Programme De Ressources Génétiques Forestières En Afrique Au Sud Du .

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Programme de ressourcesgénétiques forestières enAfrique au sud du SaharaRéseau “Espèces Ligneuses Alimentaires”Compte rendu de la première réunion du Réseau11–13 Décembre 2000, CNSF Ouagadougou, Burkina FasoO. Eyog Matig, O. Gandé Gaoué et B. Dossou, éditeursSub-Saharan AfricaForest GeneticResources Programme

Programme de ressourcesgénétiques forestières enAfrique au sud du SaharaRéseau “Espèces Ligneuses Alimentaires”Compte rendu de la première réunion du Réseau11–13 Décembre 2000, CNSF Ouagadougou, Burkina FasoEuropean Cooperative Programme for Crop Genetic Resources Networks (ECP/GR)O. Eyog Matig, O. Gandé Gaoué et B. Dossou, éditeurs

iiSAFORGENL'Institut International des Ressources Phytogénétiques (IPGRI) est un organismescientifique autonome à caractère international fonctionnant sous l'égide du GroupeConsultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI). Le mandat de l'IPGRI consisteà promouvoir la conservation et l'utilisation des ressources phytogénétiques au profit desgénérations actuelles et futures. Le siège de l'IPGRI est basé à Rome (Italie) et l'IPGRI a desbureaux dans 14 autres pays. L'institut fonctionne à travers 3 programmes: (1) le Programmesur les ressources phytogénétiques, (2) le Programme international du GCRAI sur lesressources génétiques, et (3) le Réseau international pour l'amélioration de la banane et de labanane plantain. Le statut international a été conféré à l'IPGRI au titre d'un accordd'établissement. En janvier 1998, la liste des signataires comprenait les gouvernements despays suivants: Algérie, Australie, Belgique, Bénin, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun,Chili, Chine, Congo, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Chypre, Danemark, Egypte, Equateur, Grèce,Guinée, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie, Jordanie, Kenya, Malaisie, Maroc,Mauritanie, Ouganda, Pakistan, Panama, Pérou, Pologne, Portugal, République Tchèque,Roumanie, Russie, Sénégal, Slovaquie, Soudan, Suisse, Syrie, Tunisie, Turquie et Ukraine.Pour mener à bien son programme de recherche, l'IPGRI reçoit une aide financière desgouvernements des pays suivants: Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Bulgarie,Canada, Chine, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Finlande, France,Grèce, Hongrie, Islande, Inde, Ireland, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg,Malta, Mexique, Monaco, Norvège, Pakistan, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Portugal,République de Corée, R.F.Yougoslavie (Serbie et Monténégro), République Tchèque,Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Sud Afrique, Suède, Suisse, Thaïlande, Turquie,et de la Banque Asiatique de Développement, du Fonds commun pour les produits de base(CFC), du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), de l'Union Européenne, del'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), du Centre derecherches pour le développement international (CRDI), du Fonds international dedéveloppement agricole (FIDA), de la International Association for the Promotion ofCooperation with Scientists from the New Independent States of the former Soviet Union(INTAS), de la Banque interaméricaine de développement (BID), du Programme des NationsUnies pour le développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pourl'environnement (PNUE) et de la Banque mondiale.Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données et cartesqui y figurent n'impliquent de la part de l'IPGRI et de la CGIAR aucune prise de positionquant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant autracé de leurs frontières ou limites. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et nereflètent pas nécessairement celles de l'IPGRI ou du GCRAI.CitationEyog Matig O., Gaoué O. G. et Dossou B., éditeurs. 2002. Réseau « Espèces LigneusesAlimentaires ». Compte rendu de la première réunion du Réseau tenue 11–13 décembre 2000au CNSF Ouagadougou, Burkina Faso. Institut International des Ressources Phytogénétiques.ISBN 92-9043-552-6IPGRI Regional Office for sub-Saharan Africac/o ICRAF, P.O. Box 30677, Nairobi, Kenya International Plant Genetic Resources Institute, 2002.

