HEC MONTREAL¶ AFFILIEE¶ A L'UNIVERSITµ E DE MONTR¶ EAL¶ Evaluation D .

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HEC MONTRÉALAFFILIÉE À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉALÉvaluation d’options sur plusieurs sous-jacentspar des modèles de copulesParBouchra AbakarimSciences de la gestionMémoire présenté en vue de l’obtentiondu grade de maı̂trise ès sciences(M. Sc.)Aout 2005c BouchraAbakarim, 2005

SommaireNous développons ici un modèle d’évaluation des options écrites surplusieurs sous-jacents. Nous avons utilisé le modèle GJR-GARCH avec laméthode de Duan (1995). Cette méthode ne considère que des options surun seul sous-jacent, auquel nous combinons les fonctions copules pour tenircompte de la structure de dépendance entre les différents sous-jacents.Dans ce travail, nous nous proposons d’étudier la relation entre les prixdes options sur plusieurs titres et la structure de dépendance entre les sousjacents. Pour ce faire, nous allons considérer plusieurs familles de copules àsavoir des copules elliptiques et des copules archimédiennes. Ensuite, nousallons comparer les prix ainsi obtenus.Notre modèle est appliqué aux options européennes de type «rainbow »dans les cas de trois et de cinq titres sous-jacents. Dans le premier cas,nous considérons les trois indices boursiers Nasdaq, Dow Jones et CAC 40.Dans le second, nous prenons les cinq indices boursiers S&P TSE60, Nasdaq,Dow Jones, CAC 40 et DAX. Cependant, ce modèle peut facilement servir àl’évaluation d’autres types d’options.

RemerciementsTout d’abord, je remercie Dieu qui m’aide et me guide dans les travauxque j’entreprends.Je tiens à remercier mon directeur de recherche, Bruno Rémillard, pourses précieux conseils tout au long du projet. Sa gentillesse et sa disponibilitéont largement contribué au bon déroulement de ce mémoire.Je tiens aussi à remercier l’Institut de finance mathématique de Montréal,ainsi que le fond FQRNT pour leur soutien financier qui m’a permis de menerà bien ce travail.Je saisis l’occasion pour remercier tous les professeurs du service del’enseignement des méthodes quantitatives de gestion, pour leur disponibilité et leur professionnalisme. Je remercie particulièrement les professeursChristian Genest de l’Université Laval et Debbie Dupuis qui ont bien vouluévaluer ce mémoire.Finalement, je remercie chaleureusement tous les membres de ma famille. Merci à ma mère, mon père, mes beaux-parents et merci beaucoup àOmar mon mari pour leur soutien durant les périodes difficiles. Et merci àma petite fille Hajar qui prenait de temps en temps sa petite sieste pour melaisser travailler.

Table des matières1 Introduction12 Revue de littérature32.1Méthodes standards pour l’évaluation des options sur plusieurssous-jacents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32.2À propos des copules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52.3Méthodes avec copules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62.3.1Intérêt des copules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62.3.2Les méthodes d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . .72.3.2.1Approche avec fonction de densité . . . . . .72.3.2.2Approche avec fonction de répartition . . . .82.3.2.3Approche avec fonction de répartition conditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2.49Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11iii

TABLE DES MATIÈRESiv3 Rappel sur les copules123.1Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123.2Familles de copules considérées . . . . . . . . . . . . . . . . . 153.2.1La copule normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153.2.2La copule de Student . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163.2.3Les copules archimédiennes . . . . . . . . . . . . . . . 164 Méthodologie184.1Les options rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184.2Modèle de van den Goorbergh, Genest et Werker (2005)4.3Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21. . . 204.3.1Modélisation des densités marginales . . . . . . . . . . 224.3.2Modélisation de la structure de dépendance . . . . . . 254.3.2.1Estimation des paramètres des copules : lesoptions three-color rainbow . . . . . . . . . . 264.3.2.2Les options five-color rainbow . . . . . . . . . 314.3.3Évaluation des options . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334.3.4Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344.3.4.1Méthode des distributions . . . . . . . . . . . 354.3.4.2Méthode des distributions conditionnelles . . 37

