Rapport Sur Le Commerce Et Le Développement 2019

2y ago
5 Views
3 Downloads
723.41 KB
39 Pages
Last View : 28d ago
Last Download : 3m ago
Upload by : Julius Prosser
Transcription

C O N F É R E N C E D E S N AT I O N S U N I E S S U R L E C O M M E R C E E T L E D É V E L O P P E M E N TEMBARGOLe contenu du présent Rapport ne doitêtre ni cité ni résumé dans la presse écrite,audiovisuelle ou électronique avant le25 septembre 2019, 17 heures TURAPPORT SUR LECOMMERCE ET LEDÉVELOPPEMENT 2019LE FINANCEMENT D’UNE NOUVELLE DONNEÉCOLOGIQUE MONDIALEAPERÇU GÉNÉRAL

CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENTRAPPORTSUR LE COMMERCEET LE DÉVELOPPEMENT 2019LE FINANCEMENT D’UNE NOUVELLE DONNEÉCOLOGIQUE MONDIALEAPERÇU GÉNÉRALNATIONS UNIESGenève, 2019

Note 2019, Nations UniesLa présente publication est accessible en libre accèsen se conformant à la licence Creative Commonscréée pour les organisations intergouvernementales,disponible à l’adresse suivante : s appellations employées dans la présentepublication et la présentation des données qui¿JXUHQW VXU OHV FDUWHV Q¶LPSOLTXHQW GH OD SDUW GH l’Organisation des Nations Unies aucune prise deposition quant au statut juridique des pays, territoires,villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracéde leurs frontières ou limites.La photocopie et la reproduction d’extraits sontautorisées à condition que la source soit précisémentindiquée et qu’un exemplaire de l’ouvrage où serareproduit l’extrait cité soit envoyé au secrétariat dela CNUCED ; courriel : gdsinfo@unctad.org.La présente publication a été revue par un serviced’édition externe.L’Aperçu général est également publié en tantque partie du Rapport sur le commerce et ledéveloppement 2019 (UNCTAD/TDR/2019).Publication des Nations Unies établie par laConférence des Nations Unies sur le commerce etle développement.UNCTAD/TDR/2019 (Overview)

APERÇU GÉNÉRALVoilà soixante-quinze ans, dans la fraîcheur des montagnes duNew Hampshire, la communauté internationale s’est rassembléepour instaurer un nouvel ordre mondial, avec pour ambitionIRQGDPHQWDOH GH UHVWUHLQGUH OH SRXYRLU GHV PDUFKpV ¿QDQFLHUV et de renforcer celui des États. Les institutions de Bretton Woodsavaient pour objectifs immédiats d’assurer le plein emploi, deSUpVHUYHU OHV ÀX[ FRPPHUFLDX[ GH UpJOHPHQWHU OHV PRXYHPHQWV GH FDSLWDX[ VSpFXODWLIV HW GH SUpYHQLU OD GpÀDWLRQ LPSRUWpH /H V\VWqPH visait à promouvoir la coordination des politiques en soutien à lastabilité économique mondiale et à faire obstacle aux politiquesd’égoïsme sacré, qui risquaient de compromettre cette stabilité,WRXW HQ ODLVVDQW DX[ eWDWV VRXYHUDLQV XQH PDUJH G¶DFWLRQ VX৽VDQWH pour mettre en œuvre leurs priorités nationales.Voilà quarante ans, les forces du marché sont passées à la contreDWWDTXH 'qV OH GpEXW GHV DQQpHV XQH VpULH GH JUDYHV GpERLUHV pFRQRPLTXHV D pEUDQOp OH FRQVHQVXV G¶DSUqV JXHUUH VXU OD PDUFKH j VXLYUH HW D VXVFLWp OD GLVFRUGH SROLWLTXH 9HUV OD ¿Q GH OD GpFHQQLH OD 3UHPLqUH 0LQLVWUH EULWDQQLTXH IUDvFKHPHQW pOXH D SURPLV GH restaurer l’harmonie et l’espoir en libéralisant les marchés etlibérant l’énergie entrepreneuriale, et, soucieuse de soulignerTX¶XQH WHOOH GpPDUFKH LPSOLTXDLW XQH UXSWXUH IUDQFKH DYHF O¶qUH de Bretton Woods, elle a engagé les membres de son cabinet à sereplonger dans La Constitution de la liberté GH )ULHGULFK D\HN 6L[ PRLV SOXV WDUG 0PH 7KDWFKHU D WURXYp j :DVKLQJWRQ XQ DOOLp partageant ses aspirations, qui, quoique moins intéressé par lesradotages des économistes de l’école autrichienne, a su résumer enune formule lapidaire le revirement idéologique à l’œuvre : « l’ÉtatQ¶HVW SDV OD VROXWLRQ j QRWUH SUREOqPH O¶eWDW HVW OH SUREOqPH ª Des deux côtés de l’Atlantique, une coterie d’universitaires etGH JURXSHV GH UpÀH[LRQ EUDQGLVVDLHQW j WRXW ERXW GH FKDPS XQH

