmes de compétence rencontrés dans les établissements de santé sont liés à desproblématiques organisationnelles : formation des professionnels, recours à l’intérim, « glissement detâches », variation des compétences disponibles dans le temps.En établissement de santé, la compétence individuelle intervient au sein de collectifs avec uneinterdépendance des niveaux individuels et collectifs, d’où une difficulté, en cas de dysfonctionnement, àdiscerner ce qui relève du niveau individuel ou collectif.La littérature permet d’identifier plusieurs modes d’action pour évaluer les compétences : la prise en comptede cette dimension dans le management des professionnels permettant d’identifier les situations et de lesgérer en développant une culture favorable, l’évaluation des compétences au sein de l’institution avec danscertains pays étrangers des mécanismes de « credentialing » et de « privileging », l’action des organismesprofessionnels, certains pays allant au-delà des approches de développement professionnel continu enmettant en place des mécanismes de revalidation des compétences. Dans certains pays, la certificationd’équipe comporte un volet appréhendant les compétences individuelles. L’impact tant des mécanismes decredentialing-privileging que des mécanismes de revalidation des compétences est peu documenté. Lesdonnées de la littérature suggèrent que ces mécanismes sont lourds, coûteux et non totalement satisfaisantsdans leur approche actuelle.Au cours des années 2000, les ministres de la Santé français ont identifié un retard de développement desmécanismes d’évaluation des compétences des professionnels en France et ont lancé des missionssuccessives sur le sujet aboutissant à un diagnostic précis de la situation et à l’identification de conditions deréussite à réunir pour s’engager dans leur renforcement. Pour permettre ce renforcement, il est notammentnécessaire de mettre en place une approche positive et valorisante pour les professionnels et d’éviter debasculer dans un système visant uniquement une gestion de l’insuffisance professionnelle. Une doublerégulation professionnelle et institutionnelle est à mettre en place avec des responsabilités définies.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 4

IntroductionLa compétence des professionnels de santé est déterminante pour la qualité et la sécurité des soins délivrésaux patients.Le sujet est vaste et complexe. La littérature correspondante est foisonnante. Cette étude vise à instruire laquestion de l’évaluation de la compétence des professionnels de santé. Les aspects spécifiques du sujet enétablissement de santé sont également développés. L’objectif est de mettre en exergue les éléments lesplus directement utiles à la réflexion de la HAS sur le sujet. Cette étude a une vocation exploratoire et nevise par conséquent pas à l’exhaustivité.L’étude cible dans nombre de ses développements plus particulièrement la question de l’évaluation de lacompétence des médecins car c’est à son propos que la HAS est le plus souvent interpellée et que se posent les questions les plus difficiles à résoudre. La compétence médicale a la caractéristique d’être tout à lafois déterminante pour la qualité et la sécurité des soins, d’être particulièrement complexe à appréhender etde s’exercer avec un haut degré d’autonomie.Cette revue abordera successivement la notion de compétence, les difficultés résultant de problèmes relatifsaux compétences. Elle s’intéressera également à la problématique de son évaluation et de son management. La situation française sur le sujet sera ensuite étudiée.1.1.1La problématique de la compétence desprofessionnels de santéLa notion de compétenceLes différentes définitions de la notion de compétence se rejoignent :SourceDéfinitionCommission européenne,1996Dietrich 1999(Defélix 2006)Zarifian 2001(Defélix 2006)Epstein(Epstein 2002)La compétence est définie comme l’ensemble des caractéristiquesindividuelles (connaissances, aptitudes, et attitudes) qui permettent àune personne d’exercer son activité de manière autonome, deperfectionner sans cesse sa pratique et de s’adapter à unenvironnement en mutation rapide.Le terme de compétence signifie une formalisation du travail, unecapacité de représentation des processus et d’anticipation des aléas,une intériorisation des normes de qualité et de contrôle qui modifient leniveau d’implication et le degré d’autonomie des individus.Le terme de compétence associe l’intelligence des problèmes,l’autonomie et la responsabilité face aux actes de production.Utilisation habituelle et judicieuse de communication, connaissances,savoir-faire techniques, raisonnement clinique, émotions, valeurs etréflexion dans la pratique de tous les jours pour le bénéfice desindividus et de la collectivité.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 5