TABLE DES MATIERESiiiTable des matièresIntroductionLes rapports des paysRapport du BéninJean Z. Dah-DovononRapport du Burkina FasoDr Ir. Lambert Georges OuedraogoRapport de la CentrafriqueRobert NanseneiRapport du CongoJean Pierre Makita-MadzouRapport du GabonAlfred N’GoyeRapport de la GuinéeNiankoye Camara, Diawara Diarra, Djiramba Diawara, Mamadou Aliou Balde,Mohamed Kerfala Camara, Kabine Oulare & Mamadou Samba BarryReport of KenyaEbby ChagalaRapport du MaliDr Haby SanouRapport du NigerMahamane LarwanouReport of SADCC.R. MasambaReport of SudanMohammed Muktar Bella, Bashir Awad El tahir, Alla Elshiekh andEssam El-Din Warrag (Dr)Rapport du TchadDarnace MbattaRapport du TogoNinkabou 42142155155159159Les communications177Situation de la biodiversité, menaces et conservation des espèces ligneusesalimentaires en Afrique de l’Ouest177Prof. Sita Guinko177Le safoutier en Afrique de l’Ouest et du Centre : distribution, diversité génétique,conservation et transformation184Joseph Kengue184Report on the project on the genetic diversity and conservation strategiesdevelopment for two Kenya food tree species: Tamarindus indica L. andDialium orientale Bak.192Ebby Chagala192Produits forestiers alimentaires : utilisation, transformation, conservation et demandedu marché196Kiyayila Prosper Ntema196

iv SAFORGENCBUD Initiative on utilisation and development of Tetrapleura tetraptera in Ghana:a lesser known Indigenous food tree206Victoria Adarkwa Aduasah, E. O. A. Asibey and B. Amoako-Atta206Les Travaux en CommissionsTermes de référence du réseauTermes de référence des travaux en commissionsCommission 1: Stratégies du réseau des Espèces ligneuses alimentairesLa collaboration au niveau nationalCommission 2 : Espèces Ligneuses Alimentaires (ELA) en zone humidede l’Afrique de l’Ouest et du CentreCommission 3 : Espèces Ligneuses Alimentaires (ELA) en zone sèchede l’Afrique de l’Ouest et du Centre211211212213213AnnexesAnnexe 1 : Programme de l’AtelierAnnexe 2 : Liste des participantsAnnexe 3 : Formulaire SAFORGEN de collecte de donnéesAnnexe 4 : Discours d’ouverture et de clôture222222224226231215219

