Comptabilité Audit Bancaires

2y ago
134 Views
5 Downloads
4.96 MB
546 Pages
Last View : 7d ago
Last Download : 3m ago
Upload by : Carlos Cepeda
Transcription

comptabilitéetaudit bancaires2e éditionDov OgienBâle II,SRFI et SEPA

Comptabilitéet auditbancairesDov Ogien2e édition

Dunod, Paris, 2008ISBN 978-2-10-053666-5

TABLE DES MATIÈRESPREMIÈRE PARTIEL’ENVIRONNEMENT BANCAIRE1L’ACTIVITÉ BANCAIRE Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.Section 1La banque et la monnaie1.2.3.4.5.6.Section 2Les métiers bancaires3345567Le rôle traditionnel du banquierL’évolution du rôle de la banqueL’intermédiation bancaireL’intermédiation de marchéLes services financiers pour compte de tiers889101112POLITIQUE MONÉTAIRE ET FINANCEMENT BANCAIRE141.2.3.4.5.2L’origine de la monnaieL’émergence de la monnaie-papierL’essor de la monnaie fiduciaireLa banque, créatrice de monnaieL’avènement d’une Banque CentraleLa définition de la monnaie3Section 1L’équilibre des emplois et des ressources14

IVCOMPTABILITÉ ET AUDIT BANCAIRES1.2.3.4.Section 2La politique monétaire de la Banque Centrale1.2.3.4.5.6.3Les fuites au sein du système bancaireLe refinancement bancaireLa compensation interbancaireLa liquidité bancaireLa régulation de la création de monnaieLa masse monétaire et les IFMLes contreparties de la masse monétaireLes acteurs de la création monétaireLes freins à la création de monnaie par les banquesDiviseur et multiplicateur de créditL’ORGANISATION DE LA PROFESSION BANCAIRE141516171717181920212426Section 1La mise en place de la réglementation26Section 2L’organisation du système bancaire272729301. De 1941 à 1982 : l’emprise de l’État2. De 1984 à 1991 : la libéralisation des marchés financiers3. De 1992 à 2007 : l’harmonisation européenneSection 3La législation actuelle1.2.3.4.5.6.Section 4L’autorisation d’exercer : l’agrémentLes conditions d’exercice : le passeport européenLes prestataires de services d’investissementLes opérations de banqueLes services d’investissementLe monopole bancaireLa classification des établissements de crédit1. Habilitées à recevoir du public des fonds à vue2. Non habilitées à recevoir du public des fonds à vue3. La population des établissements de crédit4LES AUTORITÉS DE TUTELLESection 1Le contrôle des prestataires de services d’investissement1. Comité consultatif du secteur financier2. Comité des établissements de créditet des entreprises d’investissement3. Comité consultatif de la législationet de la réglementation financières4. Commission bancaire3131333435353838393941444545454647

Table des matièresVSection 2L’Autorité des Marchés Financiers51Section 3Les organes centraux et professionnels52Section 4Le système européen des banques centrales545556581. La Banque de France2. La Banque Centrale Européenne3. Les moyens de la politique monétaireDEUXIÈME PARTIELA COMPTABILITÉ BANCAIRE5SOURCES DU DROIT COMPTABLESection 1Les textes applicables en France65Section 2Les obligations comptables686869691. L’obligation de tenir une comptabilité2. Les obligations définies par le Code de Commerce3. Les obligations définies par le Décret comptableSection 3Les sources du droit comptable bancaire1.Les comptes individuels publiables2. Les comptes consolidés publiables3. Les états réglementaires destinés aux autorités6 Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.65L’ORGANISATION DU SYSTÈME COMPTABLESection 1Les techniques et supports de la comptabilité1. Les écritures comptables2. Les livres obligatoires3. La comptabilité matièresSection 2Le plan comptable des établissements de crédit1. La réforme BAFI2. Les classes du PCEC3. Les attributs d’identificationSection 3Les règles de comptabilisation1. Les règles de droit commun2. Les règles spécifiques70717376797980818282838487929292