SDQRSOLH FRPSOqWH GH SROLWLTXHV IDYRUDEOHV DX[ PDUFKpV FHQVpHV UpSRQGUH j WRXW SUREOqPH pFRQRPLTXH UpHO RX LPDJLQDLUH /HXU message était simple : tout a un prix, et si le marché déterminece prix librement, la prospérité et l’harmonie sociale sont aurendez-vous.La crise de la dette du début des années 1980 a été l’occasion deIDLUH SDVVHU FH PHVVDJH DX[ SD\V HQ GpYHORSSHPHQW SXLV SHX GH WHPSV DSUqV DX[ SD\V G¶(XURSH GH O¶(VW GRQW O¶pFRQRPLH SODQL¿pH pWDLW HQ YRLH G¶HৼRQGUHPHQW /D FRQWUDFWLRQ GH OD VSKqUH SXEOLTXH HVW DLQVL GHYHQXH XQ SKpQRPqQH GH SRUWpH PRQGLDOH Le projet néolibéral doit sa mise en route à une certaine idéologiepFRQRPLTXH PDLV F¶HVW XQ VHFWHXU ¿QDQFLHU QRXYHOOHPHQW OLEpUDOLVp TXL HQ D pWp OH PRWHXU 8QH IRLV OH FDSLWDO DৼUDQFKL GHV FRQWUDLQWHV de la régulation et du contrôle étatiques, des perspectives derecherche de rente se sont ouvertes pour un secteur bancaireUHYLJRUp WDQGLV TX¶XQ QRXYHO HQVHPEOH GH UqJOHV FRPPHUFLDOHV UpJLVVDQW OHV VHUYLFHV ¿QDQFLHUV O¶LQYHVWLVVHPHQW HW OHV GURLWV de propriété intellectuelle) apportait une protection accrue auxcapitaux volants.Pour Alan Greenspan, disciple en son temps du plumitif néolibéral \Q 5DQG LO QH IDLVDLW DXFXQ GRXWH TXH O¶HVVRU GHV ÀX[ ¿QDQFLHUV internationaux, conjugué à une nouvelle génération de produits¿QDQFLHUV LQQRYDQWV GRQQHUDLW XQ JUDQG FRXS G¶DFFpOpUDWHXU j l’économie mondiale en améliorant l’allocation d’un capital peuabondant à travers le monde, en fragmentant et en décomposantles risques, et en multipliant les possibilités de couverture. À sesdires, c’était là la main invisible d’Adam Smith à l’œuvre à l’échelleinternationale. Selon lui, les marchés mondiaux non réglementésassumaient une fonction de compensation et, à de rares exceptionsSUqV VHPEODLHQW SDVVHU VDQV SHLQH G¶XQ pWDW G¶pTXLOLEUH j O¶DXWUH Les choses ne se sont pas déroulées aussi bien que GreenspanO¶DYDLW HQYLVDJp /H SD\VDJH pFRQRPLTXH D pWp PDUTXp SDU XQH succession de phases d’expansion et de récession qui, en 2008, adébouché sur la plus grave crise économique depuis les années1930, révélant la face cachée d’un monde que régissait la créationde crédit par des opérateurs privés, des banques sous-réglementéesHW O¶LOOXVLRQQLVPH ¿QDQFLHU Les marchés étant en chute libre, il est alors apparu que l’ÉtatpWDLW EHO HW ELHQ OD VROXWLRQ DX SUREOqPH 7DQW VpSDUpPHQW TXH collectivement (dans le cadre du G20), les États ont débloqué2