INTRODUCTION1IntroductionPlusieurs auteurs ont montré l’importance des espèces forestières alimentaires pour lespopulations rurales et urbaines. Les écosystèmes forestiers africains sont reconnus commeétant les plus importants et les plus riches en terme d’abondance et de diversité d’espèces deplantes. Plus de 130 espèces forestières pour la plupart alimentaires ont été identifiéescomme étant très importantes pour les populations locales de Kribi au Cameroun (van Dijk,11999 ). Le nombre de produits forestiers consommés sont divers : fruits, noix, racines ettubercules, feuilles, sève. Les populations locales sont extrêmement dépendantes desproduits forestiers comme le gibier, les champignons, les chenilles, le miel et les épices. Lademande de fruits et d’amandes de Irvingia gabonensis dans le Sud du Nigeria a été estimée a280.000 tonnes par Leakey et Maghembe (in Ndoye et al., 1999 ). Les produits de Irvingiagabonensis ont généré en 1996 plus de 47 millions de francs CFA et ceux de Cola acuminata, 35millions de francs CFA aux commerçants camerounais (Ndoye et al., 1999).Cependant, la densité la plus élevée de la majorité des espèces ligneuses de la forêttropicale humide est de moins d’un arbre par hectare. Les espèces à faible densité sont lesplus vulnérables lors d’une gestion irrationnelle. Malheureusement, ces espèces sont souventcelles qui sont les plus surexploitées pour satisfaire les besoins en produits des centresurbains et des exportations. En effet, les méthodes de collecte traditionnelle de ces ressourcespar les populations locales laisse de plus en plus place à des méthodes irrationnelles decollecte, dans le but de satisfaire la demande croissante du marché. Les lois forestières dansla plupart des pays africains autorisent la récolte des produits forestiers non ligneux(PFNLs). Cependant, les administrations forestières des pays ont, pour la plupart, desconnaissances limitées sur l’impact de cette exploitation des PFNLs sur la capacité derégénération des espèces exploitées. Toutefois les pays sont de plus en plus conscients dudanger d’une dégradation irréversible de ces ressources importantes en raison de leursurexploitation.L’Institut International des Ressources Phytogénétiques (IPGRI) à travers son Programmedes Ressources Génétiques Forestières en Afrique au Sud du Sahara (SAFORGEN) a reconnul’importance des espèces ligneuses alimentaires et a décidé ensemble avec les pays africainsde créer un réseau pilote sur les espèces ligneuses alimentaires dont l’objectif global estd’assister les pays membres à mieux conserver et améliorer l’utilisation des espèces.La première réunion du réseau s’est tenue du 11 au 13 décembre 2000 à Ouagadougou,Burkina Faso. Un total de 20 participants venant de 11 pays d’Afrique au Sud du Sahara ontpris part à cet atelier. Les participants ont élu Dr Haby Sanou (Mali) et Dr Ebby Chagala(Kenya) respectivement comme présidente et vice-présidente du réseau. Chaque participanta présenté le rapport sur les espèces ligneuses alimentaires de son pays. Cinqcommunications ont été présentées par des experts du domaine. En commission, lesparticipants ont identifié les faiblesses de chaque pays. Les espèces ligneuses alimentairesprioritaires ont été sélectionnées. Elles feront l’objet d’une attention particulière des paysmembres qui développeront des projets collaboratifs pour une meilleure connaissance de cesespèces pour leur gestion rationnelle.Cette première réunion du réseau a été financée principalement par l’IPGRI. Le CentreNational de Semences Forestières (CNSF) du Burkina Faso s’est occupé de toutel’organisation de la réunion au niveau du pays. Le Projet régional ONCHO de l’OMS basé àOuagadougou a fourni ses salles de réunion avec les équipements pour l’interprétation.Le Programme IPGRI/SAFORGEN remercie toutes ces institutions et toutes les personnesdont le concours a été déterminant pour le succès de cet atelier.1van Dijk J.F.W. (1999) Non-Timber Forest Products in Bipindi-Akom II Region, Cameroon. A Socioeconomic and ecological assessement. The Tropenbos-Cameroon Programme, Kribi, Cameroon. IBSN:90-5113-038-4.2Ndoye O., Ruiz-Perez M. & Eyebe A. (1999) Non-wood forest products markets and potentialdegradation of forest resources. In Sunderland T.C.H. et al. (eds) Non-wood forest products of CentralAfrica: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO, Rome.

2SAFORGENLes rapports des paysRapport du BéninJean Z. Dah-DovononUnité Recherche Forestière, Cotonou, BéninRésuméIl n’existe pas au Bénin une politique spécifique aux espèces ligneuses alimentaires. Cependant, lapolitique forestière vise entre autres leur valorisation et une meilleure connaissance du potentielexistant. Certaines espèces ligneuses alimentaires sont déjà protégées de tout abattage anarchique pardes dispositions réglementaires en matière de foresterie. Les institutions impliquées dans laconservation et la promotion de ces espèces ligneuses alimentaires sont celles qui interviennent engénéral dans la mise en œuvre de la politique forestière nationale : la Direction Nationale des Forêts etRessources Naturelles, l’Office National du Bois, les universités et l’Unité de Recherche Forestière. Laliste des espèces ligneuses alimentaires prioritaires du pays a été élaborée sur la base de leurimportance économique, de la menace pour leur extinction et de l’existence ou non d’un programmede recherche ou de gestion sur ces espèces. Cette liste regroupe les espèces suivantes : Anacardiumoccidentale, Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Irvingia gabonensis, Dialium guineense, Pentadesmabutyracea, Artocarpus altilis, Chrysophyllum albidum, Adansonia digitata et Tamarindus indica.AbstractBenin did not have a specific policy on food tree species. However, the forest policy aims inter alia atimproving the knowledge on the national potential for food tree species and their valorisation. Certainfood tree species are already protected from any felling by forestry regulations. The institutionsinvolved in the conservation and the promotion of these food tree species are the same as thatnormally are in charge to implement the national forest policy, which include the NationalDepartment of Forests and Natural resources, the National Wood Board, the Universities and theForest Research Unit. The list of the country priority food tree species was elaborated according to thespecies economic importance, the risk for their extinction and existence or not of a research ormanagement programme on these species. This list is composed of the following species: Anacardiumoccidentale, Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Irvingia gabonensis, Dialium guineense, Pentadesmabutyracea, Artocarpus altilis, Chrysophyllum albidum, Adansonia digitata and Tamarindus indica.IntroductionEn Afrique en général, et au Bénin en particulier, les forêts renferment beaucoup d'espècesligneuses qui, sans être productrices de bois d’œuvre et d'industrie jouent un rôle socioéconomique important en fournissant des aliments et des denrées de consommation variées.Depuis, des générations se sont succédées et elles ont pu se procurer ce dont elles ont besoinpour se nourrir à partir de ces espèces ligneuses alimentaires parce que celles-ci étaientencore disponibles et "respectées".Ces espèces interviennent dans l'alimentation des populations rurales du Bénin et font,selon le cas, l'objet tout le long de l'année et de façon rotative, d'échanges commerciaux degrande envergure sur les marchés locaux et parfois avec des pays limitrophes, constituantainsi de sources diversifiées de revenus pour ces populations. Ainsi, des fruits, des feuilles,des racines et autres organes comestibles des arbres sont facilement et rationnellementprélevés dans les brousses, dans les forêts et autres formations boisées à des finsalimentaires.Aujourd'hui, ces produits ligneux exploités et consommés par les populations deviennentde plus en plus rares. Cette situation s’explique par la pression démographique, lasurexploitation de ces ressources et le manque d'informations en matière de sylviculture desespèces concernées en vue de leur reconstitution et pour leur conservation. Ceci menace ainsi

