Guide De Pratique Clinique Pour La Prévention Des Chutes Et .

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GUIDE DE PRATIQUE CLINIQUEPOUR LA PRÉVENTION DES CHUTESET INTERVENTIONS POST-CHUTESDIRECTION DES SOINS INFIRMIERS ET DES REGROUPEMENTS CLIENTÈLES Tous droits réservés, CHUM, Septembre 2015

Mandatés par le comité de gestion des risques et de la qualité (CGRQ), les membres dugroupe de travail sur la prévention des chutes sont les suivants :Joane Boulanger, conseillère en soins spécialisés – évaluation de la qualité et gestion des risques,Direction des soins infirmiers et des regroupements clientèles (DSI-RC)Norbert Dansereau, coordonnateur radiologie, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Éliane Forget, assistante infirmière chef d’unité - urgence HD, Direction des services professionnelset mécanismes d’accès (DSP-MA)Sylvie Lafrenière, conseillère en soins spécialisés (clientèle personnes âgées), Direction des soinsinfirmiers et des regroupements clientèles (DSI-RC)François Laplante, ergothérapeute, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Judith Latour, M.D., FRCPCQ gériatre, Direction des services professionnels et mécanismesd’accès (DSP-MA)Stéphanie Lemay, infirmière chef d’unité, Direction des soins infirmiers et des regroupementsclientèles (DSI-RC)Patrick Nguyen, pharmacien, Direction des services professionnels et mécanismes d’accès (DSPMA)André Piette, technicien en administration, Direction de la qualité, de l’évaluation, de la performanceet de la planification stratégique (DQÉPPS)Lucie Plouffe, chef adjointe physiothérapie, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Virginie Rondeau Bissonnette, physiothérapeute, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Sylvie Vallée, conseillère gestion des risques et qualité, Direction de la qualité, de l’évaluation, de laperformance et de la planification stratégique (DQÉPPS)Mise en page :Mme Sophie Desormeaux, technicienne en administration, Direction des soins infirmiers et desregroupements clientèles (DSI-RC)Mme Linda Roy, agente administrative, classe 1, Direction des soins infirmiers et des regroupementsclientèles (DSI-RC)Personnes ressources pour relecture :Marielle Roy, directrice adjointe volet qualité et évolution de la pratique, Direction des soinsinfirmiers et des regroupements clientèles (DSI-RC)Sophie Bergeron, chef de service, ergothérapie, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Lucie Plouffe, chef adjointe en physiothérapie, Direction des services multidisciplinaires (DSM)Manon Bougie, conseillère en soins spécialisés – urgence, Direction des soins infirmiers et desregroupements clientèles

Un engagement partagé Les chutes et leurs conséquences occupent une place importante au registre desincidents et des accidents au CHUM. Les causes des chutes étant multifactorielles, noussommes convaincus que plusieurs actions de même que des interventions variées etciblées peuvent porter fruit. Cependant, la diminution des taux de chutes réside nonseulement dans l’implication de tous les membres de l’équipe de soins et de l’équipeinterdisciplinaire mais surtout dans la cohérence et la continuité de nos actions. De lasensibilisation aux gestes concrets, chaque personne en contact avec la clientèle, quellequ’elle soit, peut contribuer à la prévention des chutes et des blessures qui y sontassociées. Le groupe de travail interdisciplinaire mis en place pour créer et rédiger ceguide témoigne de l’importance d’une action concertée et collaborative où lescompétences de chacun contribuent au bien-être de la clientèle.Bien que plusieurs documents cliniques de référence existent et que plusieurs actions etinterventions soient déjà en place, ce guide permet de recentrer la démarche deprévention des chutes autour de réflexions, de valeurs et d’actions partagées. Il permetégalement de faire consensus et d’orienter nos efforts pour dépister la clientèle à risque,mettre en place des interventions spécifiques et finalement, intervenir lors d’une chute.Bref, nous croyons que la volonté d’uniformiser les pratiques à l’égard de la préventiondes chutes s’inscrit dans une perspective d’amélioration continue de la qualité.Préoccupés par la qualité des soins et des services que nous offrons à la clientèle etleurs familles, nous appuyons les actions priorisées pour prévenir les chutes et nousnous engageons à les soutenir. D’ailleurs, en dépit du travail exigé par la rédaction d’untel guide, le défi réside davantage dans sa diffusion, son application et le suivi desindicateurs nous permettant de démontrer l’impact des différentes actions. La préventiondes chutes doit faire partie de notre quotidien. Nous devons reconnaître que chaqueintervention a son importance mais que le pouvoir d’agir « ensemble » est encore plusporteur!

