Résumé Rapport Sur Le Développement Humain En Afrique -

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RésuméRapport surle développement humainen Afrique - 2012Vers une sécurité alimentairedurableProgrammedes Nations Uniespour le développement(PNUD)

Copyright 2012Programme des Nations Unies pour le développementBureau régional pour l’Afrique (BRA)1 UN Plaza, New York, NY 10017, USATous droits réservés. Il est interdit, sauf accord préalable du PNUD/BRA,de reproduire le présent ouvrage, de le stocker dans un système derecherche documentaire ou de le communiquer, sous quelque forme oude quelque manière que ce soit, électronique, mécanique, par photocopie,enregistrement ou tout autre moyen.Disponible chezUnited Nations Publications300 East 42nd Street, IN-927A, New York, NY 10017, USATéléphone : 1 212 963 8302 and 1 800 253 9646 (à partir des États-Unis)E-mail : publications@un.orgSites Web : https://unp.un.org, www.undp.org/africa et www.afhdr.orgImprimé aux États-Unis par Colorcraft of Virginia, Inc. La couverture estimprimée sur du papier 12 pt. Carolina C1S Cover. Le texte est imprimésur du papier Cascades’ 60# Roland Opaque50, produit à partir de 50 %de fibres recyclées après consommation. Ces deux types sont certifiéspar le Forest Stewardship Council (Association pour la protection de laforêt) et faits de pâtes ECF (blanchies sans chlore gazeux). L’impressionfait appel à des encres végétales et des technologies respectueuses del’environnement.[FSC logo goes here]Édition et production : Communications Development Incorporated,Washington, DC, USAConception : Melanie Doherty Design, San Francisco, CA, USATraduction et maquette : Strategic Agenda LLPCrédits photos : en haut, Pablo Tosco/Oxfam; en bas, Neil Palmer/CIATLes analyses et les recommandations de politique de ce Rapport nereflètent pas nécessairement les vues du Programme des Nations Uniespour le développement, des membres de son Conseil d’administration oudes États membres des Nations Unies.Pour une liste des erreurs ou des omissions décelées à la suite del’impression, prière de consulter notre site Web à l’adresse suivante :http://www.afhdr.org.