SourceDéfinitionÊtre compétent, c’est savoir agir en situation.Un professionnel « est » compétent non seulement s’il possède « des »compétences, mais s’il sait avec elles créer des combinatoires deressources qui lui permettent de gérer avec pertinence des situationsprofessionnelles.Une personne sait « agir avec compétence » si : elle sait combiner et mobiliser un ensemble de ressources pertiLe Boterf(Le Boterf 2005)nentes (connaissances, savoir-faire, qualités, réseaux de ressources, etc.), pour gérer un ensemble de situations professionnelles, chacuned’entre elles étant définie par une activité clé à laquelle sont associées des exigences professionnelles (ou critères de réalisation del’activité), afin de produire des résultats (services, produits) satisfaisant àcertains critères de performance pour un destinataire (client, usager, patient, etc.).La notion de compétence se différencie de la qualification et de lanotion de métier. La compétence est le degré de professionnalité aveclequel on exerce un emploi. Deux personnes peuvent avoir la mêmequalification et exercer l’emploi avec plus ou moins de compétence.Matillon(Matillon 2006)Mise en œuvre d’une combinaison de savoirs (connaissances, savoirfaire, comportement et expérience) en situation.HAS1(HAS 2014)La « compétence médicale » repose « d’une part sur des acquisitionsthéoriques et pratiques qu’il convient de définir a priori en fonction desspécificités de chaque spécialité médicale et d’entretenir tout au longde l’exercice professionnel, d’autre part sur des aptitudes et attitudesindividuelles à définir de manière transversale et prendre en comptepour assurer un exercice médical de qualité ».Ainsi, la notion de compétence correspond-elle à un savoir-agir en situation. Il s’agit d’être compétent et passeulement d’avoir « des compétences », d’avoir une qualification ou de se situer dans un champ de compétence, notion réglementaire liée à un diplôme.1.2Les dimensions de la compétence en santé : le cas desmédecinsCompte tenu de son importance, la compétence des médecins a fait l’objet d’une attention particulière decertaines études. Ainsi Epstein et Hundert (Epstein 2002) ont fait une revue de la littérature en langue anglaise sur la période 1966 à 2001 sur cette question et identifient un certain nombre de dimensions de lacompétence professionnelle : cognitives, techniques, intégratives, appréhension du contexte, relationnelles,affectives et morales, modes de pensée. Chacune de ces dimensions est déclinée en une série de compétences (la liste établie est reproduite en annexe 1).Ces auteurs rappellent que la compétence des professionnels est plus que l’utilisation de connaissancesthéoriques ou qu’une capacité à résoudre des problèmes avec des solutions standard. Il s’agit notamment1Glossaire de la qualité et de l’évaluation en santé – quelques définitions utiles pour les organismes de développement professionnelcontinu (ODPC). Élaboration du glossaire coordonnée par M. Lafont. Haute Autorité de santé. Février 2014. Non publié.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 6

de savoir prendre en charge des problèmes ambigus, de supporter l’incertitude et de savoir prendre desdécisions dans ce contexte. Pour ces auteurs, la complexité de la notion de compétence professionnelle està prendre en compte pour définir des méthodes d’évaluation de la compétence complètes.De même, Horsley, Grimshaw et Campbell (Horsley 2010) font état de ce caractère multidimensionnel de lacompétence médicale et mentionnent le modèle du Royal College of Physicians and Surgeons du Canada :« the CanMEDS Physician competency framework » :1.3Les problèmes deétablissement de santécompétencerencontrésenProblèmes de compétence individuelle « isolés »La compétence des professionnels est nécessaire à la dispensation de soins sûrs et de qualité. La littératureétablit un lien entre la compétence et la qualité des soins. Par exemple, Leape (Leape 1991) identifie que2dans 28 % des cas d’événement indésirable grave, des soins négligents en sont à l’origine. L’analyse desévénements porteurs de risque du dispositif d’accréditation de la pratique des médecins indique que la com3pétence individuelle représente 3,9 % des causes identifiées .2Négligence : la négligence est définie dans cet article comme la non-atteinte d’un standard de soin raisonnablement attendu d’unmédecin qualifié pour traiter le patient en question.3HAS, tableau de bord de l’accréditation. Février 2015.