TABLE DES MATIÈRES4.3.4.34.4vMéthode de Marshall et Olkin . . . . . . . . . 40Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425 Résultats et analyse435.1Description des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445.2Les paramètres des processus GJR-GARCH . . . . . . . . . . 455.3Les paramètres des copules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 475.45.3.1Copules elliptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 475.3.2Copules archimédiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Les prix des options . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 505.4.1Les options three-color rainbow . . . . . . . . . . . . . 505.4.2Les options five-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . 556 Conclusion66Bibliographie67A Mesures martingales équivalentes73B Conditions d’existence des moments76C Tableaux des résultats des simulations78C.1 Three-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

TABLE DES MATIÈRESviC.2 Five-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85D Les codes C94D.1 Programmes qui génère des observations suivant les copuleschoisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94D.1.1 Three-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94D.1.2 Five-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101D.2 Programme qui calcule les prix des options pour différents prixd’exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113E Les codes Matlab119E.1 Programme qui estime les paramètres GJR-GARCH . . . . . . 119E.2 Programmes qui calculent les paramètres des copules . . . . . 121E.2.1 Les sous-routines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121E.2.2 Le programme principal . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

Liste des figures5.1Rendements des prix sur les indices . . . . . . . . . . . . . . . 455.2Simulation des vecteurs (u1 , u2 , u3 ) à partir des copules elliptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 485.3Simulation des vecteurs (u1 , u2 , u3 ) à partir des copules archimédiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495.4Prix de l’option de vente sur le minimum en fonction desprix d’exercice pour différentes volatilités initiales : three-colorrainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 515.5Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour différentes volatilités initiales : three-color rainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 525.6Prix de l’option de vente sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne : three-colorrainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53vii

LISTE DES FIGURES5.7viiiPrix de l’option de vente sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne : three-colorrainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 535.8Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne : three-colorrainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 545.9Prix de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne : three-colorrainbow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 545.10 Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pour différentesvaleurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . . . . . . . 565.11 Prix de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pour différentesvaleurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . . . . . . . 575.12 Prix de l’option de vente sur le maximum en fonction desprix d’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pourdifférentes valeurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . 585.13 Prix de l’option de vente sur le minimum en fonction desprix d’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pourdifférentes valeurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . 595.14 Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pour différentesvaleurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . . . . . . . 61

LISTE DES FIGURESix5.15 Prix de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pour différentesvaleurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . . . . . . . 625.16 Prix de l’option de vente sur le maximum en fonction desprix d’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pourdifférentes valeurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . 635.17 Prix de l’option de vente sur le minimum en fonction desprix d’exercice pour une volatilité initiale moyenne et pourdifférentes valeurs du tau de Kendall : five-color rainbow . . . 64

Liste des tableaux3.1Copules archimédiennes utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . 174.1Tau de Kendall en fonction des paramètres des copules . . . . 325.1Paramètres estimés des processus GJR-GARCH(1,1) . . . . . 455.2Volatilités et les variances initiales . . . . . . . . . . . . . . . . 475.3Paramètres des copules elliptiques . . . . . . . . . . . . . . . . 475.4Paramètres des copules archimédiennes . . . . . . . . . . . . . 49C.1 Prix et écarts type des erreurs de l’option de vente sur le maximum en fonction des prix d’exercice . . . . . . . . . . . . . . . 79C.2 Prix et écarts type des erreurs de l’option de vente sur le minimum en fonction des prix d’exercice . . . . . . . . . . . . . . 79C.3 Prix et écarts type des erreurs de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prix d’exercice . . . . . . . . . . . . . . . 80C.4 Prix et écarts type des erreurs de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prix d’exercice . . . . . . . . . . . . . . . 80x