Avant-proposAu cours des dix dernières années, la croissance économique a enregistré un rebondextraordinaire sur le continent. De nombreuxpays africains figurent au rang des pays qui affichentdes taux de croissance les plus élevés au monde etleur vitalité ne semble pas souffrir de l’incertitudepersistante qui plane aujourd’hui sur l’économiemondiale. Grâce à ce dynamisme retrouvé, la diminution très attendue de la pauvreté s’est amorcéedans la région, qui envisage désormais l’avenir avecun regain d’optimisme. Il ne fait aucun doute quela croissance économique contribue au développement humain mais il est impératif que la croissancese maintienne à long terme. Pourtant, à elle seule, lacroissance ne suffit pas à résoudre les problèmes del’Afrique. Comme le montre le premier Rapport surle Développement Humain en Afrique du Programmedes Nations Unies pour le Développement (PNUD),le progrès rapide de l’économie n’ont pas suffi àassurer la sécurité alimentaire et une proportionsignificative de la population est encore victime dela faim. Depuis leur lancement en 1990, les Rapportssur le Développement Humain du PNUD ne cessentde préconiser l’adoption d’une approche du développement axée non seulement sur la croissanceéconomique mais également sur les personnes.Depuis 2000, l’Afrique a subi plusieurs épisodesgraves d’insécurité alimentaire, qui se sont soldéspar de lourdes pertes en vies humaines et enmoyens d’existence. Au moment même où leprésent Rapport est publié, une nouvelle crise alimentaire frappe de plein fouet la région du Sahel,en Afrique de l’Ouest. Au cours de la seule année2011, des millions de personnes ont été affectéespar la famine, de l’autre côté du continent, dansla Corne de l’Afrique, et plus précisément danscertaines régions de la Somalie. Des catastrophes,comme les sécheresses ou les mauvaises récoltes,sont souvent à l’origine de ces crises. Pourtant, leurscauses réelles sont plus profondes.En effet, comme l’indique le présent Rapport, lesmauvaises récoltes et le manque de nourriture nesont pas les seuls responsables de la famine et dela faim. Le plus souvent, le problème réside dansl’accès inégal à l’alimentation, qui survient lorsqueles personnes n’ont pas les moyens de produire oud’acheter des denrées alimentaires. Cet accès inégalest ainsi symptomatique des faibles revenus et dela forte vulnérabilité qui continuent de caractériserde nombreux Africains. Si la famine fait la une desjournaux, poussant régulièrement les autoritésnationales et les organisations d’aide humanitaireà intervenir, les crises silencieuses que sont lamalnutrition chronique et la faim saisonnière nereçoivent pas toute l’attention voulue. Leurs effetsseront pourtant ressentis par des générations d’Africains, privant les enfants d’un avenir et les parentsde leur dignité tout en freinant les progrès liés audéveloppement humain, et ce en dépit de la vitalitééconomique retrouvée de l’Afrique.Pour assurer à tous les Africains un avenir axé surla sécurité alimentaire , il convient de recentrer lesactions sur des domaines clés, allant de l’augmentation de la productivité des petits exploitants agricoles à l’amélioration de la nutrition des enfants, aurenforcement de la résilience des communautéset de la durabilité des systèmes alimentaires, et enpassant par l’autonomisation des femmes et despopulations rurales pauvres. Ces interventions neseront couronnées de succès que si, d’une part,nous abordons la sécurité alimentaire comme undéfi allant au-delà des mandats sectoriels et s’inscritdans les stratégies nationales de développement etsi, d’autre part, nous assurons une meilleure coordination et intégration des actions liées au développement et à l’aide humanitaire afin de renforcer larésilience des personnes et des communautés faceaux crises, aussi graves soient-elles.Ce double impératif joue un rôle moteur dansla mise en œuvre du Cadre d’accélération dela réalisation des objectifs du Millénaire pour leDéveloppement dans quatre pays du Sahel. CeCadre cherche à dynamiser les progrès en identifiant les goulots d’étranglement et les contraintesentravant la réalisation des objectifs en matière desécurité alimentaire et de nutrition (OMD 1) et enrenforçant la coordination (notamment au niveaudu financement) entre les gouvernements nationaux, le système des Nations Unies et d’autres partenaires. Le PNUD s’est engagé dans de tels effortstransversaux et concertés, qui me semble d’autantplus importants au regard des problèmes posés parl’alimentation de populations en pleine croissancedémographique, ainsi que des tentatives visant àAvant-propos iii

éviter la dégradation de l’environnement et à atténuer les effets du changement climatique.L’analyse et les recommandations présentéesdans le présent Rapport sont le résultat de consultations exhaustives auprès d’universitaires, de chercheurs, de décideurs politiques et de professionnelsdu développement tant en Afrique que dansd’autres régions du monde. En effet, les Rapportssur le Développement Humain ont entre autres caractéristiques de fournir une plateforme aux analysesindépendantes et rigoureuses et aux débats ouvertssur les défis cruciaux liés au développement. J’ail’espoir que ce premier Rapport sur le DéveloppementHumain en Afrique permettra de relancer le débativsur les moyens d’assurer une sécurité alimentairedurable et d’accélérer le développement humainsur le continent et qu’il débouchera sur des actionsplus décisives. Libérons à jamais l’Afrique de l’insécurité alimentaire et de la faim.Helen ClarkAdministrateurProgramme des Nations Unies pour le développement