VI7COMPTABILITÉ ET AUDIT BANCAIRESLES ÉTATS DE SYNTHÈSE BANCAIRESSection 1Les états à destination de la Commission Bancaire1. Les situations territoriales2. Les états mensuels destinés à la BCE3. Les états publiablesSection 2Les états à destination des marchés financiers1. Les comptes individuels2. Les comptes consolidés3. Comparaison avec la présentation des comptes d’entreprises8LES ÉCRITURES COMPTABLESSection 1CLASSE 1 : les opérations interbancaires1.2.3.4.5.Section 2CLASSE 2 : les opérations avec la clientèle1.2.3.4.5.6.7.8.9.Section 3Les opérations de liquidité bancaireLes opérations de trésorerie et interbancairesLes opérations de pensionLes comptes interbancairesExercicesLe droit à l’ouverture d’un compteLutte contre le blanchiment de l’argentLes opérations de dépôtExercices sur les opérations de dépôtLes moyens de paiementLes opérations de créditLes comptes de créditsComptabilisation des créditsExercices sur les opérations de créditClasse 3 : les opérations sur instruments financiers1.2.3.4.5.6.7.8.Les instruments financiersLes titres sur les marchés financiersLes émissions de titres par les banquesExercices sur les émissions de titresLes portefeuilles titresExercices sur les portefeuilles titresLes cessions, prêts et emprunts de titresExercices sur les cessions de 98205212

Table des matièresSection 49. Opérations sur titres pour compte de la clientèle10. Opérations sur instruments financiers à terme11. Exercices sur les instruments financiers à terme219222242Classe 4 : les valeurs ion 5Les prêts subordonnésLes titres de filiales et de participationLes immobilisations incorporelles et corporellesLe crédit bail et la location simpleLes comptes des valeurs immobiliséesExercicesClasse 5 : les capitaux propres1.2.3.4.5.6.Section 6Les subventions et fonds publics affectesLes provisionsLes réservesLes dettes subordonnéesLes capitaux propresLes comptes de capitaux propresClasses 6 et 7 : les comptes de résultat1. Contenu des postes du compte de résultat2. Les ratios d’exploitation Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.9VIILES NORMES IAS/IFRS268271271273273274274275276281285Section 1La normalisation comptable internationale286Section 2L’impact du passage aux normes pour le secteur bancaire2902912922941. Comparaison des normes françaises et IAS/IFRS2. Les normes IAS/IFRS applicables au 30 juin 20083. La convergence des normes françaises vers les normes IFRSSection 3Les normes sur les instruments financiers1.2.3.4.5.6.7.8.9.Définition des actifs et des passifs financiersDéfinition des capitaux propresDéfinition de la juste valeurL’évaluation au coût amortiClassification des instruments financiers en normes IFRSReclassement et transferts entre catégoriesDépréciations des instruments financiersDéfinition des instruments dérivésLa relation de couverture298299301302305307312313315317

VIIICOMPTABILITÉ ET AUDIT BANCAIRESSection 4Les normes sur les avantages du personnel3241. Les avantages au personnel2. IFRS 2 : Paiements fondés sur les actions324328Les normes sur les actifs immobilisés3311. Évaluation et comptabilisation des actifs4. Le crédit bail332337340341Les autres normes3461. Impôt sur le résultat4. Provisions pour risques et charges346349350351Les États IFRS recommandés par le CNC3531. Le périmètre de consolidation2. Les modèles types d’états financiers354356Section 8Les états publiables en IFRS pour la Commission Bancaire367Section 9Les nouveaux états FINREP pour la Commission Bancaire370Section 52. Amortissement et Dépréciation des actifs3. Les écarts d’acquisition et le goodwillSection 62. Comptabilisation des produits et commissions3. Effets des variations des cours des monnaies étrangèresSection 7TROISIÈME PARTIEAUDIT BANCAIRE10LE CONTRÔLE INTERNE DANS LES BANQUES375Section 1Le contrôle de la conformité377Section 2Les responsables du contrôle interne et de la conformité379Section 3le règlement 97-02 sur le contrôle interne3821. Le contrôle des opérations et des procédures internes3833833843853863882. L’organisation comptable3. Les systèmes de mesure des risques et des résultats4. Les systèmes de surveillance et de maîtrise des risques5. Les systèmes de documentation et d’information6. Le dispositif de surveillance des flux d’espèces et de titres