LISTE DES TABLEAUXxiC.5 Prix de l’option de vente sur maximum en fonction des prixd’exercice pour différentes volatilités initiales . . . . . . . . . . 81C.6 Prix de l’option de vente sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour différentes volatilités initiales . . . . . . . . . . 82C.7 Prix de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour différentes volatilités initiales . . . . . . . . . . 83C.8 Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour différentes volatilités initiales . . . . . . . . . . 84C.9 Prix de l’option de vente sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour différentes valeurs de τ . . . . . . . . . . . . . 86C.10 Prix de l’option de vente sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour différentes valeurs de τ . . . . . . . . . . . . . 88C.11 Prix de l’option d’achat sur le maximum en fonction des prixd’exercice pour différentes valeurs de τ . . . . . . . . . . . . . 90C.12 Prix de l’option d’achat sur le minimum en fonction des prixd’exercice pour différentes valeurs de τ . . . . . . . . . . . . . 92

Chapitre 1IntroductionAvec la croissance de l’utilisation des produits dérivés financiers, lestitres sur plusieurs sous-jacents sont devenus de plus en plus fréquents (e.g.,les options panier ou les options spread). L’expansion des options sur plusieurs sous-jacents sur les marchés financiers nous conduit donc à réfléchirsur la ou les meilleures méthodes d’évaluation de ce type d’options, et à nousdemander si les modèles déjà existants produisent des prix qui reflètent laréalité des marchés financiers.Contrairement aux options sur un seul titre, les options sur plusieurstitres présentent le problème de dépendance entre les différents sous-jacents.Les premiers modèles d’évaluation se basaient sur une généralisation du fameux modèle de Black et Scholes (1973). Dans ce dernier, la dépendanceest caractérisée par le coefficient de corrélation, ce qui constitue un sérieuxhandicap.Récemment, nous avons vu émerger des modèles d’évaluation avec descopules. Dans ces modèles, la structure de dépendance est mieux caractérisée1

CHAPITRE 1. INTRODUCTION2à travers des fonctions de dépendance appelées copules. Notre travail s’inscritdans le cadre de ces modèles.En effet, dans ce mémoire, nous allons utiliser un modèle qui permetde considérer des volatilités variables dans le temps, à savoir le modèle GJRGARCH avec la méthode de Duan (1995). Puisque ce dernier est développédans le cas unidimensionnel, nous allons donc l’étendre au cas multidimensionnel, avec l’utilisation des copules qui nous permettront de caractériserla dépendance entre les différents sous-jacents, ce qui est une extension dutravail de van den Goorbergh, Genest et Werker (2005).Ensuite, nous nous proposons d’étudier la relation entre les prix desoptions sur plusieurs titres et la structure de dépendance entre les sousjacents. Pour ce faire, nous allons considérer plusieurs familles de copules etnous allons comparer les prix obtenus par méthode Monte-Carlo, car les prixde marché de ces options ne sont pas disponibles.Finalement, ce modèle est appliqué aux options européennes de type«rainbow » dans les cas de trois et de cinq titres sous-jacents. Dans le premier cas, nous considérons les trois indices boursiers Nasdaq, Dow Jones etCAC 40. Dans le second, nous prenons les cinq indices boursiers S&P TSE60,Nasdaq, Dow Jones, CAC 40 et DAX.

Chapitre 2Revue de littératureAvant d’aborder les différents travaux concernant l’évaluation des options sur plusieurs titres liés directement au sujet de ce mémoire, nous allonstout d’abord faire un tour d’horizon des autres méthodes d’évaluation quenous avons choisi d’appeler «Méthodes standards pour l’évaluation des options sur plusieurs sous-jacents». Ceci permettra sans doute de mettre enexergue l’apport donné par les copules dans l’évaluation des options sur plusieurs titres.2.1Méthodes standards pour l’évaluation desoptions sur plusieurs sous-jacentsLes premiers modèles d’évaluation d’options sur plusieurs sous-jacentsétaient basés sur une généralisation multidimensionnelle du modèle de Blacket Scholes (1973). Ces modèles ont été introduit par Margrabe (1978), Stulz(1982), Johnson (1987), Reiner (1992), Shimko (1994) et plusieurs autres.3