PréfaceCe Rapport n’aurait pas lieu d’exister si lesgouvernements africains avaient réponduaux aspirations de leurs peuples au cours des30 dernières années. Un quart de la populationde l’Afrique subsaharienne ne souffrirait pas desous-alimentation et un tiers des enfants africainsn’accuserait pas de retard de croissance. Les agriculteurs ne seraient pas si nombreux à subsisterpéniblement en cultivant des parcelles minusculesaux sols appauvris. La région connaîtrait la sécurité alimentaire et l’écart entre son développementhumain et celui de pays plus avancés n’aurait pasété aussi grand.L’insécurité alimentaire chronique en Afriquesubsaharienne est le résultat de décennies demauvaise gouvernance. Des régimes peu soucieuxdes intérêts de leurs populations, ont transforméles ressources de la région en structures du pouvoirpatrimonial. Des élites cupides, promptes à tirerparti de la corruption et du trafic d’influence, sesont interposées entre les responsables politiqueset les populations, ont monopolisé les ressourcesde l’État au détriment du milieu rural, sans pourautant investir dans les secteurs productifscréateurs d’emploi. Dans l’ensemble de l’Afriquesubsaharienne, les infrastructures rurales se sontdétériorées, l’agriculture a dépéri, les inégalités degenre ou autres se sont accrues et les systèmesalimentaires ont stagné. Les petits exploitantsagricoles, dont dépend le redressement del’agriculture, sont depuis longtemps pris entre lemarteau et l’enclume. Le premier pas menant aurétablissement de la sécurité alimentaire consiste àles affranchir de cette situation difficile et à donnerlibre cours à leur potentiel.La communauté internationale ne tranche paspar sa réaction face à cette triste réalité. Les paysdéveloppés maintiennent des subventions agricoles qui profitent à leurs riches producteurs etcontribuent à la marginalisation des petits exploitants démunis d’Afrique subsaharienne. Pendantde nombreuses années, des programmes d’ajustement structurel conçus à l’étranger ont affaibli lacapacité de l’État et encouragé les gouvernementsafricains à rembourser leurs fortes dettes en détournant les ressources de la production vivrière auprofit des cultures de rentes. L’un après l’autre, lespays ont subi les conséquences de la chute des prixdes matières premières et de la volatilité croissanted’importations coûteuses. L’indifférence affichéepar certains partenaires du développement enversl’agriculture subsaharienne allant de pair avec lanégligence des gouvernements, les agriculteurs sesont souvent retrouvés à la merci d’une aide soumise à des conditions contre-productives.Le paradoxe est de taille : malgré les excédentsmondiaux de produits alimentaires, la faim et lamalnutrition persistent sur un continent au vastepotentiel agricole. Il est impératif de d’enclencherune dynamique de changement radical. En dépitde la remarquable croissance économique des dixdernières années et du retournement renversementpositif de certains indicateurs du développementhumain, l’Afrique subsaharienne continue d’être larégion du monde où l’insécurité alimentaire est laplus grande. Le spectre de la famine, qui a disparupartout ailleurs, ne cesse de hanter des millions depersonnes dans la région. La Somalie a subi uneénième famine en 2011 et le Sahel court le mêmerisque en 2012.Quoiqu’il en soit, le passé est une chose etl’avenir en est une autre. Les Africains ne sont pascondamnés à mourir de faim, pour autant que lesgouvernements agissent vigoureusement pourmettre en œuvre les politiques et les mécanismesde soutien appropriés. La faim, la famine et l’insécurité alimentaire peuvent être évitées. Il est possible, une fois pour toute, de mettre un terme auximages consternantes associées depuis bien troplongtemps à l’Afrique subsaharienne, tels que lesenfants affamés et les centres de distribution d’aidealimentaire.Les stratégies en matière de sécurité alimentaire doivent, d’une part, résoudre les problèmespropres à l’Afrique et, d’autre part, faire face auxchangements importants du système alimentairemondial. En effet, de nouveaux facteurs – pressiondémographique, diminution des ressources naturelles (notamment l’eau et les nutriments du sol) etl’adoption croissante d’un régime alimentaire carné(qui exige de plus grandes quantités d’eau et de céréales) par les nouvelles classes moyennes des paysémergents – sont à la base de nouveaux modesde production et de consommation alimentaires.Préface v