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 7

Les types de problèmes de compétence et leur distinction d’autres problèmes de comportement individuelLes problèmes de compétence peuvent être de l’ordre du savoir, du savoir-faire et du savoir-être :Type deproblèmeLes problèmesde compétencetechnique et desavoir-faireDescriptionUn manque de connaissance ou de savoir-faire peut conduire à des erreurs et à desconséquences sur la qualité des soins (Anaes 2003). Ces manques peuvent être patentsdans certains cas ou nécessiter une analyse en se demandant ce qu’aurait fait dans cettesituation un professionnel normalement compétent.La question se pose régulièrement dans l’analyse des erreurs. Ce sujet sera approfondipage 15 à propos du management des situations et de la notion de « culture juste ».Les questions de savoir-être chez les professionnels de santé peuvent avoir desconséquences importantes sur la qualité et la sécurité des soins.Les s)La littérature anglo-saxonne (Hickson 2007 ; Rosenstein 2008 ; Wachter 2012) met enexergue la problématique des professionnels perturbateurs (disruptive providers) et descomportements perturbateurs (disruptive behavior). Il peut s’agir d’irrespect envers lesautres ou d’interactions avec les autres professionnels qui nuisent aux soins. Dans uneétude conduite entre 2004 et 2007 auprès de 4 530 professionnels de 102 hôpitaux de laVeteran Health Administration, 71 % des professionnels interrogés estiment que lescomportements non professionnels augmentent le risque d’erreurs médicales et plus d’unquart considèrent qu’ils peuvent être associés à des décès évitables. Ils peuventégalement expliquer une insatisfaction des infirmières et des départs de la profession(Rosenstein 2008).Cette même littérature met l’accent sur l’importance de combattre ce type decomportements par un leadership adapté, une action précoce, des processus de gestiondes conflits, le travail en équipe et les interventions pour développer la culture de sécurité.Pour Wachter (Wachter 2012), l’action convergente de différentes structures estimportante : établissement, comité de credentialing4, collèges de spécialités etorganismes d’accréditation/certification.D’autres problèmes de comportement individuel ne sont pas des problèmes de compétence ou en sont descauses et doivent en être distingués :Type deproblèmeDescriptionLes comportementsmalveillantsL’action du professionnel est volontaire. Ce type de comportement conduit classiquementà la suspension immédiate du professionnel et à une action disciplinaire ou judiciaire(Leonard 2010).La consommationde substancesLa consommation de substances, qu’elles soient licites ou illicites, conduit à une possiblealtération du jugement et de la compétence. Le professionnel est exposé à des sanctionsdisciplinaires et à des poursuites. Une aide doit également être apportée à ceprofessionnel (Leonard 2010 ; Wachter 2012).Les problèmes desantéUn problème de santé, qu’il s’agisse d’un problème de santé mentale ou de santéphysique, peut avoir des conséquences sur la compétence d’un professionnel de santé(Healy 2009).Il ne s’agit pas d’un problème de compétence mais d’une origine possible à un défaut decompétence.4Credentialing : évaluation régulière des certificats, de l’expérience et des compétences des cliniciens. C’est un processus interne àl’établissement réalisé par des pairs (ACHS 2006).Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 8