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE4Ces derniers considèrent que les titres sous-jacents aux options suivent unmouvement brownien multivarié, et que dans ce cas, la fonction de densitérisque neutre est une loi log-normale.Une approche, cette fois-ci en temps discret se basant sur le modèlede Cox, Ross et Rubinstein (1979), fut adoptée par Stapleton et Subrahmanyam (1984a,1984b), Boyle (1988), Boyle et coll. (1989) et Rubinstein(1992, 1994a). Ces derniers ont également travaillé avec l’hypothèse de lognormalité de la fonction de densité risque neutre, mais dans le cas discret àtravers l’utilisation de la méthode des arbres binomiaux.Dans l’ensemble, ces approches ont l’avantage d’être relativement faciles à implanter. Cependant, ils ont l’inconvénient de modéliser la dépendance entre les sous-jacents par leur coefficient de corrélation. Or, le coefficientde corrélation est une mauvaise mesure de dépendance dans les marchés financiers où les prix observés ont une volatilité stochastique et présentent despériodes de sauts qui font que la fonction de densité est différente d’une lognormale. En effet, dans le cadre financier, Embrechts, McNeil et Straumann(1999) ont démontré que le coefficient de corrélation est généralement unemauvaise mesure de dépendance sauf pour le cas où les rendements des titressuivent un mouvement brownien géométrique.Une alternative à la log-normalité de la fonction de densité risqueneutre, dans le cas unidimensionnel, est présentée dans les travaux de Shimko(1993), Dupire (1994), Rubinstein (1994b), Longstaff (1995) et Ait Sahaliaet Lo (1998). Il s’agit d’une approche interpolative où la fonction de densité risque neutre est estimée à partir des prix d’options observés et des prixajustés.Dans le cas qui nous intéresse le plus, c’est-à-dire le cas multidimen-

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE5sionnel, Rosenberg (1998) a présenté dans son article une nouvelle méthodeinterpolative appelée «flexible NLS pricing». Cette méthode est basée surune généralisation des techniques d’évaluation interpolatives dans le cas unidimensionnel, où la fonction de densité risque neutre est estimée à partir desprix des options sur un seul titre et des prix des options sur plusieurs titres.Cette technique a l’avantage de mieux représenter la réalité des prix observéssur les marchés financiers dans la mesure où elle ne fait pas l’hypothèse de lalog-normalité. Cependant, elle a le grand inconvénient d’utiliser les prix desoptions sur plusieurs titres dans l’estimation de la fonction de densité risqueneutre.Récemment, certains auteurs ont utilisé le concept de copule pourl’évaluation des options sur plusieurs titres. Avant de parler de leurs contributions, il serait intéressant de donner un petit aperçu historique sur l’utilisationdes copules dans le monde financier.2.2À propos des copulesLe concept de copule fut introduit pour la première fois par Abe Sklaren 1959. Son but était alors de résoudre un problème de probabilité énoncépar Maurice Fréchet, dans le cadre de ses travaux avec Berthold Schweizersur les espaces métriques aléatoires.Les copules restèrent peu utilisées en statistique pendant de nombreusesannées. On les retrouve dans les travaux de Paul Deheuvels vers la fin desannées 70 et dans ceux de Kimeldorf et Sampson sur la dépendance en 1975.Ce n’est que dans le milieu des années 1980 qu’une étude systématiquea été réalisée par Christian Genest et ses collaborateurs. Le véritable point