TABLES DES MATIÈRESDÉFINITIONS . 7INTRODUCTION . 8CONTEXTE . 9PHILOSOPHIE ET VALEURS .10BUT ET OBJECTIFS DU GUIDE .11CLIENTÈLES CIBLES .11INTERVENANTS ET PERSONNES CONCERNÉES .11PRINCIPAUX CONSTATS ET ENJEUX RELATIFS AUX CHUTES .12PORTRAIT AU CHUM .13RÔLES ET RESPONSABILITÉS DES INTERVENANTS .14La personne et ses proches .14L’infirmière .14L’infirmière auxiliaire .15Le préposé aux bénéficiaires .15Le pharmacien .16Le médecin .16Le physiothérapeute .16L’ergothérapeute.17La nutritionniste .17Le gestionnaire .17Les agents administratifs .18CADRE DE RÉFÉRENCE ET STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES CHUTES .19FACTEURS DE RISQUE DE CHUTES .19Facteurs de risque associés au patient .19Facteurs de risque associés à l’environnement ou au personnel soignant .20Page 4

CHANGEMENTS PHYSIOLOGIQUES RELIÉS AU VIEILLISSEMENT ET PRÉDISPOSANTAUX CHUTES .21Facteurs reconnus pour accroître le risque de chute .21Fragilité des adultes âgés en contexte de maladie aigue .23Prévalence d’atteintes cognitives .23Peur de faire une chute.23MÉDICAMENTS ET CHUTE .24STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES CHUTES .25STRATÉGIE #1 : Appliquer une approche intégrée à composantes multiples .25STRATÉGIE #2 : Appliquer des mesures générales de prévention des chutes pour tousles patients Clientèle ambulatoire - hospitalisée et à l’urgence .25STRATÉGIE #3 : Identifier la présence de facteurs de risque de chute individuels etappliquer les mesures additionnelles et spécifiques de prévention à l’admission, après unchangement significatif de la condition du patient et après une chute .26STRATÉGIE #4: Dépister, et identifier au moyen d’un bracelet spécifique, les patientsprésentant un risque élevé de chutes qui nécessitent une vigilance accrue de la part detoute personne en contact avec ces patients. .28STRATÉGIE #6: Prévenir et identifier le délirium .29STRATÉGIE #7: Établir avec le patient et ses proches un plan de prévention des chutesqui respecte ses droits individuels et tient compte des bénéfices et inconvénients desinterventions préventives .30INTERVENTIONS POST CHUTE.31MODALITÉS D’APPLICATIONS DU GUIDE DE PRATIQUE .31MÉCANISMES ORGANISATIONNELS DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI DES CHUTES31Indicateurs de processus .32Indicateurs de résultats .32CONCLUSION .33RÉFÉRENCES .34BIBLIOGRAPHIE .35ANNEXE 1 – MÉDICAMENTS ET RISQUE DE CHUTES .36Page 5

ANNEXE 2 – MESURES DE PRÉVENTION DES CHUTES POUR LA CLIENTÈLEAMBULATOIRE .38ANNEXE 3 – INTERVENTIONS PRÉVENTIVES GÉNÉRALES POUR TOUTES LESCLIENTÈLES HOSPITALISÉES ET À L’URGENCE .40ANNEXE 4 – OUTILS DE SUIVI ET D’AIDE À LA MARCHE .43ANNEXE 5 – PRÉVENTION DES CHUTES ET OUTIL DE VÉRIFICATION .45ANNEXE 6 – ÉVALUATION INITIALE EN SOINS INFIRMIERS .47ANNEXE 7 – MARCHE ET DE L’ÉQUILIBRE .53ANNEXE 8 – MESURES ADDITIONNELLES EN PRÉSENCE DE FACTEURS DE RISQUEDE CHUTE .54ANNEXE 9 – FICHE D’INTERVENTIONS PRÉVENTIVES DES MANIFESTATIONS DEL’HYPOTENSION ORTHOSTATIQUE .60ANNEXE 10 – ALGORITHME ÉVALUATION DES RISQUES DE CHUTE ETINTERVENTIONS .61ANNEXE 11 – INTERVENTIONS INFIRMIÈRES POSTCHUTE .62ANNEXE 12 – GRILLE D’ANALYSE D’UNE CHUTE .63ANNEXE 13 – REPÉRAGE DES PERSONNES ÂGÉES EN PERTE D’AUTONOMIEMODÉRÉE À GRAVE .68ANNEXE 14 – STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES CHUTES INTERVENTIONSPRÉVENTIVES SELON LES RISQUES IDENTIFIÉS .69Page 6