La variabilité de la compétence des professionnels et son impact sur la qualité et la sécurité des soinsDe nombreuses références de la littérature étudient la variation des pratiques médicales. À titre d’exemple,McGlynn et al. ont réalisé une étude sur un échantillon de 6 712 patients. Les pratiques médicales ont étéétudiées sur 2 années de prise en charge sur la base de 439 indicateurs se rapportant à 30 situations pathologiques aiguës ou chroniques. La pratique constatée était conforme aux bonnes pratiques dans seulement54 % des cas, ce qui pose un important problème de qualité des soins (McGlynn 2003). Une des causes dela variation des pratiques identifiée dans la littérature est la non-connaissance des recommandations par lesprofessionnels (Sapere Research Group 2013), problématique relevant de la compétence.De nombreuses études rapportent également que les niveaux de performance des professionnels sur unetechnique sont liés à l’expérience. Par exemple, une étude réalisée au début de la réalisation des cholécystectomies sous laparoscopie a montré que les plaies de la voie biliaire principale étaient 12 fois plus fréèquentes avec une expérience inférieure à 12 interventions ; au 30 cas, cette complication restait 10 fois plusfréquente qu’au-dessus de 50 (Moore 1995 ; Wachter 2012). De nombreux articles de la littérature sontconsacrés à cette question des courbes d’apprentissage. En 2008, Com-Ruelle a identifié 63 étudess’intéressant à la relation entre volume d’activité des médecins, chirurgiens notamment, et qualité des résultats. 96 % de ces études montraient une relation positive entre volume d’activité et résultats (Com-Ruelle2008) ; des études suggèrent que la relation peut s’inverser au-delà d’un certain seuil pour certaines pratiques (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé 2009) mais cette inversion pourrait être liée au fait que les établissements à plus haut volume prennent en charge les cas les plus graves.Une étude réalisée dans le Michigan auprès de 20 chirurgiens bariatriques a constaté une corrélation entred’une part la compétence des chirurgiens évaluée par des pairs sur la base du visionnage del’enregistrement d’une intervention et d’autre part la durée de l’intervention, le taux de complications, lamortalité (Birkmeyer 2013) – cf. encadré.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 9

Birkmeyer J et al Surgical Skill and Complication Rates after Bariatric Surgery. New England Journalof Medicine. 369;15 October 2013.ObjectifL’objectif de l’étude est d’établir le lien entre les compétences techniques des chirurgiens et les résultats desoins. Les auteurs indiquent que, si de nombreuses études suggèrent que certains chirurgiens ont de meilleurs résultats que d’autres, peu d’études ont porté sur les compétences techniques du chirurgien et aucune,à la connaissance des auteurs, n’a fait le lien avec les résultats. Les efforts pour réduire la variation dans lesrésultats ont beaucoup ciblé les soins périopératoires alors que pour beaucoup d’interventions, les compétences techniques du chirurgien ont probablement un rôle plus important sur les résultats.MéthodeL’étude a porté sur 20 chirurgiens bariatriques du Michigan participant à un projet d’amélioration collaboratifincluant l’ensemble des établissements de l’État (40 établissements). Chaque chirurgien volontaire devaitsoumettre la vidéo d’une intervention de bypass gastrique sous laparoscopie de son choix.Chaque vidéo, anonymisée, était visionnée par au moins 10 pairs chirurgiens chargés de scorer plusieurscompétences chirurgicales (délicatesse, exposition des tissus, maniement des instruments, temps etmouvements, déroulement de l’intervention). Le niveau 1 était celui d’un « general-surgery chief resident »,le niveau 3 celui d’un « average practicing bariatric surgeon » et le niveau 5 celui d’un « master bariatricsurgeon ».La relation entre les compétences des chirurgiens et les taux de complications ajustés de leurs patients a étéévaluée à partir d’une base de données contenant un recueil prospectif des résultats de 10 343 patients,recueillis d’août 2006 à août 2012.RésultatsLa compétence moyenne mesurée des 20 chirurgiens allait de 2,6 à 4,8. Le taux de complications deserechirurgiens du 1 quartile était beaucoup plus élevé que celui du 4 quartile (taux de complications : 14,5 %vs 5,2 %, p 0,001 ; mortalité : 0,26 % vs 0,05 %, p 0,01 ; taux de réinterventions : 3,4 % vs 1,6 %,p 0,01 ; taux de réadmissions : (6,3 % vs 2,7%, p 0,001) de même que la durée de l’intervention (137minutes vs 98 minutes, p 0,001).ConclusionLa compétence technique des chirurgiens bariatriques varie entre les chirurgiens. Une plus grandecompétence est corrélée avec un plus faible taux de complications postopératoires. Bien que ces résultatssoient préliminaires, ils suggèrent que ce type d’évaluation par les pairs pourrait être une stratégie efficaced’évaluation de la compétence des chirurgiens.Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 10

