ETAT DE LA CRISE MONDIALE DE L'ÉDUCATION
R É S U M É A N A LY T I Q U EETAT DE LA CRISEMONDIALE DE L'ÉDUCATION:UN C HEMIN P O UR L E RED RE S SEMENTU N R A P P O R T C O N J O I N T D E L' U N E S C O , D E L' U N I C E F E T D E L A B A N Q U E M O N D I A L E .
Publié en 2021 par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement/la Banque mondiale, l’UNESCO et l’UNICEFsous la licence CC-BY-SA 3.0 IGO.La présente licence s’applique exclusivement aux textes. 2021, Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale, UNESCO et UNICEFCe résumé analytique est tiré de la publication suivante : État de la crise mondiale de l’éducation : Un chemin pour le redressement,publiée en 2021 par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement/la Banque mondiale, l’UNESCO et l’UNICEF.Les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans ce document ne reflètent pas nécessairement les points de vue de laBanque mondiale, de son Conseil des Administrateurs ou des gouvernements qu’ils représentent, ni ceux de l’UNESCO ou de l’UNICEF.La Banque mondiale, l’UNESCO et l’UNICEF ne garantissent pas l’exactitude, l’exhaustivité ou l’actualité des données incluses dansle présent résumé et n’assument aucune responsabilité en cas d’erreur, d’omission ou de divergence dans les informations, ni quantà l’utilisation ou la non-utilisation des informations, méthodes, processus ou conclusions qui y sont énoncés. Les frontières, couleurs,dénominations et autres informations figurant sur les cartes publiées dans ce résumé ne reflètent aucune prise de position de la partde la Banque mondiale, de l’UNESCO ou de l’UNICEF concernant le statut juridique d’un territoire, ni aucune reconnaissance ouacceptation de ces frontières.Rien dans le présent résumé ne constitue ou ne peut être considéré comme une limitation ou une renonciation aux privilèges etimmunités de la Banque mondiale, qui sont tous spécifiquement réservés.Les photographies de l’UNICEF sont protégées par le droit d’auteur et ne peuvent être reproduites, sur quelque support que cesoit, sans l’autorisation écrite préalable du personnel de l’UNICEF habilité à cet effet. Les demandes d’autorisation de reproductiondes photographies de l’UNICEF doivent être envoyées à l’adresse suivante : UNICEF, Division de la communication mondiale et duplaidoyer, 3 United Nations Plaza, New York 10017, États-Unis (adresse électronique : nyhqdoc.permit@unicef.org).Toutes les questions relatives aux droits et licences, y compris les droits subsidiaires, doivent être adressées à World BankPublications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, États-Unis (télécopie : 202 522 2625 ; adresseélectronique : pubrights@worldbank.org).Photos de la couverture (de haut en bas, de gauche à droite) : UNICEF/UN0517129/Panjwani; UNICEF/UN0360754/; UNICEF/UN0506301/Ijazah; UNICEF/UNI366076/Bos; UNICEF/UN0419388/Dejongh; UNICEF/UNI304636/Ma
UNI C EF/UN0 5 2 7 6 7 2 /SUJA NRÉSUMÉ ANALYTIQUELa pandémie de COVID-19 a provoqué uneperturbation sans précédent dans le domainede l’éducation, entraînant des répercussionsgraves sur l’apprentissage. La crise a paralyséles systèmes éducatifs partout dans le monde, etles fermetures des établissements scolaires ontconcerné plus de 1,6 milliard d’apprenants. Alorsque la quasi-totalité des pays a proposé des solutionsd’apprentissage à distance aux élèves, la qualité et la portée deces initiatives variaient grandement d’un pays à l’autre. Parailleurs, il ne s’agissait au mieux que de substituts partiels àl’apprentissage en présentiel. À ce jour, 21 mois plus tard, lesécoles restent fermées pour des millions d’enfants et de jeunes,et des millions d’autres courent le risque d’une déscolarisationpermanente. Un nombre croissant de données probantesconcernant l’incidence de la fermeture des écoles surl’apprentissage des enfants reflète une âpre réalité. Les pertesd’apprentissage ont été importantes et inégales : les évaluationsrécentes en la matière indiquent que les enfants de nombreuxpays ont manqué la plupart, voire l’intégralité, del’enseignement académique qu’ils auraient normalement dûrecevoir à l’école, les enfants les plus jeunes et les plusmarginalisés étant ceux qui pâtissent le plus de cette situation.