Table des matières11GESTION PRUDENTIELLE ET EXIGENCE DE BÂLE II391Section 1Les normes de gestion prudentielles392Section 2Les fonds propres réglementaires393Section 3Les ratios prudentiels3953953984001. Le ratio de solvabilité2. Le ratio de liquidité3. Le coefficient de fonds propres et de ressources permanentesSection 4Les règles prudentielles1. Le contrôle des grands risques2. Les règles de limitation des participations402402403Section 5Les exigences de Bâle II404Section 6Le ratio Mac Donough4094114134174191.2.3.4.12 Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.IXLe calcul des Fonds propresLe Risque de créditLe Risque opérationnelLe risque de marchéL’ENCADREMENT LÉGAL ET LA DÉMARCHE D’AUDIT430Section 1La mission d’audit légal431Section 2Le statut des commissaires aux comptes431Section 3Les commissaires aux comptes dans les établissementsfinanciers433Section 4Conditions d’exercice de la mission1.2.3.4.5.Section 5La lettre de missionLe programme de travail et le plan de missionLes missions permanentesLe secret professionnelLes conditions d’indépendanceLa rédaction des rapports1.2.3.4.5.Le rapport général et le rapport spécialLe rapport de gestionLes rapports sur le contrôle interneLe visa des documents réglementairesLa prévention des difficultés des entreprises434434435436437437438438438439439440

XCOMPTABILITÉ ET AUDIT BANCAIRESSection 6La démarche d’audit1. La stratégie d’audit2. Le risque d’audit dans la banqueSection 7Approche du contrôle interne4404424431. Contexte d’intervention de l’auditeur2. Prise de connaissance de l’environnement3. Appréciation du contrôle interne445445445447Section 8Modalités de l’examen analytique448Section 9Évaluation des systèmes d’information4494494504511. Prise de connaissance2. Évaluation de la fonction informatique3. Utilisation de l’outil informatique13PRINCIPAUX CYCLES DE CONTRÔLESection 1Le cycle des moyens de paiement1.2.3.4.5.Section 2Le cycle crédits et engagements1.2.3.4.5.6.Section 3Présentation du cycleLes risques attachés aux moyens de paiementLes zones de risquesL’approche d’auditLes outils de travailPrésentation du cycleLes risques attachés aux activités de créditLes zones de risquesL’approche d’auditÉvaluation du contrôle interneLes outils de travailLe cycle dépôts de la clientèle1. Présentation du cycle2. Les risques attachés aux opérations de dépôts3. L’approche d’auditSection 4Le cycle des opérations de marché1.2.3.4.Présentation du cycleL’organisation fonctionnelle des opérations de marchéLes risques attachés aux opérations de marchéLes zones de 91491492493495495498500505

Table des matièresSection 55. L’approche d’audit6. Outils de travail506510Le cycle des autres opérations financières5115115145155171.2.3.4.Section 6Présentation du cycleLes risques attachés aux autres opérations financièresL’approche d’auditLe contrôle des comptesLe cycle des Capitaux propres et assimilés1. Présentation du cycle2. Les zones de risques3. L’approche d’audit Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.XI518518519520Liste des abréviations523Index527

PREMIÈRE PARTIEL’ENVIRONNEMENTBANCAIRE

1L’ACTIVITÉ BANCAIRESection 1 La banque et la monnaieSection 2 Les métiers bancairesSection Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.11LA BANQUE ET LA MONNAIEL’origine de la monnaieL’histoire de la banque est indissociable de l’histoire de la monnaie.La Grèce antique constitue le berceau de développements importants de l’activitébancaire. Jusqu’au Ve siècle avant J.-C., chaque ville commerçante frappe sa propremonnaie.Dans un premier temps, l’activité bancaire va se limiter à celle des changeurs :collubistes. Puis elle va se développer avec les trapézistes, qui s’installent sur lesfoires et les marchés. Véritables banquiers, ils gèrent des comptes courants à partirde dépôts de fonds.Les trapézistes sont assis à une petite table (trapeza) pour compter l’argent. Ilsdéveloppent un système de paiement efficace : avec un document émis par le trapé-