Des problèmes majeurs de compétence concentrés sur une faible proportion des professionnelsSi les écarts par rapport aux meilleures pratiques s’avèrent fréquents, les événements graves rapportés à unproblème de compétence touchent inégalement les professionnels.Les données disponibles montrent que les problèmes majeurs se concentrent sur une faible proportion desprofessionnels :l’étude des jugements rendus pour mauvaise pratique médicale pendant 20 ans aux États-Unis, jugements enregistrés dans la National Practitionner Data Bank toutes spécialités confondues, indique que2 % des médecins sont responsables de 50 % des dommages aux patients faisant l’objet de poursuites(Levitt 2014) ;une étude conduite en Australie à partir de 18 907 plaintes de patients déposées auprès du Défenseurdes droits et concernant l’ensemble des spécialités sur une période de 11 ans a montré que 3 % des médecins étaient responsables de 49 % des plaintes (Bismark 2013) ;une étude conduite en France (Amalberti 2011) indique que 6,8 % des chirurgiens orthopédiques sontà l’origine de 46,8 % des plaintes assurantielles et de 64 % des coûts d’indemnisation.La littérature indique également que les professionnels qui rencontrent des problèmes dans leur formationsont à plus haut risque de rencontrer des problèmes dans leur pratique ultérieure (Papadakis 2005 ; Wachter2012). Ainsi, il peut être pertinent d’identifier des médecins qui auraient des difficultés et d’agir le plus tôtpossible par exemple via la formation ou la réorientation.Problème de compétence des professionnels relevant de problématiquesorganisationnellesLes établissements de santé, pour ce qui concerne les secteurs d’hospitalisation complète, doivent assurerla présence de professionnels 24 h/24, 7 j/7 et 365 j/an. Ils assurent la formation des professionnels et fonctionnent avec des professionnels en formation.Pour ces raisons, il leur est difficile de se situer toujours dans des conditions optimales au plan des compétences des professionnels assurant les prises en charge. Un certain nombre de situations non optimalessont décrites dans la littérature. Plusieurs de ces situations sont exposées dans cette section sans toutefoisprétendre à l’exhaustivité.L’existence de périodes à risqueLes établissements de santé, comme toute entreprise fonctionnant en continu, ne peuvent maintenir lemême niveau de compétence qualitativement et quantitativement de façon permanente. Ainsi la disponibilitédes compétences varie en fonction des périodes.Plusieurs études documentent l’existence de moins bons résultats (mortalité, réadmissions, complicationschirurgicales, survie après arrêt cardiaque, erreurs) la nuit et le week-end (Bell 2001 ; Wachter 2012).Des solutions potentielles sont identifiées : traitement de certains patients dans des centres spécialisés avec davantage d’effectifs (ex. unités neurovasculaires pour les AVC) ; télémédecine pour certaines disciplines (imagerie) ; renforcement des effectifs et supervision des professionnels en formation ; fixation de ratios de personnel par le régulateur.Un article paru en 2013 dans le Journal of Hospital Administration complète et nuance ces résultats. Il rapporte les résultats d’une étude faite dans deux hôpitaux californiens où, du fait de la loi, les ratios de personnel sont identiques la semaine, la nuit et le week-end. Les résultats suggèrent qu’il y a dans ces établissements moins d’événements indésirables graves le week-end que la semaine, ceci s’expliquant par une activité plus faible et donc une charge moindre avec survenue de moins d’erreurs (Pedroja 2013).D’autres périodes sont à risque. C’est ce qui est constaté à l’étranger pour ce qui concerne les changementsd’internes. Ce point sera traité dans la section consacrée aux questions relatives à la formation (cf. infra).D’autres périodes pouvant poser problème sont parfois évoquées (vacances, congrès).Évaluation des compétences des professionnels de santé et certification des établissements de santéService développement de la certification I 11