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE6de départ fut d’ailleurs l’article de C. Genest et R.J. Mackay (1986) où lesauteurs décrivent une classe de distributions bivariées, particulièrement facileà manipuler, appelées les copules archimédiennes.Plusieurs développements ont par la suite été effectués par C. Genestet ses co-auteurs, en particulier P. Capéraà, A.-L Fougères, K. Ghoudi, R.J.MacKay, B. Rémillard et L.-P. Rivest.Ces dernières années, les copules sont devenues un outil standard couramment rencontré dans la littérature concernant l’étude de la dépendance etles modèles de survie, notamment, dans le domaine du risque de crédit (e.g.,Li (1999, 2000) et Hamilton, James et Weber (2002)) ainsi que l’évaluationdes produits dérivés qui est le sujet de ce mémoire.2.3Méthodes avec copulesAvant de donner un aperçu sur les différentes méthodes possibles ainsique les écrits utilisant les fonctions copules dans l’évaluation des options,nous expliquons, tout d’abord, l’importance de l’utilisation des copules.2.3.1Intérêt des copulesLes produits financiers portant sur plusieurs sous-jacents deviennentde plus en plus populaires parmi les académiciens ainsi que les praticiens.Comme le fait remarquer Cherubini, Luciano et Vecchiato (2004), dans le casmultidimensionnel, en plus du problème de non-normalité des rendements, ilfaut tenir compte de la dépendance entre les variables.

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE7De ce fait, les copules sont un excellent outil dans le domaine de lafinance car le problème de la modélisation peut être résolu en deux étapes.La première étape consisterait à identifier les distributions marginales, cequi permet d’utiliser les techniques développées dans le cas unidimensionnel,et la deuxième étape, à caractériser la structure de dépendance via le choixd’une copule appropriée.2.3.2Les méthodes d’évaluationIl existe plusieurs méthodes d’évaluation des options sur plusieurs titresautres que celle utilisée dans ce mémoire, basée sur le modèle GJR-GARCHavec la méthode de Duan (1995). Parmi celles-ci, nous trouvons les approchessuivantes.2.3.2.1Approche avec fonction de densitéDans cette approche le prix g (S1 (t) , . . . , Sd (t) , t) étant donné l’information Ft à l’instant t, d’un produit dérivé d’échéance T est donné parZg (S1 (t) , . . . , Sd (t) , t) B (t, T )[0, ]df (x1 , . . . , xd ) c (Q1 (x1 ), . . . , Qd (xd )) q1 (x1 ) · · · qd (xd ) dx1 · · · dxd ,sachant que pour tout i {1, . . . , d},– Si (t) est le prix à l’instant t du titre i,– f (x1 , . . . , xd ) désigne la fonction de paiement du produit dérivé,– Q1 , . . . , Qd représente les marges risque neutre étant donné Ft ,

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE8– q1 , . . . , qd sont les fonctions de densité marginales risque neutre,– c (u1 , . . . , ud ) est la densité de la copule étant donné Ft ,– B (t, T ) représente le facteur d’escompte hors risque.Malheureusement, cette représentation requiert le calcul d’une intégralemultiple, ce qui rend le calcul des prix très difficile dans la plupart des cas.2.3.2.2Approche avec fonction de répartitionCette approche découle du fameux résultat de Breeden et Litzenberger(1978), qui stipule que la relation entre le prix d’une option d’achat européenne à l’instant t écrite sur le titre Z, de prix d’exercice K et d’échéanceT , dénotée C (Z, t; K, T ), et la fonction de répartition QZ est donnée par C (Z, t; K, T )1 1 QZ (K Ft ) . KB (t, T )Nous en déduisons, donc que le prix de l’option de fonction de paiementque nous pouvons écrire de manière généraleG (S1 (T ) , . . . , Sd (T ) , T ) max [f (S1 (T ) , . . . , Sd (T ) , T ) K; 0]est donné parC (S1 (t) , . . . , Sd (t) , t; K, T ) B (t, T )Z Pr (f (S1 (T ) , . . . , Sd (T ) , T ) u Ft ) du,Koù la probabilité est calculée sous la mesure risque neutre.Cette représentation est d’un grand intérêt lorsque la fonction de répartitionjointe est facile à manipuler analytiquement ou par simulation.