des sommes records pour endiguer la crise et les institutions¿QDQFLqUHV RQW DLQVL SX rWUH VDXYpHV OHV PDUFKpV rWUH VWDELOLVpV HW OHV pFRQRPLHV rWUH UHGUHVVpHV 'DQV OHV KDXWHV VSKqUHV GX SRXYRLU IXW SURFODPpH OD ¿Q GH O¶qUH GH OD FXSLGLWp ¿QDQFLqUH HW SURPHVVH IXW SULVH GH ¿[HU GH QRXYHOOHV SULRULWpV SRXU FRPEDWWUH OHV LQpJDOLWpV HW O¶LQVpFXULWp HQJHQGUpHV SDU XQH K\SHUPRQGLDOLVDWLRQ HৼUpQpH /D FRPPXQDXWp LQWHUQDWLRQDOH D UpDJL HQ Gp¿QLVVDQW XQ HQVHPEOH d’objectifs ambitieux et porteurs de transformation, assortis d’unepFKpDQFH VWULFWH ¿[pH j 0DLV SDU XQ WUDJLTXH UHYHUV GH fortune, voilà que les architectes de la destruction massive duVHFWHXU ¿QDQFLHU VRQW DXMRXUG¶KXL SULpV GH GpVDPRUFHU OD PHQDFH d’une destruction massive de l’environnement.L’argent a encore la parole, tandis que les gouvernements semblentDYRLU SHUGX OD YRL[ (Q DSSHOHU DX ERQ F XU DX ERQ VHQV HW DX SRUWHIHXLOOH GH O¶pOLWH IRUWXQpH í HQ PLVDQW VXU OH VHQV GH OD responsabilité sociale des entreprises, sur les investissements àLPSDFW RX VXU O¶LQQRYDWLRQ ¿QDQFLqUH í DSSDUDvW rWUH OH VHXO PR\HQ de concrétiser les grands projets d’investissement indispensablespour bâtir un avenir plus inclusif et plus durable. Il fallait, semblet-il, que tout change pour que rien ne change.Cette trajectoire n’est pas seulement un vœu pieux d’économiste.6L XQ TXHOFRQTXH HQVHLJQHPHQW SHXW rWUH WLUp GH O¶KLVWRLUH FHWWH trajectoire est aussi une formule infaillible pour un monde moinsinclusif et moins durable. Si nous voulons que se matérialisentles biens publics nécessaires à la réalisation des objectifs deGpYHORSSHPHQW GXUDEOH 2'' j O¶KRUL]RQ XQH VSKqUH SXEOLTXH VDLQH GpPRFUDWLTXH HW LQFOXVLYH GRLW rWUH FUppH DX[ niveaux mondial et national.7RXW FRPPH OHV DUFKLWHFWHV GH %UHWWRQ :RRGV OD FRPPXQDXWp LQWHUQDWLRQDOH GRLW DYRLU SRXU SULRULWp GH UHVWDXUHU OD FRQ¿DQFH GDQV OD VDJHVVH HW OH SRXYRLU GH O¶eWDW 8Q VLPSOH UHWRXU j O¶qUH GH %UHWWRQ :RRGV QH VDXUDLW WRXWHIRLV VX৽UH /H SURMHW LQLWLDO présentait trop de défauts : il était géré comme un club de riches,qui a accentué les fractures technologiques, n’a pas permis deremédier à l’inégalité dans les relations commerciales, a toléré desdépenses militaires ruineuses et a ignoré les pressions s’exerçantsur l’environnement.Si nous voulons inverser la tendance à la polarisation des revenusGDQV HW HQWUH OHV SD\V FUpHU XQ V\VWqPH ¿QDQFLHU VWDEOH DX VHUYLFH de l’économie productive, atténuer les menaces liées aux nouvelles3