LES RAPPORTS DES PAYS3dangereusement la sécurité alimentaire ainsi que les sources de revenus d'appoint despopulations. C'est précisément le cas des espèces bien connues des populations telles que:Adansonia digitata, Anacardium occidentale, Artocarpus altilis, Chrysophyllum albidum, Dialiumguineense, Irvingia gabonensis, Parkia biglobosa, Pentadesma butyracea, Tamarindus indica,Vitellaria paradoxa.Il faut noter cependant que cette connaissance n'est pas généralisée car certaines d'entreelles peuvent être ignorées des habitants d'une région alors qu'elles sont connues dans uneautre région voisine et réciproquement.Par ailleurs, très peu d'études ont été menées sur ces espèces afin de connaîtrel'importance des diverses utilisations qu’ont en fait, le potentiel et l'impact économique deces produits comestibles sur la vie des ruraux et leur rôle dans l'économie nationale.L'atelier régional de Ouagadougou sur les Espèces Ligneuses Alimentaires se propose decombler ce gap dans les pays membres du Réseau SAFORGEN. Aussi le présent rapportnational est-il préparé par le point focal pour la contribution du Bénin à cet atelier. Cerapport est structuré conformément au canevas de référence élaboré par SAFORGEN.Politique du Bénin en matière des Espèces Ligneuses Alimentaires (ELA)Au Bénin, il n'existe pas de dispositions législatives et réglementaires en faveur des ELA defaçon spécifique. Toutefois, il convient de noter que la politique forestière nationale s'estassignée les objectifs principaux suivants: assurer la pérennité du patrimoine forestier par une gestion durable et une exploitationrationnelle des ressources du domaine forestier (sol, eau, flore, faune); intégrer la gestion et la conservation des ressources forestières aux politiquesenvironnementale et de développement rural.Il est évident que ces objectifs prennent en compte la meilleure connaissance, entre autres, dupotentiel national en espèces ligneuses alimentaires ainsi que leur valorisation. De même, laLoi N 93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin et son décretd'application N 96-271 du 2 juillet 1996 ont publié la liste des espèces forestières protégées.Sur cette liste figurent entre autres les Espèces Ligneuses Alimentaires suivantes: Parkiabiglobosa, Dialium guineense et Vitellaria paradoxa. Au terme de cette loi et de son décretd'application, ces espèces concernées sont protégées de l'abattage, de l'émondage, del'ébranchage, de la mutilation, de l'arrachage, de l'incinération, de l'annelation et de lasaignée, sauf autorisation de l’administration forestière.Institutions nationales impliquées dans la protection, conservation et promotiondes ELALes institutions nationales impliquées dans la protection, la conservation et la promotion desELA sont celles chargées de la mise en oeuvre de la politique forestière nationale. Il s'agitactuellement de: la Direction Nationale des Forêts et Ressources Naturelles (DFRN), responsable de laplanification, de la programmation, de la mise en oeuvre, de la coordination et ducontrôle du respect des objectifs de la politique forestière; l'Office National du Bois (ONAB), responsable des activités d'exploitation etd'aménagement des forêts et plantations domaniales; l'Unité de Recherches Forestières (URF) et l'Université d’Abomey Calavi qui doiventaménager des programmes de recherche en conformité avec les objectifs de la politiquenationale.