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE2.3.2.39Approche avec fonction de répartition conditionnelleCette approche consiste à utiliser les fonctions de distribution conditionnelles au lieu des fonctions de distributions. Le produit dérivé est ainsidéterminé pour un sous-jacent conditionnellement aux autres sous-jacents,ensuite on intègre par rapport à ces derniers. L’utilisation des copules nouspermet de déterminer les mesures risque neutre conditionnelles, puisqueQ (S1 S2 s2 , . . . , Sd sd , Ft ) u2 · · · ud C (S1 , s2 , . . . , sd ). u2 · · · ud C (1, s2 , . . . , sd )Les travaux concernant l’évaluation des options sur plusieurs sousjacents qui utilisent les copules ne sont pas très nombreux à cause de lanouveauté du concept. Ces travaux ont l’avantage de modéliser la dépendanceentre les titres sous-jacents par des fonctions copules, ce qui permet de mieuxdécrire cette dépendance contrairement au coefficient de corrélation qui n’estqu’une constante. En effet, les copules sont des fonctions de répartition multidimensionnelles de marges uniformes, qui lient les fonctions de répartitionmultidimensionnelles avec leurs fonctions de répartition marginales.Ce résultat découle du fameux théorème de Sklar qui est à la basede tous ces travaux. Ce théorème stipule que chaque fonction de répartitionmultidimensionnelle peut être représentée, dans certains cas de façon unique,par ses marges et par une copule.Par conséquent, l’utilisation des copules permet d’une part de modéliser chacune des distributions marginales séparément, et d’autre part dereprésenter la structure de dépendance entre les différents sous-jacents à l’aided’une copule.

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE10Le premier article, en finance, utilisant les fonctions copule est celuide Rosenberg (1999). Dans son approche, le calcul de la fonction de densité risque neutre bivariée est fait en utilisant la copule de Plackett. Celle-ciest construite à partir des densités marginales risque neutre et du coefficient de corrélation risque neutre. Pour trouver les densités marginales risqueneutre, Rosenberg (1999) utilise une estimation semi-paramétrique à partirdes données liées aux options sur un seul titre.Une méthode, cette fois-ci non paramétrique, est proposée par Rosenberg (2003). D’une part, la densité risque neutre multidimensionnelle estobtenue à l’aide d’une estimation non-paramétrique des densités marginalesrisque neutre à partir des données sur les options. D’autre part, la copuleempirique est estimée à partir des données historiques sur les rendements.Ensuite, le travail de Rosenberg (1999) a été repris par Cherubini etLuciano (2002). Ces derniers ont fait une généralisation de son approcheen utilisant des copules générales, dont la copule de Plackett utilisée parRosenberg (1999) est un cas particulier.Ces travaux considèrent la structure de dépendance entre les sousjacents comme étant fixe. Par contre, dans l’article de van den Goorbergh,Genest et Werker (2005), le modèle présenté permet de considérer une volatilité variable à travers l’utilisation du modéle GARCH de Duan (1995) et unestructure de dépendance qui varie dans le temps. Pour ce faire, les auteursont utilisé des copules dynamiques dans une approche paramétrique, contrairement à Rosenberg (2001). Toutefois, cette méthode présente des problèmesthéoriques et pratiques liées à l’estimation des copules dynamiques, comptetenu de la non stationnarité de la loi jointe.

CHAPITRE 2. REVUE DE LITTÉRATURE2.411ConclusionÀ travers la revue de littérature, nous remarquons l’apport considérabledes copules dans la modélisation de la dépendance entre les titres sousjacents. Notre travail qui s’inscrit dans cette dynamique, s’inspirera de l’article de van den Goorbergh, Genest et Werker (2005). Ainsi nous allons travailler avec le modèle GJR-GARCH en utilisant la méthode de Duan (1995),qui est développé pour le cas d’options sur un seul sous-jacent, auquel nouscombinons les fonctions copules. Cependant nous utilisons des copules statiques pour tenir compte de la structure de dépendance entre les différentssous-jacents. De plus, dans ce mémoire, nous traitons le cas multidimensionnel (d 2).