À São Paulo (Brésil), par exemple, les élèves n’ont appris que 28% de ce qu’ils auraient pu apprendre en présentiel, et le risquede décrochage scolaire a plus que triplé. Dans les zones ruralesde l’État de Karnataka (Inde), le pourcentage d’enfants inscritsen troisième année d’enseignement primaire dans les écolespubliques et capables de réaliser de simples soustractions adramatiquement chuté, passant de 24 % en 2018 à seulement116 % en 2020. La crise mondiale de l’apprentissage s’est avéréeencore plus importante qu’on ne le craignait : en raison de lafermeture des établissements scolaires, la génération actuelled’élèves risque désormais de perdre 17 000 milliards de dollarsdes États-Unis en termes de revenus tout au long de leur vie,soit l’équivalent de 14 % du PIB mondial actuel et beaucoupplus que les 10 000 milliards de dollars É.-U. estimés en 2020.Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le pourcentaged’enfants touchés par la pauvreté des apprentissages – quis’élevait déjà à plus de 50 % avant la pandémie – pourraitrapidement atteindre près de 70 % du fait de la fermetureprolongée des écoles et des écarts concernant la qualité etl’efficacité de l’enseignement à distance.La crise a exacerbé les inégalités dans le domaine del’éducation. À l’échelle mondiale, la fermeture partielleou totale des établissements scolaires a duré en moyenne224 jours. Néanmoins, dans les pays à revenu faible etintermédiaire, cette fermeture a duré plus longtemps que dansles pays à revenu élevé, et les interventions ont généralementété bien moins efficaces. Les enseignants de nombreux paysà revenu faible et intermédiaire n’ont reçu qu’un soutien limitéen matière de perfectionnement professionnel visant à lesaider à effectuer la transition à l’enseignement à distance, leslaissant démunis pour travailler avec les élèves et les personness’occupant de ces derniers dans ce nouveau cadre. Dans lesfoyers, la capacité des ménages à répondre au choc différaiten fonction du niveau de revenu. Les enfants issus des foyersdéfavorisés étaient moins susceptibles de bénéficier del’apprentissage à distance que leurs camarades, notammentRÉSUMÉ ANALYTIQUE ETAT DE LA CRISE MONDIALE DE L'ÉDUCATION : UN CHEMIN POUR LE REDRESSEMENT
en raison du manque d’accès à l’électricité et à Internet, del’absence d’équipement et d’un soutien insuffisant de la partdes personnes s’occupant d’eux. Les élèves les plus jeunes etceux en situation de handicap étaient bien souvent exclus despolitiques mises en place par les pays face à cette situation,et les solutions d’enseignement à distance étaient rarementconçues de manière à répondre à leurs besoins en matièrede développement. Durant la fermeture des établissementsscolaires, les filles se sont également heurtées à des facteursaggravants qui ont entravé leur accès à l’enseignement àdistance, leur apprentissage ayant été restreint par certainesnormes sociales, des compétences numériques limitées et unmanque d’accès aux équipements.Les progrès accomplis pour les enfants et les jeunes dansd’autres domaines ont stagné ou ont reculé. D’ordinaire,les écoles fournissent d’autres services essentiels au-delàde l’enseignement et offrent un espace de protection sûr.Pendant la fermeture des écoles, l’augmentation de la violencefamiliale et du travail des enfants a compromis la santé et lasécurité de ces derniers. Plus de 370 millions d’enfants dansle monde n’ont pas pu avoir accès aux cantines scolairesdurant ces fermetures. Pour certains