DÉFINITIONSCHUTE : Événement à l’issue duquel une personne se retrouve, par inadvertance, sur le sol outoute autre surface située à un niveau inférieur à celui où elle se trouvait précédemment (OMS,2012).Événement au cours duquel la personne est brusquement contrainte de prendre appui sur lesol, le plancher ou sur toute autre surface située au-dessus d’elle, pouvant causer une blessure.Cette définition comprend les situations suivantes : Une chute sans témoin où le patient est incapable d’expliquer l’événement et où ilexiste des preuves indiquant qu’une chute ait eu lieu;Une « presque chute ou quasi chute » où le patient est accompagné au sol par unemployé ou un membre de sa famille (CSSS Thérèse de Blainville, 2013).*La hauteur du point de départ de la quasi-chute et le fait qu’il y ait ou non présence deblessures n’ont pas d’importance (MSSS, 2014).RISQUE DE CHUTE : Le risque de chute est considéré comme une probabilité qu’a lapersonne de chuter. Cette probabilité s’appuie sur une évaluation objective des facteurs derisque.CHUTE À RÉPÉTITION : Une personne qui subit plus de deux chutes dans une période de 6mois. Une personne répondant à cette définition est à risque plus élevé de tomber de nouveau.Pour certains usagers, il est possible qu’une condition médicale ou encore un comportementparticulier soit à l’origine de chutes répétitives même si un plan d’interventions interdisciplinaireest déjà en place et mis à jour régulièrement. Pour de tels usagers, le niveau de déclaration deschutes dans le registre local est ajusté. La non déclaration doit cependant représenter unesituation exceptionnelle pour les usagers présentant des chutes très nombreuses (MSSS, 2014)SYNDROME POSTCHUTE OU PEUR DE TOMBER : Ensemble de troubles psychologiques(anxiété, manque de confiance), de l’équilibre et de la marche observés après une chute. Ladiminution des activités et de l’autonomie physique peuvent être observés suite à une chutealors que l’examen clinique et le bilan radiologique ne décèle pas de cause neurologique oumécanique ou de complication traumatique (Institut universitaire de Sherbrooke, 2011 et CSSSThérèse de Blainville, 2013).CLIENTÈLE AMBULATOIRE : Toute personne recevant des soins et services via l’ensembledes cliniques externes, l’endoscopie, la dialyse, l’imagerie, la médecine nucléaire, la radiologie,l’hémodynamie, la médecine de jour et la préadmission.Page 7

INTRODUCTIONBien que plusieurs stratégies de prévention de chutes soient déjà appliquées dans notre milieu,aucun document ne permet une référence rapide à l’ensemble de ces stratégies de dépistage,d’évaluation, de prévention et d’interventions, de même qu’à la documentation clinique y étantassociée. Le guide de pratique clinique pour la prévention des chutes se veut donc undocument de référence unique s’adressant à l’ensemble des professionnels de la santé auCHUM œuvrant auprès de notre clientèle tant en contexte ambulatoire qu’au cours de leurhospitalisation.Écrit dans le but d’harmoniser et de systématiser nos actions, de se concerter et de mieuxcollaborer, la rédaction de ce guide de pratique nous permet également de répondre à unepratique organisationnelle requise (POR) par Agrément Canada. Ces pratiques s’inscriventégalement dans la perspective du programme interdisciplinaire d’optimisation des soins auxpersonnes âgées à l'hôpital (OPTIMAH) où les efforts sont orientés vers une approcheindividualisée et visent à recentrer les interventions en tenant compte de la condition globale dela personne.Comme les chutes ont des impacts importants sur la qualité de vie des personnes et qu’ellesentraînent également des coûts financiers non négligeables, nous avons tout à gagner àintervenir de façon plus ciblée et plus proactive. Des algorithmes et des lignes de conduiteclaires orientent donc les pratiques cliniques à poursuivre, à améliorer ou à adopter.Finalement, la transition vers un nouveau CHUM en 2016 étant amorcée, la diffusion de ceguide et son utilisation visent une harmonisation des pratiques. Cet exercice a aussi donné lieuà une réflexion sur notre façon de communiquer l’information clinique pertinente afin d’assurerune continuité dans la prévention des chutes et ce, dans tous les contextes où les patients etleurs proches reçoivent des soins et des services.Page 8