La volatilité des prix mondiaux des denrées alimentaires est due à l’augmentation de la demande etaux dysfonctionnements de l’approvisionnement,qui sont quant à eux liés au changement climatiqueet à la fluctuation des prix des intrants agricoles,dont les engrais et le pétrole.La croissance et l’enrichissement de la populationen Afrique subsaharienne ne feront qu’accentuerces problèmes. Au cours des cinquante prochainesannées, la région sera amenée à augmentersensiblement sa production alimentaire afin derépondre aux besoins de sa population tout enatténuant les contraintes que l’agriculture fait pesersur l’environnement.Il y a un demi-siècle, les révolutions vertes en Asieet en Amérique latine ont marqué le début d’avancées scientifiques et technologiques soutenuesqui ont fini par éradiquer la faim dans ces régions.Des millions de vies ont été épargnées en Asie. Lesrégions affectées par la famine dans le passé sontainsi devenues des greniers. Pourquoi ne pourrait-ilpas en être de même en Afrique subsaharienne ?L’Afrique possède les connaissances, les technologies et les moyens permettant d’éradiquer la faimet l’insécurité alimentaire. Pourtant, la volonté etl’engagement politiques lui font encore défaut. Lecontinent doit cesser de dépendre des autres pourse nourrir. Cette attitude porte atteinte à sa dignitéet freine son potentiel. Si certains pays africains sonten mesure d’acheter et de déployer des chars etavions de combat, de l’artillerie lourde et d’autresmoyens modernes de destruction, pourquoi neseraient-ils pas capables de maîtriser le savoir-faireagricole ? Pourquoi l’Afrique serait-elle incapable devifinancer la technologie, les tracteurs, l’irrigation, lesvariétés de semences et la formation nécessaires àla sécurité alimentaire ?Le présent Rapport soutient que l’Afrique subsaharienne peut s’affranchir de l’insécurité alimentairepersistante en s’appuyant sur quatre moteurs dechangement cruciaux : l’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants ; l’accroissement de l’efficacité des politiques nutritionnelles,visant prioritairement les enfants ; le renforcementde la résilience des communautés et des foyerspour résister aux chocs ; et le développement dela participation et de l’autonomisation des individus, en particulier des femmes et des populationsrurales pauvres. En mettant fin aux ravages causées par la faim et la malnutrition, ces moteurs dechangement vont promouvoir le développementdes capacités et les conditions nécessaires au développement humain. Une population bien nourrieet autonome a plus de chances de s’instruire, departiciper à la société et d’augmenter son potentielhumain et économique. Dotée des politiques etdes institutions adéquates, l’Afrique pourra maintenir le cercle vertueux du développement humain etd’une sécurité alimentaire durable.Tegegnework GettuSecrétaire général adjoint et directeur régionalBureau régional pour l’AfriqueProgramme des Nations Unies pour le développement

Table des matières du Rapport completAvant-proposPréfaceRemerciementsVUE D’ENSEMBLECHAPITRE 1De la faim au développement humainDe la sécurité alimentaire au développement humainInteractions entre la sécurité alimentaire et le développement humainDroits : être en mesure de produire, d’acheter ou de vendre des denrées alimentairesCapacités : l’essence des choix humainsDroit à l’alimentation : dynamiser les droitsTendances du développement humain en Afrique subsaharienne et croissance paradoxale del’insécurité alimentaireIndice de développement humain : l’Afrique subsaharienne toujours à la traîneLes dix dernières années marquent un tournantDes améliorations en matière de sécurité alimentaire insuffisantes au vu de la croissance économiquePolitiques directricesVulnérabilité face aux conditions météorologiquesVolatilité des prix des denrées alimentairesViolence et conflitsCHAPITRE 3Problèmes persistants et menaces émergentes en matière de sécurité alimentaireCauses profondes de l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienneInégalités en matière de ressources et de possibilitésTrafic d’influence et négligencePratiques internationales néfastesLes nouvelles menaces qui pèsent sur les systèmes alimentaires et le développement durableChanger les dynamiques démographiquesProblèmes liés à l’environnement : l’eau et les solsLes dangers du changement climatiqueL’Afrique subsaharienne à l’heure des décisionsCHAPITRE 4Augmentation des rendements agricoles : la clé pour stimuler l’alimentation, l’emploi et les revenusProductivité agricole durable au profit de l’alimentation, de l’emploi et des revenusPourquoi les politiques publiques ignorent la nutritionTenir la promesse de la productivité agricoleRésilience et autonomisation : vecteurs de la sécurité alimentaireRésilience : atténuation des pressions sur les systèmes alimentaires, gestion des risques et améliorationde la protection socialeAutonomisation et justice sociale : élargir les bases de la sécurité alimentaireCHAPITRE 2Persistance de l’insécurité alimentaire malgré l’abondance des ressourcesDisponibilité des denrées alimentairesComprendre les schémas de la production alimentaire en Afrique subsaharienneRendements à la traîne en Afrique subsaharienneComment le commerce et l’aide en matière d’alimentation affectent la disponibilité des denréesalimentairesCaractérisation des problèmes liés à la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienneAccès à la nourritureFaible pouvoir d’achat et pauvreté persistanteLa croissance de la productivité agricole peut contribuer à la sécurité alimentaire et au développementhumainL’augmentation rapide des rendements peut concrétiser le potentiel de l’agricultureL’augmentation sensible et durable des rendements agricoles est possibleAtteindre la limite de la productivité agricole : adoption plus rapide, large et durable des intrantsStimuler l’utilisation durable des intrantsCombler le déficit en matière d’infrastructuresÉlargir les marchés des assurances et des créditsRepousser la frontière de la productivité agricole : création et application des connaissances localesGénérer des connaissances par le biais de la recherche et du développementFaire participer les jeunes à l’agriculture par le biais de l’innovationProfiter de la nouvelle dynamique politique pour augmenter la productivité agricoleVue d’ensemble des options politiquesCHAPITRE 5Protection des droits à l’alimentationPolitiques nutritionnelles au service d’un avenir axé sur la sécurité alimentaireLa faiblesse des infrastructures augmente les coûts et restreint l’accèsUne mauvaise nutrition des foyers affecte le développement humainUtilisation de la nourritureLe piège de la pauvreté et de la malnutritionAu-delà de l’alimentation : conditions de vie et autres facteurs affectant la nutritionMalnutrition, infections et maladies : une spirale meurtrièreImportance des micronutriments pour le développement humainRégimes alimentaires africains et carences en micronutrimentsObésité : le double fléau de la malnutritionviiiL’instabilité des systèmes alimentaires entrave la disponibilité de la nourriture, l’accès à la nourritureet son utilisation