4L’ENVIRONNEMENT BANCAIREziste de la ville A, le porteur peut retirer une somme d’argent du compte d’un clientd’un trapézistes de la ville B. Ces opérations impliquent la tenue d’une comptabilitérigoureuse pour chaque client.Le mot « trapeza » est encore utilisé aujourd’hui en Grèce pour désigner la banque (Banque Nationale de Grèce : Ethniki Trapeza Ellados).Quant au mot « banque », il trouve son origine dans la Rome antique « banca »désignant le banc en bois sur lequel les changeurs exerçaient leur activité. Suite auxconquêtes militaires, Rome doit faire face aux problèmes de change des monnaies,de levée et transfert des impôts.On voit apparaître alors, sur le modèle grec :– des banques privées (argentarii) qui font fonction tout à la fois d’agents dechange, de changeurs, de notaires et de commissaires priseurs. Ils installent leurstables (banca) sur le Forum, et par la suite se fixent dans des comptoirs donnésen location par l’État.– des banques publiques (mensae) dispersées à travers les provinces mais quidisposent d’une caisse centrale à Rome. Elles sont chargées de collecter lesimpôts, d’émettre de la monnaie et de contrôler les cours de changes.Après le démembrement de l’empire romain, il faut attendre le Moyen Âge pourassister à un renouveau de l’activité bancaire avec le développement du négoce.Au milieu du XIe siècle, les marchands de Venise, Pise et Gênes, appelés Lombards,établissent des comptoirs commerciaux en Orient et en Afrique du Nord. Les foiresdeviennent un lieu de rencontre et d’échange entre marchands italiens et flamands.Pour les paiements au comptant, le changeur, qui s’appelle désormais banquier,doit établir le cours entre les monnaies de divers pays. Les Lombards établissent desbureaux de change en France, en Flandres et même en Angleterre.Pour les paiements à terme, un nouveau moyen de paiement voit le jour : la lettrede change (lettera di pagamento). C’est une reconnaissance de dette, par laquelle,un commerçant A s’engage à verser à une date convenue le montant dû à un commerçant B, soit à une prochaine foire, soit à son banquier qui se chargera d’en verser le montant au banquier du commerçant B.L’activité fondamentale de la banque, le crédit, trouve ici son origine : grâce aucrédit accordé par l’intermédiaire de la lettre de change, la banque contribue à lacréation de monnaie.2L’émergence de la monnaie-papierLa Banque de Venise, fondée en 1637, accepte des dépôts à terme portant intérêtet remet au déposant un certificat qui constitue une forme primitive de monnaie debanque : le dépôt peut être remboursé avant terme, non pour le montant nominal,mais pour le prix auquel un nouveau déposant accepte de prendre le relais.

L’activité bancaire5La Banque d’Amsterdam, à partir de 1640, délivre à ses déposants des certificats,négociables selon le même principe que la Banque de Venise, mais libellés dans unemonnaie de compte, le « florin-banco » utilisé pour les paiements internationaux.Le florin banco ne dépendait pas des règles de monnayage établies par les autoritéslocales pour les paiements intérieurs.La Banque de Stockholm, fondée en 1656, obéit à des règles nouvelles : les lettresde changes sont payées non plus en pièces métalliques mais en titres sous forme debillets rachetables en espèces à leur montant nominal. Les billets ne comportent niintérêts, ni commission, ni échéance précise. Ils devinrent ainsi une véritable monnaie-papier, aussi facile à utiliser que la monnaie métallique. La Banque de Stockholm est la première banque capable de distribuer des liquidités sans avoir dû, aupréalable, collecter des dépôts. En s’engageant à racheter les billets en espèces, elleaffronte un risque de liquidité car cela l’oblige à puiser dans son encaisse métalliquesans être sûre de la reconstituer aussitôt, ce qui la conduisit à la faillite en 1776.3L’essor de la monnaie fiduciaireLe processus de création de monnaie fiduciaire naquit à Londres en 1640. Lesmarchands qui déposaient l’or à l’Hôtel des Monnaies (situé dans la Tour de Londres) s’en virent délesté par Charles Ier d’Angleterre. Il n’accepta de le restituer quecontre un prêt sans intérêt. Les marchands décident alors de confier leurs liquiditésaux orfèvres considérés comme plus sûrs. Les orfèvres attestent le dépôt de l’or parl’émission de certificats (goldsmith’s notes). Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.Les orfèvres se transforment dès lors en banquiers en accordant des prêts contreremise de lettres de change à l’État, aux industriels et aux commerçants. Ils fontprogresser les techniques bancaires : les certificats deviennent payables à vue ; ilssont fractionnés en coupures d’un montant identique ; l’endossement des effets decommerce devient pratique courante.4La banque, créatrice de monnaieAvec l’émergence de la monnaie fiduciaire, les banquiers-orfèvres londoniensdélivraient des certificats-billets en contrepartie de l’or qu’ils recevaient en dépôt.Tant que le montant des certificats-billets était strictement égal au stock d’or, laconversion pouvait être garantie pour tous les détenteurs simultanément à un instantdonné :MarchandsActifCertificatsPassif1 000Or1 000