WHFKQRORJLHV WRXW HQ WLUDQW SDUWL GHV SRVVLELOLWpV TX¶RৼUHQW FHV technologies, et investir massivement dans des sources d’énergie,GHV PR\HQV GH WUDQVSRUW HW GHV V\VWqPHV DOLPHQWDLUHV SURSUHV QRXV avons besoin d’une nouvelle donne écologique mondiale.De bons moments et de moins bonsLes perspectives de l’économie mondiale sont actuellement plongéesdans le brouillard des tensions commerciales internationales et desGL൵pUHQGV JpRSROLWLTXHV 6L XQ FRQVWDW SHXW rWUH GUHVVp GL[ DQV DSUqV que le G20 fut intervenu pour enrayer la panique sur les marchés etVDXYHU XQ V\VWqPH ¿QDQFLHU HQ GpURXWH F¶HVW TXH OD FURLVVDQFH Q¶D SDV pu s’installer dans la durée.Les États-Unis d’Amérique connaissent la reprise la plus longue deleur histoire, mais aussi l’une des plus faibles et ses retombées sur lesrevenus ont été minimes. Le rebond induit par les réductions d’impôtsde 2017 s’estompe et l’envolée annoncée des investissements tardepour le moins à se manifester. Dans les autres pays développés, lerebond a été encore plus bref. La zone euro est en passe de retomberdans le marasme : l’économie allemande montre des signes évidentsG¶HVVRX൷HPHQW HW XQH DQQpH SDUWLFXOLqUHPHQW WUDXPDWLVDQWH semble attendre le Royaume-Uni, avec le psychodrame du Brexití PDOYHQX SRXU O¶HQVHPEOH GH O¶pFRQRPLH HXURSpHQQH Nombre de commentateurs conjecturent qu’en 2020 l’économie despays avancés essuiera des vents contraires qui la pousseront vers laUpFHVVLRQ GH PrPH SDU FRQWUHFRXS TXH O¶pFRQRPLH PRQGLDOH GDQV VRQ ensemble. Les grandes banques centrales ont déjà mis en veilleuse lanormalisation des politiques monétaires, mais la crainte va grandissanteTX¶XQH QRXYHOOH YDJXH G¶DVVRXSOLVVHPHQW TXDQWLWDWLI QH VX൶VH SDV j donner à la demande globale l’impulsion dont elle a besoin.Il reste aussi à déterminer si un coup d’accélérateur monétaire aiderait ounon à nouveau les pays émergents. Le ralentissement à l’œuvre en cetteannée 2019 est perceptible dans toutes les régions en développement,l’Amérique latine étant la plus durement touchée. Les concepts de4

« découplage » et de « convergence », qui avaient brièvement misG¶DFFRUG OHV EHDX[ SDUOHXUV HW OHV LQYHVWLVVHXUV DSUqV OD FULVH ¿QDQFLqUH mondiale du fait que les pays en développement (y compris les pays dits« émergents ») avaient connu un rebond rapide, ont depuis été mis enVRXUGLQH /HV SD\V GX JURXSH %5,&6 GRQW O¶pFRQRPLH DYDLW SURJUHVVp à un rythme annuel moyen dépassant les 10 % immédiatement après laFULVH RQW D൶FKp XQH FURLVVDQFH GH O¶DQQpH SDVVpH L’endettement des pays en développement étant plus élevé que jamaisHQYLURQ PLOOLDUGV GH GROODUV DX WRWDO OH PDLQWLHQ GHV WDX[ G¶LQWpUrW j OHXU QLYHDX DFWXHO DOOpJHUDLW OD FKDUJH GX VHUYLFH GH OHXU GHWWH /HV PDUFKpV ¿QDQFLHUV VRQW FHSHQGDQW YHUVDWLOHV HW SHXYHQW PrPH devenir féroces en cas de conjoncture défavorable. Dans un contexted’incertitude croissante et d’anxiété des investisseurs, un abandonGHV PDUFKpV pPHUJHQWV DX SUR¿W GH OD VpFXULWp UHODWLYH TX¶R൵UHQW les États-Unis d’Amérique pourrait encore enclencher une spiraleGpÀDWLRQQLVWH Rien d’étonnant donc à ce que, partout dans le monde, les décideursVFUXWHQW O¶KRUL]RQ j O¶D൵ W GHV SUpPLFHV GH FKRFV j YHQLU /D GpJUDGDWLRQ du climat commercial est une source probable d’accentuation desIULFWLRQV 6RXV O¶H൵HW GH OD EDLVVH GH OD GHPDQGH PRQGLDOH OH FRPPHUFH a stagné et au premier trimestre de 2019, ne progressant que de 0,4 %par rapport au premier trimestre de 2018, selon les estimations. Leshausses unilatérales des droits de douane que les États-Unis d’Amériqueont commencé à imposer à partir du début de 2018, d’abord sur certainsproduits bien précis, puis sur une gamme plus large d’importations enprovenance de Chine, n’ont pas aidé. Plusieurs pays ont riposté. Lesrépercussions de ces mesures sont demeurées supportables jusqu’àprésent, mais une reprise des hausses et contre-hausses tarifaires pourraitse révéler très onéreuse si elle se double d’un nouveau ralentissementde l’investissement.D’autres courants dangereux circulent sous les eaux déjà passablementDJLWpHV GH O¶pFRQRPLH ,O HVW WRXMRXUV SOXV SDWHQW TXH OH GL൵pUHQG opposant les États-Unis d’Amérique à la Chine porte moins sur lesdroits de douane que sur les ambitions technologiques d’un pays en5