4SAFORGENMenaces sur les ELA et stratégies de conservation au BéninMenacesSur le plan généralLa poussée démographique a engendré dans le sud du Bénin une forte pression entraînant danscertains départements méridionaux une réduction de la durée de la jachère. Cette situationcompromet dangereusement la reconstitution de la friche qui est favorable à la régénération desespèces forestières en général et celle des espèces ligneuses alimentaires en particulier.En outre, le surpâturage et les feux de brousse incontrôlés allumés chaque année par lespopulations pendant la saison sèche détruisent de vastes étendues de forêts. Ils détruisentégalement les forêts classées, et constituent autant de facteurs préjudiciables à laconservation des espèces ligneuses alimentaires.Sur le plan spécifique Dans les parcs agroforestiers, le karité est menacé par le raccourcissement des jachères quine favorise pas sa régénération. Il est aussi victime des feux de brousse qui ont lieusouvent au moment de la floraison et du ramassage (parfois total) des noix. Par ailleursles plus vieux individus de karité sont parasités par le Tapinanthus sp. Les semences dekarité sont récalcitrantes et ne se conservent au maximum que pendant quelquessemaines. Comme chez le karité et à l'instar de toutes les semences oléagineuses, les graines dePentadesma butyracea sont récalcitrantes et perdent très rapidement leur pouvoirgerminatif après récolte. Ceci constitue un obstacle à la régénération et à la conservationde l'espèce. L'importance socio-économique et culturelle de néré (Parkia biglobosa) fait que lespopulations ont tendance à récolter l'ensemble de la production fruitière. Cette pratiqueempêche ou limite la régénération de l’espèce. La germination des semences de néré sontdifficiles car elles sont souvent attaquées par les insectes. Au sud-ouest du Bénin, précisément dans les départements du Mono et du Kouffo, lespopulations de baobab (Adansonia digitata) sont actuellement très menacées parce queselon les communautés locales, ces populations de baobab abriteraient des sorciers etautres esprits maléfiques. L'utilisation de branchage de Dialium guineense pour l’aménagement des enclos piscicolesappelés "acadja" est une menace pour l'espèce sur les plateaux du Sud-Bénin. De nos jours, la principale menace exercée sur Irvingia gabonensis est la cueillette de fruitspour la commercialisation de ses amandes. Cette commercialisation s’effectue aussi bien àl’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La pression est forte et ne permet pas la régénérationde l'espèce.En outre, les pieds de Irvingia gabonensis observés dans le département du Zou sontparasités par Tapinanthus sp. (Loranthacées), menaçant ainsi gravement la survie del’espèce.Stratégies de conservationLes stratégies de conservation des ELA ne sont pas différentes de celles évoquées parAgbahungba et al. (2001) pour les ressources génétiques forestières du pays.Conservation in situ Aires protégéesConsciente que le Bénin ne dispose pas de vastes étendues de forêts, l'administrationforestière a eu pour préoccupation, dès sa création, la constitution d'un domaine forestier del'Etat. Ainsi de 1941 à 1961, un domaine classé de l'État couvrant une superficie de 2 664 075ha a été constitué et se réparti comme suit:

LES RAPPORTS DES PAYS5- Forêts classées: 13 2 863 ha (46 massifs),- Périmètres de reboisement: 4 162 ha (7 massifs),- Parcs nationaux: 777 050 ha (2 massifs),- Zones cynégétiques: 580 000 (3 massifs).Dans le sud du pays, la plupart de ces forêts classées sont dégradées par les populationsen quête de terres agricoles fertiles. C'est le cas de la forêt de la dépression argileuse(vertisols) de la Lama. Cette forêt initialement d’une superficie de 11 000 ha de forêt dense en1946 n'en possède que 1 900 ha, 50 ans plus tard. La particularité des peuplements naturelsrencontrés sur ce vertisol a suscité des actions de conservation in situ des espèces présentesdans la partie appelée « noyau central ». Il s'agit surtout de reboisement périphérique deprotection, des travaux en vue de régénération naturelle et d'enrichissement ainsi que de laconstruction d'un réseau de routes latérisées pour la surveillance.A partir de 1994, la stratégie nationale des aires protégées a vivement recommandé lagestion participative et la décentralisation des pouvoirs de l'administration forestière auniveau des organisations locales. Ainsi, la co-gestion des aires protégées avec les populationsriveraines est la base de la nouvelle politique du Bénin en matière de sauvegarde de ladiversité des habitats et des espèces. Réserves botaniquesAu Bénin, on peut noter la présence de trois réserves botaniques créées par l'Etat. Il s'agit de:Touzoun (Allada) en 1942, Itchèdè-Toffo (Pobè) en 1945 et Pobè en 1945. Faute de moyens,très peu d'actions ont été menées par l'Etat pour la conservation et la gestion de ces réserves. Aires sacréesLes aires sacrées constituent une forme endogène de conservation in situ des espèces. AuBénin, 2 940 forêts sacrées ont été actuellement recensées et sont très bien protégées et géréespar les communautés locales. Certaines espèces ne se retrouvent actuellement que dans cesforêts refuges. C’est le cas de Mansonia altissima qui ne se retrouve au Bénin que dans la forêtsacrée de Ewè-Adakplamè. Systèmes agroforestiers traditionnelsAu Bénin, deux systèmes agroforestiers traditionnels ont été reconnus (Sokpon, 1994). Ils'agit du:- Système à palmier à huile et quelques arbres d'intérêt économique pour les paysans,pratiqué dans les départements méridionaux du Bénin,- Système à karité et néré, très répandu dans le Nord du pays (Aghahungba etDépommier, 1989).Dans ces systèmes, les arbres qui ont un intérêt pour les paysans (économique, culturel oureligieux) sont épargnés et entretenus lors des défrichements.Conservation ex situ Périmètres de reboisementLes périmètres de reboisement de l'Etat sont des sites de conservation ex situ des espèces. Ilsabritent les grandes plantations domaniales. Il s’agit des plantations de Casuarina equisetifolia,de Acacia auriculiformis, de Eucalyptus camaldulensis, de Melaleuca leucodendron et deAnacardium occidentale à Sèmè; les plantations d'Eucalyptus sp. et d'Acacia auriculiformis dePahou, les plantations de Triplochiton scleroxylon de Bonou, etc. Jardins botaniquesNous pouvons citer au titre des jardins botaniques:- Le Centre pilote régional de conservation de la diversité biologique africaine animépar le Prof. E. Adjanohoun qui a pour vocation la sauvegarde des espèces végétales etanimales menacées d'extinction et qui sont utilisées dans la médecine traditionnelle.Ce centre collecte, conserve et protège les espèces végétales inconnues ou malconnues des scientifiques.

6SAFORGEN- Le jardin botanique de Porto-Novo.- Les arboreta de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d’AbomeyCalavi, de Niaouli, de Parakou et de Kpessou. Jardins de caseOn retrouve au Bénin et surtout dans le sud, des jardins de plantes, soit médicinales,fruitières ou à épices qui sont représentées par quelques pieds, soit isolés ou groupés dansles cours interne et externe des personnes âgées ou des tradipraticiens. Banques de semencesEn dehors de la Faculté des Sciences Agronomiques où l'on note un début de collecte et deconservation des semences forestières, il faut avouer que la recherche forestière sous-équipéene s'occupe que de la conservation en chambre froide de matériel végétal acquis pour lesplantations. Amélioration génétiqueAu Bénin, il y a eu quelques essais de provenances pour le teck (Togo, Tanzanie), l'Acacia etl'Eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis et E. tereticornis), Hymenia courbaryl, Khaya senegalensis,le Cedrela odorata dans la Lama, Djigbé et à Pahou et Sèmè. En ce qui concerne les essenceslocales, il y a eu quelques essais de régénération conduits sur certaines essences telles que:Afzelia africana, Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, Dialium guineense. Cependant cesessais n'ont pas été suivis.Espèces ligneuses alimentaires prioritaires du Bénin1. Nom du pays : Bénin2.Nom et adresse du rédacteur : Dah-Dovonon Zinsou Jean, Directeur de l’Unité deRecherches Forestières. 06 BP : 707, PK3 Route de Porto-Novo, Cotonou Bénin. Tél. 33 - 06 –62, Fax : (229) 33 - 04 - 21 ou (229) 30 - 07 – 36, E-mail : inrabdg4@bow.internet.bj3. Titre du réseau : Espèces Ligneuses Alimentaires4. Liste (par ordre de priorité) des 10 plus importantes ELALes critères de choix des 10 Espèces Ligneuses Alimentaires méritant une attention soutenueet des actions prioritaires au Bénin sont liés à l’importance économique de ces espèces, à lapression qui s’exerce sur elles en ce qui concerne leur utilisation et conservation, aux risquesd’extinction et à l’existence ou non d’un programme de recherche ou de développement deleurs populations. Il s’agit de :Anacardium occidentale (l’anacardier)Vitellaria paradoxa (le karité)Parkia biglobosa (le néré)Irvingia gabonensis (la pomme sauvage)Dialium guineense (le tamarinier noir)Pentadesma butyracea (l’arbre à beurre)Artocarpus altilis (l’arbre à pain)Chrysophyllum albidum (la pomme étoile blanche)Adansonia digitata (le baobab)Tamarindus indica (le tamarinier)