6L’ENVIRONNEMENT BANCAIRELes banquiers-orfèvres s’apercevant que leur stock d’or ne baissait jamais audessous d’un certain seuil, ils commencèrent à accorder des crédits en émettent desbillets contre une simple reconnaissance de dette et non d’un dépôt d’or créant ainside la monnaie « ex nihilo ».ExempleLes banquiers ont reçu un stock d’or de 1 000.La demande de conversion ne représente que 20 % des billets (encours) : elle peut émettre 5 000en billets sachant que la demande de conversion moyenne (20 %) est de 1 000. Les billets excédentaires seront remis aux marchands en contrepartie d’une reconnaissance de dette.BanqueActifOrPrêtsPassif1 0004 000Billets5 000MarchandsActifBilletsPassif5 000OrCrédits1 0004 000Pour un stock d’or de 1 000, les marchands détiennent un montant de billets cinqfois supérieur : ils peuvent les utiliser pour consommer ou investir.L’économie en tire un énorme avantage mais la société s’expose à une crisemonétaire.En effet, si les détenteurs de billets craignent que leurs biens ne leur soient pasrestitués à un instant donné ils se tourneront simultanément vers la banque pour enexiger la conversion.Dans ce cas la banque ne possédant pas suffisamment de stock d’or dans ses caisses, un mouvement de panique peut se déclencher qui va mettre en danger la valeurmême des billets.La possibilité d’une telle crise est facile à comprendre.Mais l’analyse de sa dynamique est difficile voire imprévisible.5L’avènement d’une Banque CentraleLa naissance de la Banque Centrale intervient dans un contexte de faillites bancaires.C’est une institution chargée d’une mission d’intérêt public qui joue un rôle prééminent (« de premier rang ») sur les autres banques considérées comme de « secondrang ».

L’activité bancaire7Elle détient le monopole de créer la base monétaire, forme ultime de monnaie.Représentée autrefois par l’or, elle est constituée aujourd’hui par la « monnaie banque centrale » :– les billets et ;– la monnaie centrale.La monnaie centrale correspond aux avoirs que les banques commerciales (de« second rang ») détiennent sur des comptes auprès de la Banque Centrale. Celle-cidevient la « banque des banques » et assure leur pérennité en devenant prêteur endernier ressort.La Banque Centrale détient également la responsabilité de la sécurité du systèmebancaire par la maîtrise de la quantité de monnaie.Le Parlement anglais autorisa dès 1694, la création d’une banque d’émission privée (« The Governor and Company of the Bank of England »), qui pouvait recevoirdes dépôts, émettre des billets au porteur d’une valeur équivalent à un poids d’orfixe. Elle obtint le monopole d’émission des billets pour l’Angleterre et le Pays deGalles en 1708.Ainsi, à l’aube du XVIIIe siècle, la banque dispose déjà de l’ensemble des outilsqu’elle utilise actuellement : chèque, lettre de change, virement, escompte, change,arbitrage 6La définition de la monnaieMalgré les incertitudes qui entourent sa définition, les économistes s’accordent àpenser que la monnaie est un instrument qui permet de réaliser trois fonctions :– étalon de mesure, il sert d’unité de compte ; Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.– moyen d’échange, c’est un outil de transaction ;– réserve de valeur, c’est un actif détenu sans risque.Le Code monétaire et financier – COMOFI (Ordonnance du 14 décembre 2000)regroupe tous les textes en relation avec la monnaie, la banque et les marchés financiers en France. Il s’ouvre sur la monnaie (Livre I) sans en donner de définitionjuridique, mais en en précisant deux formes :– fiduciaire : monnaie métallique et billets de banque (Livre I, Titre II).– scripturale : simple inscription en compte chez le banquier.Les moyens de paiement permettent l’usage de la monnaie scripturale. L’articleL. 311-3 en donne la définition suivante : « tout instrument permettant à toute personne de transférer des fonds, quel que soit le support ou le procédé techniqueutilisé ». Ces supports sont énumérés dans le Livre I, Titre III : chèque, carte depaiement, virement, lettre de change et billet à ordre.