Lutte contre la malnutritionDonner libre cours au pouvoir transformateur des femmesMultiplier les interventions en matière de nutritionComprendre le fardeau du fossé existant entre les femmes et les hommesConcrétiser le potentiel de la biofortification et surmonter ses limitesAméliorer les capacités des femmes par le biais de la sécurité alimentaireAméliorer la nutrition des foyersAutonomiser les femmes pour améliorer la sécurité alimentaireIntégrer la nutrition dans les politiques nationales en matière de développementEncourager les initiatives régionales et internationalesCHAPITRE 6La résilience et la protection sociale comme vecteurs de la stabilité des systèmesalimentairesRenforcer la résilience pour accélérer le développement humain par le biais de systèmes alimentairesplus stablesAtténuer les contraintes exercées sur les systèmes alimentairesVue d’ensemble des options politiquesNotesRéférencesANNEXE STATISTIQUEGuide du lecteurTableaux statistiquesRéduire les conflits et l’instabilité politique1 Développement humainRéduire la volatilité des prix mondiaux des denrées alimentaires2 Disponibilité des denrées alimentairesAtténuer les pressions démographiques et environnementales3 Utilisation de la nourritureRéduire la vulnérabilité et gérer les risques grâce à la protection sociale4 Intrants agricolesDévelopper les marchés des assurances5 Accès à la nourritureCréation d’emplois et protection des moyens d’existence6 Stabilité des systèmes alimentairesAssurer le bon fonctionnement des transferts sociaux7 DurabilitéGestion des réserves stratégiquesLa protection sociale, élément moteur de la sécurité alimentaire et du développement humainAméliorer l’accès des agriculteurs aux intrantsRenforcer les marchés ruraux pour stabiliser les prix des matières premièresDéfinitions des termes statistiquesNote technique no 1Note technique no 2Références statistiquesConstruire des infrastructures ruralesVue d’ensemble des options politiquesCHAPITRE 7L’autonomisation, vecteur de justice sociale, d’égalité des sexes et d’accessibilité del’alimentationExploiter les marchés, les informations et les connaissancesInvestir dans les infrastructures et l’accès au marchéMaîtriser les technologies de l’information et des communicationsGérer la technologieEncourager la population à participer et à faire entendre sa voixRenforcer les gouvernements locauxSoutenir les organisations de producteursImpliquer la société civile et les organisations communautairesFaire progresser la justice sociale et la responsabilisationDéfinir les droits et la responsabilisationAssurer le contrôle des terresGérer les acquisitions de terres à grande échelleTable des matières ix