LES RAPPORTS DES PAYS75. Fiches des espèces ligneuses alimentaires prioritairesESPECE N 1 : Anacardium occidentale (Anacardiacées)5.1. Justification du choix de l’espèce (en donnant l’organe utilisé de la plante) Par rapport aux priorités nationales:La noix cajou fait aujourd’hui l’objet de commerce international très important avec desperspectives d’avenir très intéressantes. En effet, la filière anacarde est déjà bien développéedans le pays et présente une certaine effervescente provoquée par l’augmentation régulièredes prix à l’exportation.Cette activité constitue après le coton, la principale culture d’exportation du pays. Ellereprésente une opportunité particulièrement intéressante en matière de diversification dansla mesure où :- la production, principalement exportée, permet à l’Etat béninois de diversifier sesrecettes en devises,- les plantations n’ont que peu d’exigences agroclimatiques. Elles ont des effets positifsau plan écologique car elles sont utilisées pour le reboisement et la restauration des solsappauvris et la lutte contre l’érosion.L’anacardier produit également un fruit juteux d’un goût frais et acidulé, très apprécié etfaisant l’objet d’un commerce relativement important pour le marché local. C’est la pommecajou (le faux fruit). Superficie du pays couverte par l’espèce :Selon différents auteurs, les anarcaderaies couvrent 15 320 hectares, soit 0,14 % de lasuperficie du pays. Nombres de consommateurs dans le pays :La noix et la pomme sont consommées un peu partout dans le pays. Importance économique :La production béninoise d’anacarde est de 2000 à 2500 t/ha et couvre trois départements :l’Atacora, le Borgou et le Zou. Importance sociale et culturelle :On note un engouement particulièrement marqué de la part des producteurs pour installerdes anacarderaies en raison de l’augmentation des prix de la noix au cours de ces dernièresannées. Transformation, utilisations industrielles et alimentaires :Il existe vraisemblablement un marché potentiel de sous-produits et des possibilités detransformation de la pomme cajou. Le marché sous régional et international estinsuffisamment connu. De façon artisanale la pomme cajou est transformée en liqueurappelée “Sodabi” qui est de l’alcool relativement bien apprécié des consommateurs. L’akène,c’est à dire le fruit lui même est grillé et l’amande est très appréciée des consommateurs.5.2. Utilisations autres qu’alimentaire Valeur médicinaleLes feuilles et écorces sont utilisées pour préparer une tisane qui sert à guérir la toux et lesinfections buccales. Les racines ont également des propriétés pharmacologiques. Bois, filière artisanatLe bois des pieds morts est utilisé comme bois de feu ou transformé localement en charbonde bois. Fourrage et pâturage :A notre connaissance, l’anacardier n’

la plupart des pays africains autorisent la récolte des produits forestiers non ligneux (PFNLs). Cependant, les administrations forestières des pays ont, pour la plupart, des connaissances limitées sur l'impact de cette exploitation des PFNLs sur la capacité de régénération des espèces exploitées.

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