8L’ENVIRONNEMENT BANCAIREQuant à la monnaie sous forme électronique, elle a donné lieu à un règlement duComité de la Réglementation Bancaire et Financière (Règlement CRBF n 2002-13) :il s’agit d’unités de monnaie émises contre remise de fonds et acceptées commemoyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur. Leur valeur ne peut êtresupérieure aux fonds reçus en contrepartie.Section21LES MÉTIERS BANCAIRESLe rôle traditionnel du banquierLe développement du commerce va entraîner la création d’organismes capable degérer des transactions quotidiennes, et non plus périodiques comme dans les foires.La première bourse apparaît à Anvers en 1515. Elle traite les marchandises, les lettres de change et les actions de société. La création des bourses affirme une distinction fondamentale entre : les marchés financiers : où vendeurs et acheteurs, prêteurs et emprunteurs viennent à la rencontre les uns des autres et signent des contrats de gré à gré ; les banques : traitant séparément, sous leur propre responsabilité, avec chacunedes parties.En se fondant sur l’intermédiation de bilan classique reprise par Gurley et Shaw(1960), on distingue alors deux formes de financement de l’économie :a. La finance directe (ou économie de marché financier) : transaction entre unemprunteur ultime et un prêteur ultime par l’émission de titres dits primaires. Lestitres primaires représentent un droit de propriété remboursable à date indéterminée (Actions ordinaires, ou de préférence) ou un droit de créance remboursable à terme (Obligations, Titres de créances négociables) à date indéterminée(Titres subordonnés à durée indéterminée). Ils sont soumis au risque de défautde paiement si l’émetteur fait faillite ou ne peut pas rembourser à l’échéance.b. La finance indirecte (ou intermédiation bancaire). La difficulté de trouver lescontreparties entraîne un transfert des ressources vers un intermédiaire dont laprofession est de mettre les parties en liaison. Les banques prennent les risquesque les épargnants ne veulent pas prendre ainsi que l’assurance de la liquidité. Ilssont des emprunteurs/prêteurs intermédiaires (ou indirects) qui font circuler lesfonds des prêteurs ultimes jusqu’aux emprunteurs ultimes.

L’activité bancaire9FINANCE DIRECTEMARCHÉS inancementRessourcesdefinancementEmpruntsCréances DépôtsMonnaieBANQUESFINANCE INDIRECTEFigure 1.1Le banquier est un intermédiaire financier qui pratique la finance indirecte.Prestataire de services, il collecte les dépôts des détenteurs de capitaux et les utilise pour son propre compte en opérations de prêts aux emprunteurs ultimes. Demanière générale, l’activité des banques consiste à s’endetter pour prêter. Ils transforment les caractéristiques intrinsèques des actifs qu’ils acquièrent tant au niveaudes échéances qu’au niveau des risques.Lorsque l’intermédiation bancaire est privilégiée et que les agents ont recours aucrédit pour se financer, on parle « d’économie d’endettement ». Lorsque la financedirecte est privilégiée et que les agents ont davantage recours au marché financier, ily a désintermédiation financière et on parle « d’économie de marché financier ». Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.2L’évolution du rôle de la banqueLa conception du rôle traditionnel de la banque en tant que fournisseur de crédit alongtemps fait considérer la taille totale du portefeuille comme une donnée exogènepermettant d’expliquer les relations soit avec les prêteurs (gestion du passif), soitavec les emprunteurs (gestion de l’actif).Les modèles actuels se penchent sur les interactions (gestion actif-passif) dansune perspective de position monopoliste des banques. Il en ressort que, les rendements des crédits étant une fonction décroissante des volumes accordés, les banquesmonopolistes vont accorder des crédits jusqu’à ce que le taux marginal des créditssoit égal au rendement de l’actif sans risque.Cependant les caractéristiques de cette activité traditionnelle ont considérablementchangé au cours des dernières années. On est passé d’une situation dans laquelle lescoûts de production de la liquidité étaient négligeables au regard des rendements,