RésuméLa faim et la famine sévissent en Afrique subsaharienne depuis trop longtemps.Cependant, rien ne voue ses populations à une vie entière d’insécurité alimentaire. Lesconnaissances, ressources et technologies capables de combler le déficit de sécurité alimentaire existent déjà et des avancées vont continuer à être enregistrées en matière derecherche et développement. Toutefois, distribuer des semences de meilleure qualitéet davantage d’engrais aux agriculteurs africains ne peut suffire à résoudre le problème,pas plus que la croissance économique à elle seule.L’insécurité alimentaire résulte d’un ensemble de dysfonctionnements et de politiqueset stratégies inappropriées. Il s’agit notamment des politiques agricole, nutritionnelle,d’éducation et de gouvernance locale.Une réponse efficace à des problèmes d’une telle ampleur ne peut se limiter à uneintervention, une discipline ou un mandat institutionnel unique. Elle requiert uneréponse coordonnée de tous les acteurs dans l’ensemble des secteurs.Ce Rapport Régional sur le développement humain enAfrique subsaharienne, le premier du genre, soutientque des gains durables de productivité agricolesont essentiels pour préserver le droit à l’alimentation, c’est-à-dire la capacité des populations à produire ou acheter des aliments. Pour faire progresserle développement humain, les politiques nutritionnelles doivent libérer le potentiel des générationsactuelles et futures. Les communautés doivent également faire preuve d’une résilience suffisante pourrésister aux chocs récurrents et avoir la possibilitéde choisir leurs propres moyens d’existence. Le défiest de taille. L’urgence est grande et les investissements nécessaires conséquents. Mais les gainspotentiels en matière de développement humainpour l’Afrique subsaharienne sont immenses.La sécurité alimentaire, facteur dedéveloppement humain en AfriquesubsaharienneTrop longtemps, le visage de l’AfriqueSubsaharienne a été celui d’une faim déshumanisante. Plus d’un habitant sur quatre est sous-alimenté et l’insécurité alimentaire, c’est-à-dire l’incapacitédes populations de satisfaire systématiquementleurs besoins nutritionnels et calorifiques afin demener une vie saine et active, est omniprésente.Le spectre de la famine, qui a quasiment disparude tous les autres continents, continue à hantercertaines régions de l’Afrique subsaharienne. Lesfamines font les grands titres des journaux mais,pour des millions d’Africains, l’insécurité alimentaire et la malnutrition chroniques constituent desfléaux quotidiens, plus insidieux et souvent passéssous silence.Pourtant, l’Afrique subsaharienne dispose degrandes superficies de terres arables, d’abondantesressources en eau et d’un climat globalement favorable aux cultures vivrières. De plus, au cours des dixdernières années, de nombreux pays de cette régionont affiché des taux de croissance économique sansprécédent et ont réalisé des progrès substantiels enmatière de développement humain, tels que mesurés par l’Indice de développement humain (IDH)qui reflète des avancées notoires dans les domainesde la santé, de l’éducation et des revenus. Avec desressources aussi importantes et des performanceséconomiques et sociales aussi marquantes, pourquoi l’Afrique subsaharienne connaît-elle encorel’insécurité alimentaire? (figure 1)Résumé 1