de ces élèves, ces repasétaient la seule source sûre de nourriture quotidienne. Lacrise relative à la santé mentale chez les jeunes a atteint unniveau sans précédent. Les progrès accomplis en matièred’égalité des genres sont également menacés : en effet, selonles estimations, la fermeture des établissements scolairespourrait entraîner le mariage précoce de 10 millions de fillessupplémentaires au cours des dix prochaines années ainsiqu’un risque accru d’abandon scolaire.La pandémie de COVID-19 a obligé la communautééducative mondiale à tirer des enseignements essentiels decette situation, mais elle a également mis en évidence lespossibilités en matière de transformation et d’innovation.Malgré les défaillances des initiatives d’apprentissage àdistance, des idées brillantes et des innovations ont été misesau jour. L’enseignement hybride et à distance, qui est devenuune nécessité au cours de la pandémie, a le potentiel detransformer l’avenir de l’apprentissage à condition de renforcerles systèmes et d’utiliser au mieux la technologie pour seconderdes enseignants compétents et soutenus de manière adéquate.Fondé sur l’étroite collaboration entre l’Organisation desNations Unies pour l’éducation, la science et la culture,le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et la Banquemondiale dans le cadre de la Mission : Redressementl’éducation, le présent rapport présente de nouvelles donnéesprobantes sur la gravité des pertes d’apprentissage dues à lafermeture des établissements scolaires et propose une feuillede route pour sortir de la crise mondiale de l’éducation et bâtirdes systèmes éducatifs plus efficaces, équitables et résilients.2La réouverture des écoles doit être la priorité absolue despays. Le maintien de la fermeture des établissements scolairesa un coût élevé et menace d’entraver une génération entièred’enfants et de jeunes, tout en accentuant les disparités quiexistaient déjà avant la pandémie. La réouverture permanentedes écoles doit donc être la priorité absolue des pays, étantdonné qu’un nombre croissant de données probantes indiquequ’avec des mesures appropriées il est possible d’atténuer lesrisques sanitaires pour les enfants et le personnel éducatif. Laréouverture des écoles constitue la meilleure mesure à prendrepour les pays qui espèrent remédier aux pertes d’apprentissage.La réouverture des écoles doit être la prioritéabsolue des pays. Le maintien de la fermeture desétablissements scolaires a un coût élevé et menaced’entraver une génération entière d’enfants et dejeunes, tout en accentuant les disparités qui existaientdéjà avant la pandémie.Pour faire face à la crise de l’apprentissage, les pays doiventavant tout s’attaquer à la crise des données relatives àl’apprentissage, en évaluant le niveau des élèves. Des pertesd’apprentissage considérables en lecture et en mathématiquesont été documentées dans plusieurs pays et varient d’unpays à l’autre en fonction des niveaux, des matières et descaractéristiques propres aux élèves. Cependant, les donnéesprobantes sur le sujet restent généralement rares. Il est essentielque les décideurs, les chefs d’établissement et les enseignantsaient accès aux données relatives à l’apprentissage qui reflètentleur contexte. En outre, ces données doivent être ventilées pardifférents sous-groupes d’élèves, afin qu’ils puissent dispenserdes enseignements ciblés et aider les élèves à rattraper plusrapidement leur retard d’apprentissage.Pour éviter l’accumulation des pertes d’apprentissage auretour des enfants à l’école, les pays doivent mettre enœuvre des programmes de rattrapage suivant des stratégiesfondées sur des données probantes. Les enseignements tirésdes perturbations précédentes des services d’éducation, tellesque le séisme de 2005 au Pakistan, indiquent qu’en l’absencede mesures correctives, les pertes d’apprentissage pourraientcontinuer de croître même après le retour des enfants àl’école, si le programme scolaire et l’enseignement ne sontpas adaptés pour répondre aux besoins d’apprentissage desélèves. Des programmes de rattrapage permettraient d’éviterune telle situation et de combler les lacunes en s’appuyantsur un ensemble de techniques éprouvées adaptéesau contexte et visant à promouvoir les apprentissagesRÉSUMÉ ANALYTIQUE ETAT DE LA CRISE MONDIALE DE L'ÉDUCATION : UN CHEMIN POUR LE REDRESSEMENT