10L’ENVIRONNEMENT BANCAIREà une situation dans laquelle les rendements (les taux des crédits) ont considérablement baissé alors que les coûts augmentaient.En effet, les ressources bancaires autrefois essentiellement constituées de dépôtsnon rémunérés, sont maintenant, la plupart du temps rémunérées, soit au taux demarché (coût des ressources sur le marché monétaire ou sur le marché obligataire),soit à des taux administrés assez élevés. La pression concurrentielle a, en revanchefortement diminué les taux débiteurs.La révolution financière des années quatre-vingt et l’accélération de la mondialisation de l’économie des années quatre-vingt-dix ont entraîné une modificationstructurelle des activités bancaires par l’application de la règle dite des « 3 D » :– décloisonnement des marchés ;– déréglementation des activités et ;– désintermédiation des financements.La sélection des dossiers et le contrôle deviennent des éléments déterminants, lesrendements des crédits doivent être proportionnés au risque qu’ils représentent,dans la mesure où la marge représente la rémunération du risque. Les modèles deStiglitz et Weiss ont mis en évidence en 1981, que, dans un tel contexte, la banque aintérêt à rationner les crédits plutôt que d’augmenter son risque.3L’intermédiation bancaireLe principe de l’intermédiation bancaire s’exerce à la fois dans le temps et dansl’espace de façon habituelle :– dans le temps : c’est la fourniture de moyens de financement (crédits) à leursclients, à un moment où ceux-ci en sont dépourvus. Il y a alors création monétairesoit totalement soit partiellement ;– dans l’espace : c’est le transfert de moyens de paiement (chèques, virements,cartes de crédit ) d’une place commerciale à une autre.Pour les échanges qui mettent en relation des agents non financiers de taillemodeste, les coûts de recherche d’un prêteur potentiel par un emprunteur potentielaux meilleures conditions possibles seront inévitablement prohibitifs. La banque setrouve au centre de l’activité financière et détient une réelle compétence dans letraitement de l’information sur la solvabilité des emprunteurs. Elle assume de plusle risque de défaut et le gère en développant la méthode de division des risques.Par ailleurs, les durées des besoins de financement ne coïncident pas nécessairesavec la durée de placement des agents excédentaires. La banque assumera donc le risque de liquidité, par exemple en empruntant à court terme et en prêtant à long terme.L’activité traditionnelle des banques consiste à :– collecter l’épargne des détenteurs de capitaux ;

L’activité bancaire11– accorder des crédits aux agents économiques déficitaires ;– gérer les dépôts et offrir des services financiers.Les revenus de la banque sont constitués par les écarts de taux (spreads) entredépôts collectés et prêts accordés et par la rémunération des services qu’elles accordent.Ces revenus doivent lui permettre de couvrir :– ses frais de fonctionnement ;– les risques (défaut, liquidité) ;– et un résultat positif en tant qu’entreprise commerciale.On distingue 4 grandes activités d’intermédiation : la distribution de crédits : crédits aux entreprises (équipement, trésorerie) ; créditsaux particuliers (habitat, trésorerie) ; la collecte des dépôts : les dépôts à vue, les comptes à terme ; les dépôts à régimespécial ; les prêts et emprunts de liquidités sur le marché interbancaire ; les services spécialisés associés à l’intermédiation bancaire :– les engagements de financement (crédit bail) et de garanties (caution),– les opérations d’affacturage,– les engagements sur instruments financiers à termes, destinés à couvrir les risquesde prix liés aux activités d’intermédiation. Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.4L’intermédiation de marchéElle consiste à réaliser des opérations spéculatives ou d’arbitrage sur les marchésfinanciers ou de réaliser des montages financiers avec pour objectif de réaliser desplus-values.On distingue 3 grands types d’intermédiation de marché : Le trading– Opérations spéculatives sur les titres, les changes ou les taux ainsi que les instruments qui leur sont dérivés.– Opérations d’arbitrage sur les mêmes supports. Le market-makingLa banque intervient sur les marchés en tant qu’animateur de marché. Elle affichedes cours à l’achat et la vente d’instruments financiers. Elle exerce une activité demarché en assumant les risques.