CONTEXTELa prévention des chutes représente un enjeu majeur pour tous les établissements de santé.Selon l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), les chutes et lesblessures reliées aux chutes sont des problèmes fréquents et sérieux touchant les personnesâgées hospitalisées ou hébergées dans les établissements de soins de longue et de courtedurée. À ce titre, le taux de chutes rapporté dans les hôpitaux varie approximativement de 1,3 à9 pour 1000 lits par jour (Maike-Lye et al. 2013; Oliver et al. 2010).Chez les personnes âgées, la fréquence et la gravité des blessures qui découlent des chutesont tendance à être plus élevées. Notre établissement n’échappe pas à cette réalité.Desservant la grande région montréalaise et sa périphérie, la clientèle du CHUM estvieillissante et présente des tableaux cliniques souvent complexes.Les stratégies de prévention de chutes identifiées dans ce guide s’inscrivent dans d’autresprogrammes ou projets existants au CHUM et n’évoluent pas en vase clos.Des initiatives ou différents projets sont mis en place : Déploiement du programme interdisciplinaire d’optimisation des soins aux personnesâgées à l'hôpital (OPTIMAH) où les efforts sont orientés vers une approcheindividualisée et visent à recentrer les interventions en tenant compte de la conditionglobale de la personne. Il propose des interventions préventives pour plusieurs facteursde risque fréquents parmi les plus importants en lien avec les chutes : délirium, troublesde sommeil et utilisation de sédatifs, troubles de mobilité, syndrome d’immobilisation,troubles du comportement, troubles e la continence et la dénutrition); Achat de système de surveillance (tapis de mobilité); Mise en place de soins continus et mesures alternatives à la contention physique; Déploiement d’un programme de marche; Déploiement de la tournée intentionnelle (pratique intégrant les gestes de l’AAPAdiminuant significativement le taux de chutes); Contribution ou collaboration interdisciplinaire particulière à certains projets (ex. : projetOptimah à l’urgence).Page 9

PHILOSOPHIE ET VALEURSImprégnée des valeurs préconisées dans le Cadre conceptuel de la qualité et de laperformance de l’organisation et du Code d’éthique en vigueur, la réflexion entourant larédaction de ce guide s’articule autour des éléments suivants : Les interventions reconnues issues des résultats probants; Les pratiques exemplaires actuelles; La collaboration intra et interprofessionnelle; La reconnaissance du patient et ses proches comme partenaires de soins; La volonté et l’engagement à assurer une meilleure continuité de soins.Ainsi, les valeurs de continuité, d’accessibilité, d’intégrité, d’humanisme, de performance, decollaboration et d’innovation ont guidé nos prises de décision et les orientations définies àl’égard de la prévention des chutes.L’approche qui sous-tend ce guide valorise donc : Le maintien de l’autonomie; La reconnaissance de l’expérience du patient; La relation de partenariat et l’implication des proches; La reconnaissance de la compétence et de la contribution de chaque membre del’équipe soignante; La qualité et la continuité des soins dans un environnement sécuritaire.Page 10

BUT ET OBJECTIFS DU GUIDELe but premier du guide est de promouvoir un ensemble de stratégies visant la réduction deschutes et ainsi, assurer la sécurité de toutes personnes recevant des soins ou services dansnotre milieu.Afin d’y parvenir, plusieurs conditions sont incontournables et correspondent aux objectifs de ceguide soient : Intégrer systématiquement l’ensemble des mesures générales de prévention des chutesà notre pratique quotidienne, et ce, dans tous les contextes de soins, tant enambulatoire que pour la clientèle hospitalisée; Identifier les personnes à risque de faire une chute par des actions précises au momentde l’accueil dans les secteurs ambulatoires; Dépister précocement les patients présentant des facteurs de risques de chute par uneévaluation ciblée à l’admission ou au cours du séjour; Mettre en place des interventions spécifiques correspondantes au niveau de risquesévalué pour prévenir une chute ou lors d’une chute; Favoriser une continuité de soins par le biais de mécanismes de transmissiond’information intra professionnelle, interprofessionnelle et inter services efficaces; Préciser les rôles et les responsabilités des différents acteurs impliqués pour uneapproche concertée et interdisciplinaire; Définir les moyens pour évaluer l’efficacité des stratégies de prévention des chutes etleur application.CLIENTÈLES CIBLESTelle que définit par Agrément Canada (2012), la prévention des chutes constitue une pratiqueorganisationnelle requise (POR) visant à assurer la sécurité de l’ensemble de la clientèle. Parailleurs, l’une des exigences consiste à identifier les clientèles à risque de chutes et deblessures attribuables aux chutes. La clientèle visée inclut donc : La clientèle soignée en ambulatoire; Les personnes se présentant ou admises à l’urgence; La clientèle hospitalisée aux unités de soins.INTERVENANTS ET PERSONNES CONCERNÉES L’ensemble des intervenants, des médecins et professionnels de la santé travaillant auCHUMPage 11