développement à revenu intermédiaire. L’accès aux technologiesétrangères a aidé les économies avancées d’aujourd’hui à gravir l’échelledu développement ; les pays en développement résisteront aux tentativesYLVDQW j OHV HPSrFKHU GH SURJUHVVHU VXU FHWWH PrPH pFKHOOH HQ UpGXLVDQW encore leur marge d’action. Cette situation pourrait amoindrir encoreOD FRQ¿DQFH GpMj HQWDPpH GDQV OH V\VWqPH PXOWLODWpUDO HW DVVRPEULU davantage les perspectives économiques mondiales./HV ÀXFWXDWLRQV GH FKDQJH QH IRQW TX¶H[DFHUEHU OH FOLPDW G¶LQTXLpWXGH pFRQRPLTXH 6RXV O¶HIIHW GH OD ILQDQFLDULVDWLRQ GHV PDUFKpV GHV devises, les taux de change sont devenus bien plus volatiles à l’ère del’hypermondialisation. L’indice des devises émergentes de Morgan6WDQOH\ D QHWWHPHQW DXJPHQWp GpEXW DYDQW GH FKXWHU IRUWHPHQW HQWUH PL DYULO HW ¿Q PDL SXLV GH UHPRQWHU 7URLV IDFWHXUV H[SOLTXHQW FHWWH LQVWDELOLWp GH IRUWHV ÀXFWXDWLRQV GDQV GHV SD\V HQ FULVH FRPPH O¶ UJHQWLQH HW OD 7XUTXLH OD YRODWLOLWp GHV ÀX[ GH FDSLWDX[ YHUV OHV pays émergents, imputable à l’incertitude planant sur l’évolution despolitiques dans les pays développés et à la détérioration des perspectivesde croissance dans les pays émergents ; la pression généraliséequ’exercent les autorités des États-Unis d’Amérique pour préserverOD FRPSpWLWLYLWp ª GX GROODU 'DQV XQ V\VWqPH ¿QDQFLHU LQWHUQDWLRQDO encore fortement tributaire de la lisibilité du rôle du dollar, transformeren une arme économique cette fonction d’étalon, dénoncée depuisORQJWHPSV FRPPH XQ SULYLOqJH H[RUELWDQW ª SRXUUDLW rWUH XQ IDFWHXU supplémentaire de déstabilisation. Dans l’immédiat, de nombreux paysHQ GpYHORSSHPHQW FUDLJQHQW TX¶XQH SHUWH LPSRUWDQWH GH FRQ¿DQFH HQ leur monnaie, consécutive à une augmentation rapide du montant deOHXU GHWWH H[WpULHXUH QH OHV H[SRVH j GHV SUHVVLRQV GpÀDWLRQQLVWHV ELHQ plus intenses, comme tel a déjà été le cas en Argentine et en Turquie.Les marchés des produits de base ont évolué en dents de scie depuis laFULVH ¿QDQFLqUH ,OV FRQQDLVVHQW DFWXHOOHPHQW XQH SpULRGH G¶DFFDOPLH avec des prix nettement inférieurs aux pics atteints au lendemain de laFULVH 6L OD OpWKDUJLH GH OD GHPDQGH H[SOLTXH O¶DWRQLH GHV SUL[ VXU GH nombreux marchés des produits de base ces derniers mois, la volatilitéà moyen terme a été imputable aux fortes variations des cours duSpWUROH j OD ¿QDQFLDULVDWLRQ GHV PDUFKpV GHV SURGXLWV GH EDVH HW j OD 6