LA RÉDUCTION DE LA MALNUTRITION INFANTILE EST PLUSFAIBLE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE QU’EN ASIEFIGURE 1Variation en dice dedéveloppement humainInsuffisance pondérale aAfrique subsaharienne (2000–2010)Asiec (1990–2000)Retard de croissance bAsiec (2000–2010)a. Poids inférieur à la normale compte tenu de l’âge.b. Taille inférieure à la normale compte tenu de l’âge.c. Japon exclu.Source : calculs basés sur les données de l’Organisation mondiale de la santé, 2011, Global Database on Child Growth and Malnutrition,Genève, www.who.int/nutgrowthdb/estimates/en/index.html, consulté le 7 janvier 2012, et du Programme des Nations Unies pour ledéveloppement, 2012, base de données des Rapports sur le développement humain, New York, http://hdr.undp.org/fr/statistiques, consultéle 8 janvier 2012.Ce double paradoxe constitue le point de départdu présent rapport.Ce rapport soutient que des gains durablesde productivité agricole et une améliorationde la nutrition constituent les moteurs d’unecroissance et d’un développement humainfavorables à la sécurité alimentaire en Afriquesubsaharienne. L’argument est simple : une agriculture plus productive est à même d’améliorer lasécurité alimentaire – les denrées disponibles enplus grandes quantités et à moindre coût étantplus facilement accessibles. Les gains de productivité sont également susceptibles d’augmenterles revenus de millions de petits agriculteurs,d’améliorer leur niveau de vie, d’exercer un effetpositif sur leur santé et leur éducation, d’où unélargissement du champ de leurs capacités.Grâce à la science, à la technologie et à la diffusion d’approches novatrices, une progression dela productivité agricole peut en outre contribuer2à une meilleure protection de l’environnement.Une alimentation de qualité assure le lien entre lasécurité alimentaire et le développement humain.Des populations bien nourries sont plus à mêmed’exercer leurs libertés et leurs capacités dans différents domaines, ce qui est l’essence même dudéveloppement humain ; elles sont aussi mieuxen mesure d’exiger de leurs dirigeants qu’ilsassurent leur sécurité alimentaire.L’approche classique du développementhumain met l’accent sur les droits et les capacités. La sécurité alimentaire doit donc être utiliséecomme un levier permettant aux populationsde faire leurs propres choix et de renforcer leurrésilience face aux chocs. Cela suppose d’assurerle droit des populations à l’alimentation, lequelrepose sur un revenu, des structures commerciales, des règles institutionnelles et une gouvernance qui permettent aux personnes pauvresd’acheter et de vendre des denrées alimentaires

Situation actuelle de l’Afriquesubsahariennesur des marchés équitables à des prix justes. Celanécessite également le renforcement des capacités humaines essentielles en matière de santé etd’éducation.Le fait de centrer les politiques sur ces quatredomaines (productivité agricole, nutrition, résilience et autonomisation) peut générer un cerclevertueux et dynamique de sécurité alimentaire etde développement humain (figure 2).L’Afrique subsaharienne apparaît encore enretrait en matière de développement humain,mais l’accélération du rythme des progrès etla nouvelle vitalité économique du continentautorisent un optimisme à la fois renouvelé etprudent.FIGURE 2L’Afrique subsaharienne dispose d’abondantes ressources agricoles et, globalement, ne manque pasde nourriture. L’offre de produits alimentaires issuede l’agriculture et des importations a augmentérégulièrement et devrait, en principe, suffire à satisfaire les besoins de base des populations.Malheureusement, sur l’ensemble du continent,des millions de personnes continuent à souffrir de lafaim et de la malnutrition. Cette situation résulte dedéséquilibres flagrants au niveau de la productionlocale et de la distribution des vivres, ainsi que deMESURES CIBLANT LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE COMME FACTEURDE DÉVELOPPEMENT HUMAINSÉCURITÉALIMENTAIRESÉCURITÉ ALIMENTAIREDÉVELOPPEMENTHUMAIN ÉLEVÉPRNUOD UCTRIRÉ TIONSILAUIENTOCENO NTHUMAIN FAIBLEDÉVELOPPEMENT HUMAINSource : basé sur l’analyse décrite dans le présent rapport.Résumé 3

LES RENDEMENTS CÉRÉALIERS ONT STAGNÉPENDANT DES DÉCENNIES EN AFRIQUESUBSAHARIENNEFIGURE 3Tonnes/hectare, moyenne mobile sur trois ans4.54.03.53.02.52.01.51.00.50.01961 196519701975Amérique du Sud19801985Asie19901995200020052010Afrique subsaharienneSource : calculs basés sur les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation etl’agriculture, 2012, « FAOSTAT », Rome, http://faostat.fao.org/?lang fr, consulté le 10 janvier 2012.régimes alimentaires chroniquement déficients notamment au niveau des ménages les plus pauvres.La chaîne de la

Résumé Rapport sur le développement humain en Afrique - 2012 Vers une sécurité alimentaire

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