Pays D'Argoat N 52 - IDBE

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oiretsih’deuveRogieet d’archéol sdes cantond’ArgoatN 52 - 2ème semestre 2009

Table des matièresPages1L’énigme de Jacques Lardière, par Marcel Fercoq.2St Gildas de Carnoët et le Tossen San Veltas, par Vincent Prudor.10-163Histoire de Radio Kreiz Breizh (suite), par Henri le Naou.17-204Kroaz Ru de Pont Melvez, croix énigmatique, par Jean Paul Rolland.21-265L’if en forêt de Beffou, par Louis Dudoret.27-326L’abbé Auguste Jamet de St Norgant, par Jean Paul Rolland.33-38Photos de couverture3-9Paysd’Argoat Eglise de Plougonver où Jacques Larière s’est renduau baptême de Brigide le Foll en 1636. L’if millénaire de Pommerit le Vicomte. Pont Melvez, Kroaz Ruz. Carnoët, Chevet de la chapelle de St Gildas. Pin’s de RKB sur fond d’une peinture de Fanch Vidament. Eglise et presbytère de St Norgant que l’abbé AJamet fréquenta de 1920 à 1951. Pays d’Argoat, 2009

Plougonver :l’énigme Jacques de LardièrePar son patronyme étranger à larégion, sa particule, sa position sociale,la présence de Jacques de Lardière àPlougonver au XVII siècle attise lacuriosité. Qui est-il, d’où vient-il ?A travers divers actes paroissiauxson nom est assorti, d’officier de lajuridiction de la seigneurie du Cludon ,noble homme, sieur de Kervich, écuyer,notaire .Le titre de sieur ne désigne pasforcément un noble, mais au moins unnotable, ici attaché à René de Kergorlayseigneur du Cludon.Les recherches le concernant ontété orientées par les généalogistescostarmoricains en directiondesMontmorency, apparemment pour deuxraisons ; la famille a possédé la seigneuriede Callac dont le domaine s’étendait surune partie de Plougonver et surtout letitre de seigneur de Lardière était portépar certains de ses membres (Voir enannexe arbre des Montmorency, branchede Fosseux, Lauresse et Hallot).Il en est ainsi de François deMontmorency dit le jeune, seigneur deLardière (commune de Langey, Eureet Loir) et de Crevecoeur. Il est le 6 enfant de Pierre 1er de Montmorency,Eglise de Plougonver.marquis de Thury, baron de Fosseux,comte de Chateauvillain et de Jacquelined’Avaugour, qui apporta la seigneuriede Courtalain (Eure et Loir) auxMontmorency.Les Montmorency épousèrentla cause de Henri IV, qui séjournaà plusieurs reprises avec Sully auchâteau de Courtalain. François deMontmorency, dit le Jeune fut page deHenri IV, qui le fit chevalier de son ordre,gentilhomme ordinaire de la chambreet capitaine de 50 hommes d’armes. Ilépousa Charlotte de Garges, mourutsans descendance légitime en 1624,mais le registre paroissial de Courtalain,conservé aux archives départementalesd’Eure et Loir, comprend l’inscriptionsuivante :-3-1

« Le 25 jouir de mars 1600, a été baptizéJacques, filz naturel et légitime de messireFrançoy de Montmorency et de KatherineBrichon, fille de deffunct Martial Brichon,Parains jacques, filz de mesire Françoyde Broc, sieur de Cinq-Mars et NicolasCloue, serviteur domestique dudict CinqMars ; marraine damoiselle Jacquelinede Montmorency, fille de deffunct haulttet puissant seigneur messire Anne deMontmorency ».Comment ne pasfaire lerapprochement entre cette naissance etla présence quelques années plus tardde Jacques de Lardière à Plougonver. Lapremière manifestation de sa présenceen ce lieu se situe le 23 octobre 1630,lorsqu’il tint Jacques le Fol sur les fontsbaptismaux, rôle de parrain qui lui échoitune dizaine de fois entre 1630 et 1650.L’aînée de ses enfants naît à Plougonveren 1640 et Jacques de Lardière y meurten 1658. Tous ces évènements peuventtrès bien avoir été vécus par le jeuneJacques né à Courtalain le 25 mars1600.Mais pour quelle raison aurait-ilquitté Courtalain ?Les hypothèses suivantes peuventêtre avancées.Un neveu de François dit le Jeune,Pierre II de Montmorecy, fils de sonfrère aîné, Anne, eut avant son mariagedeux bâtards de Françoise BrandonSuffolk, dont François César né en 1607.François César apparaît à Courtalainvers 1620. Il devint seigneur de Lardière,certainement après la mort de Françoisdit le Jeune en 1624, et fut capitaine duchâteau. Les Lardière conservèrent cetteseigneurie jusqu’au début du XIXe siècle.Jacques, à qui en principe devait revenirla seigneurie de Lardière, aurait été évincéau profit de son cousin François Césarce qui pourrait expliquer son départ.Dans le bulletin de la sociétéarchéologique du Vendomois du 4 trimestre 1911, R de Saint-Venant,décrivant l’arbre généalogique desLardière, soulignait » que celui quiétablit cet arbre, qui semble pourtant êtreun Lardière, a oublié dans sa nomenclatureun certain nombre de représentant de safamille à chaque génération » Aurait-iloublié Jacques né le 25 mars 1600 ?Un autre fait familial, proposé parcertains généalogistes, pourrait aussijustifier la nécessité d’un changementd’air pour Jacques de Lardiere. Il auraitpu, à l’instar de ses cousins, Françoisde Montmorency de Bouteville etde François de Rosmadec, comte desChapelles, fils de Sébastien de Rosmadecet de Françoise de Montmorency, êtreimpliqué dans des duels, fréquents sousle règne d’ Henri IV et de Louis XIII. Lesjeunes nobles, prompts à tirer l’épée pourla moindre injure faite à leur honneur,se battaient fréquemment en duels.Beaucoup périssaient, privant l’arméeroyale d’un grand nombre d’officierset devant cette hécatombe, Louis XIII,-4-