concentration de la puissance économique dans les mains d’un petitnombre de sociétés internationales de commerce.L’indice des prix des produits de base de la CNUCED est tombé de HQ RFWREUH j HQ GpFHPEUH GH OD PrPH DQQpH DYDQW GH remonter à environ 120. Les prix des combustibles sont à l’origine dela baisse observée au dernier trimestre de 2018, l’indice des prix descombustibles ayant chuté de 149 en octobre à 115 en décembre. Lareprise intervenue par la suite est imputable pour une part à la hausseGHV SUL[ GX SpWUROH VRXV O¶H൵HW GHV VDQFWLRQV LPSRVpHV j O¶,UDQ HW SRXU une autre part, à la légère augmentation des prix des minéraux, desminerais et des métaux.8Q 1RUG SRXVVLI XQ 6XG DX[ SULVHV DYHF XQ UDOHQWLVVHPHQW JpQpUDO et une montée des niveaux d’endettement partout dans le monde sontautant de menaces pesant sur l’économie mondiale. Ces facteurs,FRQMXJXpV j O¶DFFURLVVHPHQW GH OD YRODWLOLWp GHV PDUFKpV j OD ¿VVXUDWLRQ du système multilatéral et à l’incertitude grandissante, tracentles contours des enjeux les plus urgents de l’action publique. Lesorientations macroéconomiques adoptées à ce jour étaient déséquilibréesHW LQVX൶VDPPHQW FRRUGRQQpHV SRXU GRQQHU XQH LPSXOVLRQ VRXWHQXH j la demande globale, se réduisant à un mélange de mesures de réductionGHV FR WV HW GH OLEpUDOLVDWLRQ WDQGLV TXH OHV DMXVWHPHQWV pWDLHQW ODLVVpV DX jeu du marché. Des poussées éphémères de croissance et une volatilité¿QDQFLqUH DFFUXH HQ RQW pWp OHV UpVXOWDWV SUpYLVLEOHV PDLV GHV Gp¿V GH plus grande ampleur et véritablement redoutables attendent l’humanitéet la planète.Signe des temps/¶LQVpFXULWp ¿QDQFLqUH OD SRODULVDWLRQ pFRQRPLTXH HW OD GpJUDGDWLRQ de l’environnement sont désormais les traits saillants de l’ère del’hypermondialisation. Ces phénomènes sont en outre étroitementinterconnectés et se renforcent mutuellement, selon des modalitéssusceptibles d’alimenter un cercle vicieux de détérioration économique,sociale et environnementale.

&HWWH PHQDFH HVW FRQFRPLWDQWH j XQH pURVLRQ LQTXLpWDQWH GH OD FRQ¿DQFH envers les dirigeants politiques, tenant au fait que les écarts de revenus sesont creusés dans tous les pays et que les priorités d’action des pouvoirsSXEOLFV VRQW UHVVHQWLHV FRPPH DX VHUYLFH GHV LQWpUrWV GHV JDJQDQWV GH l’hypermondialisation et comme peu soucieuses des groupes qui en onttiré un maigre parti ou ont été relégués encore plus bas. Les règles dujeu, qui avaient engendré des degrés élevés d’inégalité, d’insécurité etd’endettement avant la crise, sont restées presque inchangées après,attisant les ressentiments, souvent dirigés contre les étrangers, etDFFHQWXDQW OHV GLYLVLRQV SROLWLTXHV &HW H൵ULWHPHQW GH OD FRQ¿DQFH V¶HVW SURGXLW DX PRPHQW PrPH R O¶DFWLRQ FROOHFWLYH LQGLVSHQVDEOH pour bâtir un avenir meilleur pour tous nécessite un sentiment accrude responsabilité partagée et de solidarité.Adoptés en 2015 par l’Organisation des Nations Unies, les ODD ontété conçus comme un guide sur la voie d’un tel avenir. Face au retardGpMj DFFXPXOp GDQV OHXU UpDOLVDWLRQ GRQW O¶pFKpDQFH D pWp ¿[pH j l’exaspération monte dans certains cercles de décideurs et à tous lesQLYHDX[ GH GpYHORSSHPHQW /H SUREOqPH UpVLGH GDQV O¶LQVX൶VDQFH GHV fonds disponibles, qui ne permet pas de réaliser les investissementsPDVVLIV GRQW O¶DSSOLFDWLRQ GX 3URJUDPPH GpSHQG HQ Gp¿QLWLYH O¶KHXUH R OHV ¿QDQFHV SXEOLTXHV VRQW JUHYpHV SDU O¶DFFURLVVHPHQW GHV QLYHDX[ G¶HQGHWWHPHQW HW R OD GLVFRUGH SROLWLTXH HQWUDYH OD SODQL¿FDWLRQ à long terme, certains estiment qu’il faudra ponctionner les ressourcesGHV SDUWLFXOLHUV IRUWXQpV HW GHV LQVWLWXWLRQV ¿QDQFLqUHV SULYpHV SRXU porter de milliards de dollars à des milliers de milliards de dollars lePRQWDQW DQQXHO GH O¶HQYHORSSH ¿QDQFLqUH Le tableau est de prime abord encourageant. Les entreprisesmultinationales ont en main, selon les estimations, un matelas dequelque 2 000 milliards de dollars de liquidités et la valeur cumuléeGHV DFWLIV GHV SDUWLFXOLHUV OHV SOXV IRUWXQpV GpSDVVH OHV PLOOLDUGV GH GROODUV 6HORQ OHV HVWLPDWLRQV GH O¶2&'( OHV LQYHVWLVVHXUV institutionnels de ses pays membres détiennent des actifs se montant à PLOOLDUGV GH GROODUV j O¶pFKHOOH PRQGLDOH HW PrPH VL OHV FKL൵UHV relatifs aux investisseurs institutionnels des pays en développement sont8