fondamentaux. De telles techniques consistent notammentà : renforcer les programmes scolaires, étendre les heuresd’enseignement et à améliorer l’efficacité de l’apprentissagegrâce à un enseignement ciblé, à une pédagogie structurée,au tutorat en petits groupes ainsi qu’à des programmesd’apprentissage autonomes. Outre le recouvrement des pertesd’apprentissage, de telles mesures favoriseraient l’améliorationdes résultats de l’apprentissage à long terme, en améliorant laréactivité des systèmes face aux besoins d’apprentissage desélèves. Pour ce faire, les pays doivent agir sans plus attendre,en profitant de l’occasion qui leur est offerte pour renforcerleurs systèmes avant que les pertes d’apprentissages nedeviennent permanentes.Pour reconstruire en mieux, les pays doivent égalementévaluer l’efficacité de leurs actions visant à atténuerles pertes d’apprentissage et analyser leur impact surl’équité, tout en tirant des enseignements pour continuerà s’améliorer. Il est essentiel d’améliorer les systèmesafin de générer des données opportunes et fiablespermettant d’évaluer les mesures mises en œuvre et detirer des enseignements en vue de pouvoir faire face auxperturbations futures dans le domaine de l’éducation. Lesdéficits de mise en œuvre constatés entre les objectifs despolitiques et les actions visant à améliorer l’apprentissagedes élèves nécessitent de mener des recherches plusapprofondies afin de comprendre les solutions quifonctionnent et la manière dont il est possible de les déployerà l’échelle du système.L’occasion est offerte aux pays d’accélérer l’apprentissageet de renforcer l’efficacité, l’équité et la résilience desétablissements scolaires grâce aux investissements et auxenseignements tirés pendant la crise. Il est maintenant tempsde passer de la crise à le redressement – et, au-delà de lareprise, à des systèmes éducatifs résilients et transformateursqui constituent de véritables sources d’apprentissage et debien-être pour tous les enfants et les jeunes. UNICEF /UN0495427/POU GE TAu-delà de ne traiter que la question des pertesd'apprentissage, il convient également de remédier aux pertessocioémotionnelles des enfants afin de pouvoir reconstruire enmieux. Les fermetures d’écoles n’ont pas seulement interrompul’éducation, elles ont également perturbé la prestation deservices essentiels, comme les repas scolaires, la protectionet le soutien psychosocial, entraînant des répercussions surle bien-être général et la santé mentale des enfants. Aussi,rouvrir et soutenir les établissements scolaires afin qu’ilsdispensent des services complets favorisant le bien-être et lesoutien psychosocial constituent une priorité, laquelle ne serarendue possible que si les enseignants sont équipés et formésde manière adéquate pour répondre à l’ensemble des besoinsdes enfants. Il convient de soutenir tous les enseignants, de lespréparer à dispenser des cours de soutien et de les former dansles domaines de la santé mentale, du soutien psychosocial et del’enseignement à distance.3RÉSUMÉ ANALYTIQUE ETAT DE LA CRISE MONDIALE DE L'ÉDUCATION : UN CHEMIN POUR LE REDRESSEMENT
1 RÉSUMÉ ANALYTIQUE ETAT DE LA CRISE MONDIALE DE L'ÉDUCATION : UN CHEMIN POUR LE REDRESSEMENT RÉSUMÉ ANALYTIQUE L a pandémie de COVID-19 a provoqué une perturbation sans précédent dans le domaine de l’éducation, entraînant des répercussions
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