à la demande de Richelieu, rend unédit en février 1626, interdisant cesrencontres sous peine de mort. Françoisde Montmorency de Bouteville, 26 ans,qui comptait à son actif une vingtainede duels, brave l’interdit, et assisté dedeux gentilshommes, dont son cousinFrançois de Rosmadec, affronte sur laplace royale le marquis de Beuvron etses seconds : cette affaire se terminantpar un mort et un blessé grave, les deuxcousins prennent la fuite mais sontarrêtés, condamnés à mort et décapitésplace de Grève le 22 juin 1627. Il n’estpas impossible que devant la rigueurde l’édit royal Jacques de Lardière, s’ilavait été duelliste, ait pris la décisionde s’éloigner de Courtalain et ait trouvéprotection en Bretagne grâce au soutiende certains membres de sa famille.Jacqueline d’Avaugour, grand-mèredu jeune Jacques né à Courtalain,descendante des comtes de Penthièvren’est peut être pas étrangère à cettedémarche, ainsi que les descendants deFrançois de Montmorency, seigneur deHallot, oncle de François de Lardière ditle Jeune, teneur de fiefs à Landerneauet à Pleyben (La Palue et Trésiguy), enparticulier Françoise de Montmorencyépouse de Sébastien de Rosmadec, dontle fils a été décapité place de Grève surordre de Louis XIII.Autre explication plausible deprésence en Bretagne ; SuzanneRieux de la Feillée, seconde épousePierre de Montmorency, seigneursadededeLauresse, gouverneur du Perche, frèrede François dit le Jeune, par conséquenttante par alliance de Jacques, aurait puaussi intercéder en sa faveur auprès deses puissants cousins de Rieux installésen Bretagne. Elle est l’arrière petite fillede Jean de Rieux, baron de Malestroitet d’Ancenis, maréchal de Bretagne quicommanda l’armée bretonne à la bataillede Saint-Aubin- du-Cormier contre leroi de France Charles VIII. Elle est lacousine, issue de germain, de René deRieux, premier abbé commendataire deDaoulas, puis évêque de Léon de 1613à 1651. L évêque de Saint Pol de Léonest le fils de René de Rieux, seigneur deSourdéac, gouverneur de Brest en 1590qui combattit, avec les troupes royaleset un détachement anglais, les Ligueurset leurs alliés Espagnols retranchés dansun fort près de Camaret, lieu à présentconnu sous le nom de la Pointe desEspagnols. Il est récompensé par HenriIV, qui érige en sa faveur l’île d’Ouessanten marquisat, et il reste gouverneur deBrest jusqu’en 1623.Tous ces de Rieux, René père et fils,dont l’influence s’étend de Brest à SaintPol de Léon, sont contemporains deJacques de Lardière, familier de cetterégion comme son épouse EléonoreVincent. Jacques fréquente Morlaix, etpar une lettre du 24 juillet 1651, dont lenom du destinataire est indéchiffrable, ilrend compte de démarches concernantdes biens immobiliers et relate ledébarquement à Roscoff d’Ostendois,-5-