12L’ENVIRONNEMENT BANCAIREExempleSpécialistes en valeurs du Trésor (SVT) qui sont tenus de participer aux émissionsd’emprunts d’État (valeurs d

VIII COMPTABILITÉ ET AUDIT BANCAIRES. Section 4 Les normes sur les avantages du personnel 324. 1. Les avantages au pers

Related Documents:

The quality audit system is mainly classified in three different categories: i Internal Audit ii. External Audits iii. Regulatory Audit . Types Of Quality Audit. In food industries all three audit system may be used to carry out 1. Product manufacturing audit 2. Plant sanitation/GMP audit 3. Product Quality audit 4. HACCP audit

INTERNAL AUDIT Example –Internal audit report [Short Client Name] Internal Audit Report Rev. [Rev Number] STEP ONE: Audit Plan Process to Audit (Audit Scope): Audit Date(s): Lead Auditor: Audit #: Auditor(s): Site(s) to Audit: Applicable Clauses of [ISO 9001 or AS9100] S

4.1 Quality management system audit 9.2.2.2 Quality management system audit - except: organization shall audit to verify compliance with MAQMSR, 2nd Ed. 4.2 Manufacturing process audit 9.2.2.3 Manufacturing process audit 4.3 Product audit 9.2.2.4 Product audit 4.4 Internal audit plans 9.2.2.1 Internal audit programme

Échéance 1 juin 2025 24 sept 2027 Prix 99,28 124,03 Rendement 2,36 % 3,91 % Durée 6,4 ans 7,1 ans Rendement total sur 1 an-3,0 % -2,2 % Durée similaire résultat différent! L’augmentation de 1 % des taux sur un an a un impact plus négatif sur l’obligation fédérale. SSQ Obligations et prêts bancaires AlphaFixe Analyse de .

Statistiques mon"taires et bancaires : Les statistiques mon"taires et bancaires sont des donn"es de stock (fin de p"riode). Elles sont pr"sent"es avec deux mois . Sur le march" mon"taire, le taux interbancaire a diminu" passant de 19,42 % ‹ 18,94 % entre le 31 d"cembre 2001 et le 31 janvier 2002. Les taux sur les

CHAPTER 12 Internal Audit Charters and Building the Internal Audit Function 273 12.1 Establishing an Internal Audit Function 274 12.2 Audit Charter: Audit Committee and Management Authority 274 12.3 Building the Internal Audit Staff 275 (a) Role of the CAE 277 (b) Internal Audit Management Responsibilities 278 (c) Internal Audit Staff .

Internal Audit Boot Camp Session 2: Phases of an Audit Program . IA Boot Camp 03/17/21 National Indian Gaming Commission Page 17 of 26 . It is important to understand and include audit steps within your audit program. Audit steps can be updated and created during the planning phase. Audit steps provide the auditor with the proper guidance to

St. JOSEPH'S COLLEGE (Autonomous) Re-accredited with A Grade by NAAC College with Potential for Excellence by UGC TIRUCHIRAPPALLI - 620 002 B.Sc. Botany 2. 3 Syllabus : 2011 B.Sc. BOTANY: COURSE DETAIL – 2011 Sem. Part Code Subject Title Hrs Credit I Language 11UGT110001 General Tamil-I/Hindi-I/French-I 4 3 II English 11UGE120101 General English I 5 3 11UBO130201 Algae and Bryophytes 5 4 .