Les problèmes liés à la formation des professionnelsLa formation médicale pose un problème particulier du point de vue de la compétence. La formation desprofessionnels de santé comporte des apprentissages théoriques et des apprentissages pratiques. La pratique des soins de santé s’apprend nécessairement et majoritairement sur le terrain. Les limites de cetteapproche sont importantes pour plusieurs raisons : l’acquisition de la pratique s’effectue souvent avec un processus considéré comme insuffisant pour desgestes courants. Wachter apporte une explication à cette situation en indiquant que les superviseurs desprofessionnels en formation privilégient le développement de l’autonomie de la personne en formation enconsidérant qu’en médecine, on apprend en faisant. Ce mode de formation est appelé dans la littératureanglo-saxonne « see one, do one, teach one » (voir une fois, faire une fois, enseigner une fois). Wachterpoursuit en indiquant que l’on reconnaît aujourd’hui cette approche comme éthiquement préoccupante etcomme une menace importante pour la sécurité des patients (Wachter 2012) ; l’apprentissage d’une technique s’accompagne d’une progression de la performance avec l’expérience,plus ou moins importante selon la technique ; il est identifié en médecine une tension entre l’impératif d’apporter les meilleurs soins au patient et celuid’apporter une expérience aux professionnels en formation. En effet, même avec supervision et précaution, les premières fois qu’un professionnel en formation réalise un acte, il sera en règle générale moinsbien exécuté que par un professionnel expérimenté (Gawande 2003).Le renforcement de la formation et la supervision permettent d’agir en partie sur ce problème. On constateune évolution de la culture depuis quelques décennies avec un renforcement de la séniorisation par exemplelors des gardes permettant d’apporter un encadrement plus important aux professionnels en formation(Wachter 2012).La simulation en santé est également une réponse. Elle permet aux professionnels formés de progresserdans leur courbe d’apprentissage sans dommage pour les patients. C’est la raison pour laquelle elle sedéveloppe dans le monde de la santé (Wachter 2012) et que la HAS la promeut dans le cadre du pro5gramme national pour la sécurité du patient .Un autre problème à signaler en lien avec la formation est la question des changements d’internes. Le phénomène est appelé « July effect » aux États-Unis et « August killing season » au Royaume-Uni (Wachter2012). Une revue systématique publiée en 2011 a étudié 39 études en langue anglaise (Young 2011). Parmices études, des études de bonne qualité ont montré que les changements d’internes s’accompagnaientd’une augmentation de la mortalité et d’une augmentation des durées de séjour. Les causes précises nesont pas parfaitement établies mais l’on considère que les changements d’internes provoquent à la fois unebaisse de l’expérience clinique des médecins et la baisse du nombre de médecins familiers avecl’établissement. Une étude a notamment montré que les événements indésirables survenaient à la mêmefréquence pour des médecins en formation de différentes anciennetés mais qui étaient tous nouveaux dansl’établissement. Des solutions sont identifiées : l’amélioration de la supervision, la limitation de la charge detravail les premières semaines et l’échelonnement des changements sont susceptibles d’apporter des solutions à ce phénomène.Le recours à l’intérimLe recours à l’intérim médical notamment dans les établissements de santé publics s’est fortement développé depuis le début des années 2000. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) en2003 (Inspection générale des affaires sociales 2003) puis le rapport parlementaire Véran en décembre2013 (Véran 2013) font état du développement de ce phénomène. Ce développement touche principalemen

réalisés. Les déficiences de compétence majeures concernent une faible proportion des professionnels. Les manques de savoir-être (comportements perturbateurs) sont un phénomène patent ayant un impact sur la qualité des soins. Certains problèmes de compétence rencontrés dans les établissements de santé sont liés à des

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