vaisseaux certainement armés encourse, cherchant à voler du bétail ; ilcite à ce sujet le sieur du Launay, quià l’époque est lieutenant de la courdes régaires et juge ordinaire de lacour de Léon. Cette lettre prouve unbon niveau d’éducation pour l’époqueet le fait qu’il soit investi de quelquesresponsabilités locales.Sa présence auprès du seigneur duCludon à Plougonver, pourrait êtredue aussi aux de Rieux : René de Rieuxseigneur de Sourdéac aida Jacques deGuengat, dont la famille est alliée desAvaugour, à combattre les Ligueurscommandés par la Fontenelle, près deDouarnenez. Après la signature de l’Editde Nantes, Henri IV nomma Jacquesde Guengat dans l’Ordre de chevalierde Saint Michel, et chargea René deRieux de lui remettre le collier le 3 juin1603. Or la descendance de Jacques deGuengat nous mène à Plougonver, oùsa petite fille, Louise épouse René deKergorlay seigneur du Cludon.En tout cas, Jacques de Lardièreet son épouse Eléonore, originairede Saint Pol de Léon, ont vécu àPlougonver. Ils tenaient dans le villagede Keruzoret, un domaine, à titrecongéable sous le seigneur du Cludon,consistant en maisons, cours close,chambres, crèches, four, aire, courtils,jardins, vergers et terres. Par ailleurs, ensa qualité de sieur de Kervich il étaitpropriétaire des terres attenantes à celieu.Leurs sept enfants sont nés àKeruzoret entre 1640 et 1650 et laplupart ont eu pour parrain et marrainedes membres ou des proches de la familleKergorlay. Jacques de Lardière et sonépouse Eléonore meurent à quatre joursd’intervalle, respectivement le 18 et le22 mai 1658, peut être à cause d’uneépidémie. A ces dates l’aîné des enfantsn’a que 17 ans !Sans aucun doute la famillebénéficiait d’une assez grande notoriété,si l’en juge par le nombre de parrainagesqu’ils ont assuré sur Plougonver : Jacques9 fois, Eléonore 12, les enfants 35, sanscompter aussi leur présence dans detelles fonctions à Saint Pol de Léon, oùRené de Lardière, notaire et procureurde Léon, fut une quarantaine de foisparrain entre 1671 et 1713.En ce qui concerne l’origine deJacques de Lardière nous restons dans ledomaine des suppositions, vraisemblablesmalgré tout dans le contexte de l’époque.Ce cercle de relations, auquel Jacquesde Lardière ne pouvait être étranger,partant des Montmorency, passant parSuzanne de la Feillée, les de Rieux , lesGuengat, alliés des Avaugour, serait-il denature à éclaircir ce mystère ? S’il étaitavéré que Jacques de Lardière est né àCourtalain en 1600, c’est un descendantd’une lignée de chefs de guerre, mêléeaux grands évènements de l’Histoire deFrance qui aurait laissé à Plougonveret dans la région une importantedescendance.-6-

Voici un aperçu de l’état civildes 7 enfants de Jacques de Lardière1et d’Eléonore Vincentpremières descendances.et de leursLouise née le 3/12/16402 Charlotte née le 24/5/1642, épouse Lucas le Beniguer le 25/6/1658, notaire à PlougonverLeurs 7 enfants naissent à Plougonver21Anne 19/8/1659, épouse Guillaume Torqueau de Loguivy,22Jeanne 1/9/1660, épouse Guillaume Torqueau le 17/2/170023Brigitte 10/9/166324Anne 22/6/166625René 6/10/166926René 3/12/167027Madeleine 8/2/1674, épouse François le Bartz notaire3René né le 7/4/1644, notaire et procureur des régaires de Léon4Françoise née le 9/10/16455Constance née le 21/2/1647 épouse Yves le Morellec le 2/11/1669, ménager, marchandde fil, décède le 29/5/1699. Le couple vit à Keruzoret Plougonver où naissent leurs 6enfants51Anne 15/3/167352Jean 1674, épouse Jeanne le Coroller le 22/2/170053Yves 167654Catherine 14/1/1679, épouse Martin le Bon le 14/2/169555Guillaume 30/5/168256Michel 27/3/1687, épouse Marguerite Fercocq le 24/11/17126Jean né le 21/9/1648 notaire royal agréé par les Hospitaliers de la Feillée7Anne née le 3/10/1650 épouse Guillaume le Toullec notaire à Loguivy-Plougras le28/11/1673 Leurs enfants naissent à Loguivy-Plougras71Catherine 1675 épouseYves le Mat de Loguivy-Plougras le 4/2/169472Charlotte 16/7/1676 épouse Guillaume Jacob de Loguivy le 16/7/169673Barbe 24/11/1678 épouse Vincent Lesquin74Renée 12/168075François Gabriel 7/5/168276Marie-Anne 169477Guillemette 16/12/1686, épouse François Malédant de Plounevez-Moédec,le 17/06/1704-7-