Chapitre 3Rappel sur les copulesDans ce chapitre, nous donnons, dans un premier temps, la définitiond’une copule multidimensionnelle et quelques propriétés importantes de cellesci. Dans un deuxième temps, nous décrivons les copules avec lesquelles noustravaillerons.3.1Définition et propriétésUne copule multidimensionnelle (ou d-copule) correspond à la définitionsuivante.Définition 1 Une copule multidimensionnelle est une fonction C définie sur[0, 1]d , et qui possède les propriétés suivantes.1. Pour tout u (u1 , . . . , ud ) [0, 1]d tel que si, au moins une composantede u est nul, alors C (u) 0 ;12

CHAPITRE 3. RAPPEL SUR LES COPULES132. C est d-croissante, c’est-à-dire2Xi1 1.2X( 1)i1 ··· id C (u1,i1 , . . . , u1,id ) 0,id 1pour tout u1 (u1,1 , . . . , ud,1 ) et u1 (u1,2 , . . . , ud,2 ) [0, 1]d tels queu1 u2 , i.e., ui,1 ui,2 , pour tout i 1, . . . , d ;3. Pour tout i {1, . . . , d}, les marges Ci de C sont uniformes, i.e.,satisfontCi (u) u,u [0, 1] .À partir de cette définition, C peut représenter la fonction de répartitionjointe de variables aléatoires uniformes U1 , . . . , Ud . Autrement dit,C (u1 , . . . , ud ) P (U1 u1 , . . . , Ud ud ) .Les copules sont donc des outils parfaitement adaptés à la construction des distributions multidimensionnelles. C’est justement ce que stipule lethéorème de Sklar.Théorème 2 (Sklar 1959) Soit F une fonction de répartition multidimensionnelle dont les marges sont F1 , . . . , Fd . Alors F admet la représentationF (x1 , . . . , xd ) C (F1 (x1 ) , . . . , Fd (xd )) ,en terme d’une copule C.La copule C est unique si les marges sont continues. Et inversement,si C est une copule et F (x1 ) , . . . , F (xd ) sont des fonctions de répartition

CHAPITRE 3. RAPPEL SUR LES COPULES14continues, alors, F (x1 , . . . , xd ) C (F1 (x1 ) , . . . , Fd (xd )) est une fonctionde répartition jointe dont les marges sont F1 , . . .et Fd .Ce théorème est très important puisqu’il donne une représentation canonique d’une distribution multidimensionnelle. D’une part, nous avons lesmarges F1 , . . . , Fd et d’autre part, nous avons la structure de dépendanceentre les marges à travers la copule. Par conséquent, nous pouvons analyserla structure de dépendance des distributions multidimensionnelles sans avoirà étudier les marges associées.Une des propriétés importantes des copules est la propriété d’invariance pour des transformations strictement monotones. Ce résultat découledu théorème de Schweizer et Wolff (1976, 1981) dont l’énoncé est le suivant.Théorème 3 (Schweizer et Wolff 1976, 1981) Soit X un vecteur de variables aléatoires continues de copule C. Si α1 , . . . , αd sont des transformations croissantes, presque sûrement, en αi : DomFi R , alors les variables¡ ¡ α1 (X1 ) , . . . , αd (Xd ) , de marges H1 F1 α 1, . . . , Hd Fd α 1et de1ddistribution jointe H, sont également de copule C, c’est-à-dire que pour toutu dans Rd : H(u) C (H1 (u1 ) , . . . , Hd (ud )) .D’après ce théorème, nous avons– Si la valeur de l’option P0 est croissante par rapport à valeur initialedes sous-jacents S0 , alors la valeur Pt au temps t et la valeur dusous-jacent St au temps t ont la même copule.– Les

Je saisis l'occasion pour remercier tous les professeurs du service de l'enseignement des m¶ethodes quantitatives de gestion, pour leur disponibi-lit¶e et leur professionnalisme. Je remercie particuliµerement les professeurs Christian Genest de l'Universit¶e Laval et Debbie Dupuis qui ont bien voulu ¶evaluer ce m¶emoire.

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