L’ensemble du personnel administratif des secteurs ambulatoires et des unités de soins La clientèle et leurs proches Les équipes de directions et les membres des principales instances ou comités Les bénévoles Les professeurs de stages, superviseurs et enseignants ainsi que l’ensemble desétudiants de toutes les disciplines.PRINCIPAUX CONSTATS ET ENJEUX RELATIFS AUX CHUTESLes chutes et les blessures associées aux chutes touchent l’ensemble de la clientèle, plusparticulièrement les personnes âgées et ont des impacts importants en terme de morbidité, demortalité et sur la qualité de vie. Les chutes sont la première cause des hospitalisations pour blessure dans lesétablissements de soins de courte durée au Canada : elles sont responsables de 57%des hospitalisations liées aux blessures et de plus des trois quarts des mortalité intrahospitalières chez les clients admis pour blessures (Agence de la santé publique duCanada (ASPC), 2014); Chez les canadiens âgés de 65 ans ou plus, la plupart des hospitalisations associéesaux blessures résulteraient d’une chute (77% chez les hommes et 88% chez lesfemmes); Le chutes sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes et celles-ciferaient plus de chutes à répétition; Le taux de chutes avec blessures augmente de 50% après 80 ans; Même sans blessure, une chute peut provoquer une perte de confiance en soi et unelimitation des activités pouvant conduire à un déclin de la santé et du fonctionnement etcontribuer à des chutes futures pouvant avoir des conséquences plus sérieuses; Le taux de chutes rapporté dans les hôpitaux québécois varie approximativement de 1,3à 9 pour 1000 lits par jour. On estime que 30% à 50% des chutes qui surviennent dansces établissements causent des blessures. La fréquence et la gravité des blessures quidécoulent des chutes ont tendance à augmenter avec l’âge; Les conséquences associées aux chutes (fracture, douleur, anxiété, perte d’autonomie,mortalité, etc.) sont importantes et ont des impacts significatifs sur le coût des soins desanté; La chute est une cause indirecte de décès lorsque la chute elle-même n’est pasmortelle, mais que les blessures subies dégradent la santé de la personne à un point telque d’autres maladies ou troubles deviennent fatals. Une pneumonie et des infectionssont souvent la cause directe d’un décès alors qu’une chute en est la cause indirecte.Page 12

PORTRAIT AU CHUMAu CHUM, le taux de chute varie de 5,1 à 6,9 (nombre de chutes par 1000 jours présence)selon les sites pour un taux moyen de 6,1 1. À l’échelle nationale, des études menées dans lesmilieux de soins de courte durée révèlent des taux de chute allant de 1,3 à 8,9 par tranche de1000 jours patients, les taux étant plus élevés dans les unités spécialisées en gériatrie, enneurologie, etc. (Oliver 2010 - dans Agrément Canada/Institut Canadien d’information sur lasanté, 2014). Au Québec, l’INESSS (2013) rapporte les données de deux revues systématiquessuggérant des taux presqu’identiques, soit de 1,3 à 9 pour 1000 lits par jour.La réalité du CHUM correspond aux données canadiennes en ce qui a trait à la clientèle et auxunités où les chutes surviennent le plus fréquemment. Les statistiques pour l’année 2014-2015démontrent un taux plus élevé de chutes sur les unités du CHUM accueillant une clientèle âgée(65-74 ans et 75 ans et plus) ou ayant des déficits neuro-cognitifs.Le niveau de gravité le plus fréquent des chutes ayant eues lieu au cours de cette même annéeest un niveau de gravité D signifiant que l’accident est sans conséquence. Cependant, le tauxde chutes causant une blessure s’élève 1,15 2 (gravité E1 à I). Parmi celles-ci, le taux de chutessévères s’élève à 0,4 3.L’analyse des chutes survenues au cours de l’année 2014-2015 permet d’identifier 4 principalescirconstances ou endroits: Chambre du patient; Corridor; Salle de bain/douche; Toilette (chambre).L’heure de survenue des chutes contribue également à nous renseigner. Une hausse plussignificative des chutes est observée la nuit et au dîner (12h). Une légère hausse du nombre dechutes se distingue en milieu d’après-midi et en milieu de soirée (vers 20h).123Données extraites du registre local du CHUM, Mai 2015Nombre de chutes causant des blessures pour 1000 lits par jourNombre de chutes sévères sur nombre de chutes total x 100Page 13