Un autre de Lardiere, prénomméCharles, se manifeste à Plougonver le 3mai 1635, en étant parrain de Louise leMoal ; est-ce aussi un enfant de Jacques,issu d’un précédent mariage, un frère ousimplement une erreur de prénom dansl’acte de baptême ?Marcel FercoqBrigide le Foll fille d’Allain et de Marguerite Derrien a esté baptisée par Mr deKeronnou le susdit jour 9ème de mars 1636 et tenue au sacré font de baptesme parnoble homme Jacques de Lardière sieur de Kervich et Brigide le Foll.Prigent Houarné Curé.Bibliographie : Jean Martin : Histoire et généalogie de laMaison de Montmorency Françoise Kermina : les Montmorency(Perrin)Sources : R de Saint Venant : la famille de Lardièrebulletin Société archéologique duVendomois. Bibliothèque Mazarine. Albert Mousset : documents pour servir àl’histoire de la Maison de Kergorlay. Abbé Chapron : bulletin de la sociétéDunoise 1901. Archives départementales et Centregénéalogique des Côtes d’Armor. Plougonver : « Argoat au naturel » :Michel Guillou, Emile Raoult, Jean-PaulRolland. Liens internet : généa-famille de Carné.-8-

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Saint Gildas de Carnoëtet le Tossen San Veltas2Le choix de Carnoët pour accueillirla désormais célèbre « Vallée des 1000saints » nous donne l’occasion de revenirsur quelques éléments de l’histoire de cesite.« Gildas est l’un de ces moines, de ces “saints” bretons, venus de Bretagneinsulaire au VI siècle, pour émigrer en Armorique, comme Samson, Tugdual,Pol ou David. C’est dans le sud et le centre de cette toute jeune Bretagnequ’il exerce son influence et son rayonnement à partir de l’île d’Houat et deson premier monastère-abbaye de Rhuys. Gildas va se distinguer des autresmoines, ses condisciples au monastère de Llaniltud en Bretagne insulaire,par une particularité : il n’a pas été évêque comme Paul ou Samson, maisil est l’auteur d’une œuvre écrite, historique, importante, le De ExcidioBritanniae, qui l’a consacré écrivain et a contribué à accroître sa notoriété.Car, malgré ses faiblesses et son manque d’objectivité évident, l’ouvragenous apporte de précieux enseignements sur l’histoire, les rois, le clergé de laBretagne insulaire, et ce, depuis la domination romaine jusqu’à la bataille deBadon (une défaite militaire que les Bretons infligèrent aux Anglo-Saxonsvers l’an 500, lors de la conquête anglo-saxonne de l’Angleterre).C’est donc avec cette double personnalité de moine et d’historien que“Gildas le Sage”, comme l’appelle son biographe Caradoc, va dominer la viereligieuse du VI siècle en Armorique. »Voici donc Saint-Gildas tel qu’il estprésenté par Christiane Kerboul-Vilhon.Il est un des saints les plus emblématiquesde Bretagne et, outre la création del’abbaye-monastère de Saint-Gildas deRhuys, nous lui devons la création d’unsecond monastère, justement à Carnoët :« De là il s’enfonce plus encore à l’intérieur du pays vers le Nord-ouest et vaau-devant des populations de Cornouaille.Outre Laniscat où lui est dédiée la grotte où, dit-on, il passait des nuitsentières couché sur une pierre en forme de lit, il va fonder un deuxièmemonastère à Carnoët. Celui-ci était peut-être situé au nord-ouest du bourg- 10 -