SOXV GL൶FLOHV j REWHQLU OH PRQWDQW HVWLPDWLI GHV DFWLIV GpWHQXV SDU OHV fonds de pension brésiliens dépasse les 220 milliards de dollars et celuide l’ensemble des fonds de pension africains avoisine les 350 milliardsGH GROODUV 7RXMRXUV VHORQ OH PrPH DUJXPHQWDLUH

LE FINANCEMENT D’UNE NOUVELLE DONNE ÉCOLOGIQUE MONDIALE CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT RAPPORTSUR LE COMMERCEET LE DÉVELOPPEMENT2019 EMBARGO Le contenu du présent Rapport ne doit être ni cité ni résumé dans la presse écrite, audiovisuelle ou électronique

Related Documents:

-Rapport commun portant sur les dimensions didactiques et pédagogiques de l'épreuve page 47-Rapport sur les dimensions partenariales de l'enseignement page 52-Rapport sur l'épreuve de mise en situation professionnelle : option architecture page 57-Rapport sur l'épreuve de mise en situation professionnelle : option arts appliqués page 61

Chapitre II – Rapport statistique sur la Loi sur l’accès à l’information Loi sur l’accès à l’information — Rapport annuel 2008-2009 5 Tendance générale de la charge de travail L’Annexe B fait un survol du rapport statistique sur les demandes présentées en vertu

Le commerce electroniaue et ses conseauences sur Vactivite documentaire 2 Commerce electronique et ses consequences sur Pactivite documentaire Liang Jian-sheng Resume Ce rapport est une etude d'analyse des documents sur le commerce electronique. C'est un phenomene mondial, son developpe

Pasadena (CA) Chamber of Commerce Paso Robles Chamber of Commerce Perris Valley Chamber of Commerce Petaluma Area Chamber of Commerce . East Haven Chamber of Commerce Fairfield Chamber of Commerce Granby Chamber of Commerce Greater Danbury Chamber of Commerce Greater Hartford BOMA

Rapport sur le commerce mondial 2016 Dans l’économie mondiale actuelle de plus en plus interconnectée, on assiste à la transformation non seulement du contenu du commerce mais aussi de ses acteurs. Le commerce international

RAPPORT ANNUEL AU PARLEMENT - LOI SUR LA PROTECTION DES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS Société canadienne d’hypothèques et de logement 6 2. Rapport concernant la Loi sur la protection des renseignements personnels (i) Demandes en vertu de la Loi Pendant la période visée par le rapport, soit du 1 er avril 2

Remarques du Président du Jury 35 ADMISSIBILITÉ Rapport sur l'épreuve écrite d'« Esthétique et sciences de l'art » 40 Rapport sur l'épreuve écrite d'« Histoire de l'art » 53 Rapport sur l'épreuve de « Pratique plastique » 59 ADMISSION

RAPPORT ANNUEL 2016-2017 OTTIAQ 3 2 TABLE DES MATIÈRES Raison d’être, mission, vision, valeurs et logo 4 Lettres de présentation 5 Rapport du président du conseil d’administration 7 Rapport des activités du conseil d’administration (article 5) 10 Rapport des activités du comité sur la réserve d’actes 16