RÔLES ET RESPONSABILITÉS DES INTERVENANTSLa collaboration et le partage d’expertise sont des conditions essentielles pour atteindrel’objectif clinique de réduire les chutes par une meilleure connaissance de la clientèle. Lacontribution de chaque personne en contact avec la clientèle incluant les proches est impérativemais la prévention des chutes est plus que la somme des contributions individuelles de tous 4.La personne et ses prochesDans la mesure de ses capacités, la personne soignée agit comme partenaire actif dans lagestion de sa santé. Cette façon de considérer la personne sous-tend une croyanceprofonde en ses compétences et celle de ses proches pour composer avec sa condition desanté et l’expérience de l’hospitalisation. Les interventions sont orientées de façon à luipermettre d’avoir du pouvoir sur sa vie et son expérience de santé. Concrètement, le patientparticipe aux décisions le concernant, fait des choix éclairés et s’engage à son rythme dansles soins exigés par sa condition.En lien avec les chutes, le rôle du patient et ses proches est de : Nous informer de ses habitudes de vie à domicile; Exprimer ses choix et ses objectifs; Établir, en partenariat avec les différents intervenants, les moyens préventifs et lesobjectifs de soins en lien avec la prévention des chutes; Participer aux discussions entourant la tolérance au risque de chutes versus lemaintien de son autonomie et la prévention du déclin fonctionnel.L’infirmièreLe rôle infirmier consiste à « évaluer la condition de santé physique et mentale d’unepersonne, à déterminer et à assurer la réalisation du plan de soins et de traitementsinfirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir lamaladie ainsi qu’à fournir les soins palliatifs » (Recueil des lois et règlements du Québec(RLRQ), 2015).Plus concrètement, dans le cadre de la prévention des chutes, ses responsabilitésconsistent à : Informer les patients et leurs proches des principaux facteurs de risque de chute etdes mesures de sécurité générales; Dépister et évaluer la présence de facteurs de risque de chutes individuels chez lapersonne et déterminer, en collaboration avec celle-ci, ses proches et les membres del’équipe soignante, les stratégies les plus appropriées pour les prévenir; Orienter et coordonner les interventions de l’équipe de soins infirmiers (infirmièreauxiliaire et préposés aux bénéficiaires) et effectuer le suivi des résultats de soinsescomptés chez le patient;4MSSS (2014). Améliorer la prévention des chutes et des erreurs liées de à la médication : De la stratégie à l’action Volet : Chutes.Gouvernement du Québec, 191 p.Page 14

Assurer la continuité des soins et réévaluer la condition de santé du patient selon sonjugement clinique. Tout au cours de l’épisode de soins du patient, l’infirmière tientcompte de ses préoccupations et de l’évolution de sa condition afin d’ajuster ouadapter les meilleures stratégies de prévention des chutes avec les outils cliniquesdont elle dispose.L’infirmière auxiliaireL’infirmière auxiliaire « contribue à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à laréalisation du plan de soins, prodigue des soins et traitements infirmiers et médicaux dansle but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie ainsi qu’à fournir lessoins palliatifs » (RLRQ, 2015). Elle travaille en complémentarité avec les différents intervenants en identifiant lerisque de chute et en signalant à l’infirmière t

indicateurs nous permettant de démontrer l'impact des différentes actions. La prévention des chutes doit faire partie de notre quotidien. Nous devons reconnaître que chaque . d'évaluation, de prévention et d'interventions, de même qu'à la documentation clinique y étant associée. Le guide de pratique clinique pour la .

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