de Carnoët ; en effet, sur une petite éminence, onpeut voir aujourd’hui le Tossen San Veltas, grandeenceinte circulaire avec des rejets de terre et unfossé de sept mètres de profondeur, formant unenclos semblable à ceux des monastères bretons etscots ; là dans une chapelle du XV siècle, près dela voie romaine de Carhaix au Yaudet, se situe le“tombeau de saint Gildas”, cercueil monolithe engranit, enfoncé en terre à fleur de sol. Il n’y a pas silongtemps encore, un reliquaire exposait un crâneque la tradition populaire disait être celui de saintTombeau de St GildasGildas, volé depuis peu par de mauvais plaisants.C’était le second monastère fondé par Gildas, en Cornouaille celui-ci,après celui de la presqu’île de Rhuys dans le Bro-Erec. C’est la raison pourlaquelle, à sa mort, ces moines de Cornouaille vinrent, en arrogants rivaux,revendiquer et disputer la dépouille du maître aux moines de Rhuys.Tels sont les domaines de Gildas en Armorique, les lieux d’implantation deson culte et de son influence. Il fonda là des centres d’ardente vie culturelleet religieuse, favorisa l’exploitation des terres et n’hésita pas, quand il lefallait, à intervenir dans la vie politique du pays. C’est ainsi qu’il joua lerôle d’intermédiaire entre Waroc et Conomor et peut-être a-t-il contribuéà abattre Conomor, le Comte du Poher, en qui il voyait probablement unroi trop semblable à ceux de Bretagne insulaire qu’il avait fustigés dans sonAdmonestation. » Christiane Kerboul-VilhonSi la vie de Gildas, comme cellede tous les saints, laisse la part belle àla légende, son culte donna lieu à laconstruction de la chapelle Saint-Gildasde Carnoët et de sa fontaine votive surl’emplacement probable du monastèrequ’il fit construire.Selon la tradition, la chapelle futconstruite à la suite d’un vœu du seigneurKermerc’hou de Kerautem juste encontrebas du Tossen San Veltas, ancienne- 11 Fontaine et Chapelle de St Gildas

forteresse de la châtellenie de Carnoët.Généralement attribuée à l’atelierBeaumanoir, elle fut construite entre lafin du XVe siècle et le début du XVIe siècleet représente un exemple d’intégrationde l’art gothique du XIIIe siècle dansl’art religieux du Centre-Bretagne. Parcertains côtés, on pourrait penser qu’ellefut un essai pour la construction d’unecathédrale.La fontaine donnait lieu à labénédiction des chevaux, remise envigueur dernièrement grâce à l’association« Kevredigezh Sant Gweltas » qui se chargedepuis 1998 de rénover, d’entretenir etd’animer la chapelle et ses abords.Mais, au détour d’un texte d’AnatoleLe Braz, nous découvrons le pardon deSaint-Gildas tel qu’il se pratiquait encoreà la fin du XIXe siècle :« C’est encore un pardon bien original que celui de saint Gildas, enCarnoët. Les personnes sujettes aux maux de dents ou qui ont été morduespar des chiens qu’on croit enragés font vœu d’y envoyer une volaille, coqou poule.Une énorme mue à quatre étages est disposée au bas de l’église, à gauchedu porche. Dès la veille du pardon, elle est pleine, et les bêtes, pendant ladurée des offices, y font le plus extraordinaire vacarme, criant, piaillant,battant des ailes, mêlant leurs gloussements et leurs coquericos à la voix deschantres.A l’issue de la grand-messe, le bedeau pénètre dans la mue, y prend undes plus beaux coqs et grimpe à la balustrade du clocher au pied duquels’est déjà massée la foule. Puis, faisant tournoyer la malheureuse volaille audessus de sa tête, par trois fois, il la lance de toutes ses forces dans l’espace,de façon à ce qu’elle aille tomber au milieu des fidèles.C’est alors une mêlée indescriptible. Toutes les mains se tendent pour saisirl’animal au vol : on se l’arrache, on l’écartèle, on le met en pièces. Et cesont des trépignements, des cris, des bousculades, et aussi des horions. Ons’efforce surtout d’attraper la tête, car celui qui en reste maître est assuré,pour l’année qui suit, de la protection privilégiée du saint. »(A. Le Braz, Les saints bretons)Le site du Tossen San Veltas et sesretranchements que nous connaissonssous le nom de Parc Menez Bihanpermettaient aux troupes romaines decontrôler l’ensemble de la vallée et lesdeux voies romaines passant par Carnoët,toutes deux venaient de Vorgium/Carhaixet menaient l’une au Yaudet et l’autre àGuingamp.- 12 -

Le site est ensuite utilisé comme mottecastrale au Moyen-Âge décrite parGaultier du Mottay comme la continuitéd’un camp romain :“Sur le mamelon de Saint-Gildas on voit les traces d’un camp romaincirculaire dont les fossés ont sept mètres de profondeurs”.Plus tard, ce dernier décrit “l’enceinte fortifiée, de 28 mètres de diamètre,de 110 mètres de tour”.Il s’agit plus certainement d’édificesconstruits aux Xe

de certains membres de sa famille. Jacqueline d’Avaugour, grand-mère . 1603. Or la descendance de Jacques de Guengat nous mène à Plougonver, où sa petite fille, Louise épouse René de . 21 Anne 19/8/1659, épouse Guillaume Torqueau de Loguivy, 22 Jeanne

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